Par M. Thierry BRETON
Président-Directeur général d’Atos,
ancien Ministre de l’Economie, des Finances et de l’Industrie
En tant qu’acteur majeur de la transformation digitale, l‘innovation est au cœur de notre activité et elle n’a jamais été aussi importante à nos yeux qu’aujourd’hui. Chez Atos, nous investissons massivement dans la R&D dans des domaines critiques tels que la cybersécurité, l’analyse de données, le Cloud hybride, les paiements électroniques, le calcul haute performance, l’automatisation et l’intelligence artificielle. Nous sommes également à la pointe de la recherche scientifique dans les technologies quantiques, avec notre programme Atos Quantum, et le lancement en 2017 de l’Atos Quantum Learning Machine, le simulateur quantique le plus performant au monde.
Notre réussite ne peut toutefois qu’être collective. Nos compétences et nos filières d’excellence doivent trouver une résonance dans un contexte plus large, à l’échelle de l’Europe, et s’exprimer dans les secteurs dans lesquels nous sommes déjà en position de force, tels que l’automatisation des usines et des processus de fabrication, la production et la distribution d’énergie ou encore la mobilité.
L’ Allemagne, à bien des égards, constitue un partenaire privilégié pour accélérer la digitalisation de l’industrie européenne et positionner l’Europe en tant que leader dans les domaines de l’intelligence artificielle et l’industrie 4.0.
Chez Atos, nous avons pris conscience très tôt du potentiel de la coopération franco-allemande avec la France. En 2011, l’acquisition de Siemens SIS, et l’intégration de 30 000 personnes – venant presque doubler les effectifs d’Atos – fait figure de modèle de coopération réussie entre nos deux pays. Cette collaboration se poursuit aujourd’hui au travers de notre alliance stratégique avec Siemens formée au début de cette décennie.
Nous partageons avec Siemens, une même vision stratégique de la transformation numérique centrée autour de trois objectifs : la confiance, la transparence et la sécurité. Ces trois éléments sont les éléments indispensables pour permettre à des plateformes d’innovation franco-allemandes de se développer et d’exploiter des données industrielles dans le respect de la vie privée des personnes.
Les plateformes digitales industrielles comme MindSphere, un système d’exploitation des objets connectés (IoT) ouvert basé sur le Cloud de Siemens, jouent un rôle-clé pour permettre aux entreprises de créer, partager et monétiser les données qu’elles produisent. Elles ont le potentiel de devenir un rouage essentiel de l’économie de demain et de mener la transformation digitale de nos entreprises.
Pour que cet écosystème fonctionne, tous ses acteurs doivent être en mesure de faire confiance aux technologies numérique. La digitalisation et la cybersécurité sont ainsi profondément complémentaires. C’est pourquoi, dans le cadre de notre alliance stratégique avec Siemens, et grâce à notre fonds d’investissement commun de 330 millions d’euros, nous concentrons une part importante de nos recherches dans le domaine de la cybersécurité et de l’intelligence artificielle.
Ces recherches s’appuient sur les filières d’excellence de nos ingénieurs et informaticiens. Pour continuer de les développer, Atos est pleinement engagée pour la réussite de l’initiative franco-allemande d’académie pour l’industrie 4.0.
Par ailleurs, nous sommes convaincus que l’entrée en vigueur du règlement général sur la protection des données personnelles va dans le bon sens et vient renforcer ce climat de confiance. L’accord explicite des utilisateurs est une nécessité quand il s’agit d’exploiter les données personnelles provenant des réseaux sociaux, d’appareils de santé, de compteurs intelligents ou de véhicules connectés.
Avec l’avènement de l’intelligence artificielle, nous devons clarifier la question de l’exploitation des données mixtes (à la fois personnelles et industrielles) qui constitue une opportunité incroyable pour l’industrie.
C’est précisément pour créer cette confiance dans le monde digital que Siemens a lancé, avec plusieurs acteurs majeurs des domaines technologiques et notamment Atos, une Charte de Confiance. Cette initiative inédite a pour objectif de protéger les données des particuliers et des entreprises ainsi que les infrastructures, offrant à tous une solide base pour évoluer en pleine confiance dans un monde toujours plus connecté.
Pour la France et pour l’Allemagne, il est donc vital d’être moteur de cette confiance et d’être en mesure de proposer une alternative durable à la digitalisation de l’industrie, comme nous le faisons en proposant une Charte de Confiance. C’est là une étape essentielle pour l’Europe de tirer pleinement les bénéfices de cette nouvelle révolution industrielle.