Kazakhstan-OCDE une coopération en devenir

Paru dans La Lettre Diplomatique n°126 2ème trimestre 2019

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© Ambassade du Kazakhstan S.E.M Jean Galiev, Ambassadeur du Kazakhstan en France, Délégué permanent auprès de l’UNESCO, accueilli par le Secrétaire général de l’OCDE, Angel Gurría, au siège de l’organisation, le 30 mars 2018.

Le Kazakhstan s’est fixé un objectif ambitieux : devenir, d’ici 2050, l’un des 30 pays les plus développés du monde. Notre partenariat stratégique à long terme avec l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) constitue l’un des moyens d’atteindre cet objectif. Après tout, cette Organisation regroupe les pays les plus progressistes du monde et constitue une source actualisée de connaissances sur les meilleures politiques socio-économiques.
Les interactions entre le Kazakhstan et l’OCDE ont débuté en 2008 dans le cadre du Programme pour la compétitivité en Eurasie (ECP) qui regroupe 13 pays d’Asie centrale, du Caucase et d’Europe orientale. L’objectif du programme est d’attirer des investissements, d’accroître la compétitivité et de développer l’esprit d’entreprise privée en Eurasie.
Notre coopération dans le cadre de ce Programme eurasien a jeté les bases d’une coopération plus étroite avec l’OCDE. En janvier 2015, à Davos, le Premier Ministre de la République du Kazakhstan et le Secrétaire général de l’OCDE ont signé le Programme-pays qui prévoyait l’adhésion du Kazakhstan aux instruments juridiques de l’OCDE, ainsi que des examens dans divers domaines du développement du pays afin d’évaluer le respect des normes et principes de l’OCDE.
En 2018, nous avons mené à bien la seconde étape du Programme-pays qui a abouti à l’adhésion du Kazakhstan à 19 instruments juridiques, ainsi qu’à la réalisation d’une trentaine d’enquêtes et projets de recherche. Plus important encore, cette coopération a donné naissance à un partenariat bien établi avec 35 organes de travail de l’OCDE, dont 22 comités et plateformes d’experts faisant autorité. Parmi ces organes se trouvent notamment le Forum international des transports, le Centre de développement, le Réseau anticorruption, le Forum mondial sur la transparence et l’échange de renseignements à des fins fiscales, le Cadre inclusif sur l’érosion de la base d’imposition et le transfert de bénéfices (BEPS) de l’OCDE.
La coopération avec l’OCDE retient particulièrement l’attention du gouvernement de la République du Kazakhstan. Ainsi, le Conseil de coordination pour les relations avec l’Organisation est dirigé par le Premier Ministre du pays. Les recommandations de l’OCDE dans le cadre du Programme-pays ont débouché sur un travail à grande échelle visant à améliorer la législation et les politiques sectorielles.
Les principales préconisations concernent le transfert des fonctions de l’État vers un environnement concurrentiel, l’octroi d’une indépendance financière aux régions, la participation des citoyens à la prise de décision gouvernementale et à la politique d’égalité des sexes. Elles possèdent désormais une base juridique et donnent des résultats bénéfiques pour la société kazakhstanaise.
Malgré l’achèvement du Programme-pays, les travaux se poursuivent. Afin d’éviter une décroissance de notre coopération, nous avons signé en novembre 2018 un mémorandum d’accord entre le gouvernement de la République du Kazakhstan et l’OCDE pour élargir et approfondir la relation durant les quatre prochaines années. Notre pays a de nouveau déclaré son attachement au processus de rapprochement des standards des économies les plus avancées.
L’OCDE est un forum permanent des gouvernements et nous souhaitons participer à ce dialogue mondial. Ses règles générales de fonctionnement sont élaborées par les plateformes d’experts de l’Organisation, non seulement pour le développement d’un pays, mais également pour le bien-être de la planète. Ainsi, des solutions aux problèmes environnementaux aigus, de transparence des politiques fiscales, de libre-échange et bien d’autres, ne peuvent être trouvées qu’au travers d’une diplomatie multilatérale fondée sur la confiance mutuelle et l’intention de créer des politiques meilleures pour une vie meilleure. Tel est l’objectif de l’OCDE partagé par le Kazakhstan qui se dit prêt à contribuer au développement mondial.