Par S.E.Mme Aigul KUSPAN
Chef de la Mission de la République du Kazakhstan auprès de l’Union européenne
« Préserver l’indépendance est une tâche beaucoup plus difficile que de l’acquérir ». Ces paroles du Président Noursoultan Nazarbaïev, prononcées à l’aube de l’indépendance du Kazakhstan, il y a 27 ans, se sont révélées visionnaires et éclairent le travail inlassable de la diplomatie kazakhstanaise visant à établir des liens d’amitié avec tous nos partenaires étrangers. Dans ce cadre, et tirant les bénéfices d’un environnement géopolitique favorable, le jeune État kazakhstanais a pu assurer une construction étatique et économique sereine.
Le partenariat avec l’Union européenne (UE) et ses pays membres occupe une place particulière dans la politique étrangère multivectorielle du Kazakhstan. C’est une de ses priorités stratégiques, un gage de paix et de progrès.
En 2018, nous avons célébré le 25ème anniversaire des relations diplomatiques entre le Kazakhstan et l’UE. En un quart de siècle, une base solide a été créée pour réussir un dialogue efficace et riche de contenu.
En 1995, le premier Accord de partenariat et de coopération entre le Kazakhstan et l’UE a jeté les fondements de relations soutenues. Il est à noter que ce fut un accord-cadre similaire à ceux conclus par l’UE avec tous les autres États post-soviétiques.
Après vingt ans de relations fructueuses, la nécessité de perfectionner le cadre juridique de la coopération est devenue évidente. En effet, pendant ce court laps de temps, de grands changements géopolitiques et géo-économiques se sont produits sur le continent eurasiatique. L’Europe s’est élargie et le Kazakhstan s’est transformé en un acteur international reconnu et un partenaire prioritaire de Bruxelles en Asie centrale. En conséquence, le 21 décembre 2015, un nouvel accord de partenariat et de coopération renforcé entre le Kazakhstan et l’UE a été signé à Nur-Sultan.
Ce document représente un large éventail de possibilités de coopération. Il recouvre 29 domaines, y compris la sécurité internationale et régionale, le commerce, les investissements, le développement des infrastructures, ainsi que l’innovation, la culture, les sports et le tourisme. La pleine entrée en vigueur du nouvel accord est imminente. Elle constituera un atout majeur pour resserrer nos liens.
L’UE est déjà le principal partenaire du Kazakhstan pour le commerce et les investissements. Le nouvel accord facilitera ces échanges, encouragera l’établissement et l’activité des entreprises, ouvrira largement nos marchés publics respectifs.
D’ailleurs, la section « Commerce et entrepreneuriat » de cet accord relevant de la compétence de la Commission européenne (et ne nécessitant pas d’être entérinée par les pays membres) est entrée en vigueur dès le 1er mai 2016.
Depuis, le dialogue économique entre Nur-Sultan (le nouveau nom d’Astana) et Bruxelles s’est doté de trois nouveaux mécanismes : un Comité de coopération commerciale, un Sous-comité pour les questions douanières, un Sous-comité de l’énergie, des transports, de l’environnement et du climat. Ces structures conjointes s’impliquent déjà pleinement dans la mise en œuvre de l’Accord en identifiant des secteurs prioritaires.
Pour le Kazakhstan, il s’agit avant tout de développer le dialogue en matière d’efficacité énergétique, de transports et de logistique, ainsi que dans le secteur de l’agro-alimentaire. La transformation numérique, l’industrie intelligente, les solutions vertes et les startup, de même que l’innovation en matière de santé et de science de la vie sont également les volets qui contribueront à un partenariat solide et diversifié.