« Les perspectives sont nombreuses pour les entreprises françaises »

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Ci-dessus, le pont de Bettié, long de 189 mètres sur le fleuve Comoé, dans la Région de l’Indénié-Djuablin, inauguré par le Président ivoirien Aassane Ouattara le 22 décembre 2017 en présence des représentants des locaux et de l’AFD.

Par M. Gérald PETIT,
Directeur Afrique de l’Ouest de Business France

La Côte d’Ivoire poursuit depuis 2012 une trajectoire de développement soutenue qui renforce sa position stratégique en Afrique de l’Ouest. Abidjan, la capitale économique qui compte près de 6 millions d’habitants, se modernise (infrastructures de transports, hôtels, cliniques, centres commerciaux, etc.) et devient plus que jamais une destination privilégiée pour toute entreprise désireuse de développer ses activités en Afrique.

Le pays affiche une croissance économique supérieure à 7% depuis cinq ans, l’une des plus fortes croissances au monde sur cette période, portée par l’investissement public et la demande interne. Les prévisions s’annoncent tout aussi encourageantes à court terme, les taux de croissance attendus en 2018 et 2019 s’établissent respectivement à 7,4%, et 7,1%.

Il faut dire que le pays possède de nombreux atouts : la stabilité retrouvée, une démographie vigoureuse (âge moyen de la population de 19 ans), une économie diversifiée permettant de surmonter les aléas climatiques et l’évolution des cours des matières premières, la présence active des bailleurs de fonds, ou encore la qualité de ses infrastructures comparativement à ses voisins (transports, énergie, télécoms).

Ce dynamisme se ressent particulièrement à Abidjan, qui exerce un pouvoir d’attraction tout en lui conférant une position de plaque tournante en Afrique de l’Ouest grâce aux 24 compagnies aériennes qui desservent l’aéroport international.
À court et moyen terme, les grands projets d’infrastructures dans le domaine des transports (ligne de métro, route côtière vers San Pedro, extension de l’aéroport d’Abidjan), de l’énergie, (nouvelle centrale, ligne de transport) et les ouvrages qui seront réalisés pour accueillir la Coupe d’Afrique des Nations en 2021 maintiendront assurément un rythme de croissance élevé.

Les perspectives sont donc nombreuses pour les entreprises françaises désireuses de se projeter en Afrique de l’Ouest, à partir d’Abidjan comme tête de pont. Il ne faut cependant pas s’imaginer arriver en terre conquise car les bons chiffres du pays attisent les convoitises, et donc la concurrence.
La démarche de prospection doit s’inscrire dans une logique de long terme ayant pour finalité une présence pérenne, via un partenaire ivoirien ou une filiale locale, qui développera de la valeur et du contenu local.

Il convient aussi de souligner la qualité et l’importance de la relation bilatérale avec la France. La communauté française compte plus de 20 000 résidents français et plus de 200 filiales. Il s’agit également d’un des principaux pays d’intervention de l’Agence française de développement (AFD) dans le monde en termes financiers, grâce notamment au Contrat de désendettement et de développement (C2D). À noter qu’en 2017, la Côte d’Ivoire est devenue le 2ème client de la France en Afrique subsaharienne.
D’ailleurs, ce n’est pas un hasard si tous les acteurs du Team France sont présents à Abidjan pour accompagner les entreprises françaises (Service économique, Business France, AFD, Proparco, Bpifrance, Expertise France, Bpifrance), à toutes les phases du développement.

Le C2D : transformer la dette en développement

Présente en Côte d’Ivoire depuis 1954, l’Agence française de Développement (AFD) est chargée de la mise en œuvre du Contrat de Désendettement et de Développement (C2D) signé entre la France et la Côte d’Ivoire, d’un montant de 2,9 milliards d’euros. L’éducation, la santé, les infrastructures, l’agriculture durable, l’État de droit, le système judiciaire et institutionnel, ainsi que l’activité des entreprises privées représentent ses axes prioritaires d’action. Son approche originale est de transformer la dette en subventions aux programmes de développement. Outre la réhabilitation de « La route du Nord » (230 km) et de celle du Pont Houphouët Boigny à Abidjan, l’AFD a financé la construction de 14 ponts métalliques sur des axes ruraux.