Le Vietnam, partenaire d’avenir pour les entreprises françaises en Asie du Sud-Est
Par M. Frédéric Sanchez, Président du Directoire de Fives-Lille, Président du Comité Vietnam de MEDEF International
Les actions du Comité Vietnam de MEDEF International
Le Comité Vietnam de MEDEF International, que je préside, contribue au développement des relations économiques entre la France et le Vietnam grâce aux échanges et rencontres avec les autorités vietnamiennes, organisées en France ou au Vietnam avec l’appui du Ministère des Affaires étrangères et des Missions économiques du Vietnam.
Les relations avec le Vietnam ont été particulièrement soutenues en 2005, année stratégique pour les décisions des autorités vietnamiennes sur les principaux projets économiques à mettre en œuvre avant le Congrès du Parti communiste vietnamien du printemps 2006. Après la rencontre organisée avec le Secrétaire général, le vice-Premier ministre, M. Vu Khoan et le Ministre du Plan et de l’Investissement, M. Phuc, au MEDEF le 7 juin 2005, nous avons organisé une délégation de chefs d’entreprise français à Hanoi et Ho Chi Minh du 3 au 6 octobre 2005.
Au-delà de l’indispensable démarche de prospection du marché vietnamien dont les atouts sont encore souvent méconnus, ces rencontres ont permis de mieux évaluer les opportunités, de prendre la mesure des nouvelles orientations politiques et économiques ainsi que les nouvelles règles du jeu qui influenceront les projets de développement au Vietnam, capitales pour la communauté des affaires française fortement impliquée dans le suivi du processus de développement, de réforme et de croissance économique du pays.
Un pays engagé sur la voie des réformes et du développement économique
Bien que 2005 ne sera finalement pas marquée par l’adhésion du Vietnam à l’OMC, les progrès réalisés par le pays et ses taux de croissance devraient lui assurer des perspectives positives pour 2006. Les bonnes performances françaises devraient en profiter.
La croissance vietnamienne, l’une des plus fortes derrière la Chine (7,7% en 2004 et qui pourrait approcher les 8% en 2005) s’accompagne d’une forte consommation interne, d’un regain des investissements étrangers et d’un développement très rapide du secteur privé.
L’environnement des investissements vietnamiens connaît de profondes mutations dans le cadre de la volonté des autorités vietnamiennes d’intégrer rapidement l’OMC. Dans le contexte actuel marqué par la montée en puissance de la Chine qui induit une pression concurrentielle tant sur les marchés intérieurs qu’extérieurs, la réussite du processus de réformes structurelles et d’ouverture devient un enjeu majeur pour le Vietnam.
Les relations bilatérales
Les entreprises françaises qui participent à de grands projets prioritaires pour le Vietnam dans des secteurs variés comme les transports, l’énergie, l’industrie, l’aéronautique affichent depuis quelques années de bons résultats au Vietnam (les échanges bilatéraux ont été multipliés par huit en dix ans) mais peuvent encore mieux faire, notre part de marché restant inférieure à 2%.
Les entreprises constituent de puissants agents du développement de relations commerciales, et leurs expériences la première projection de l’image d’un pays. De même, les facteurs de blocage sont préoccupants tant sur l’effet qu’ils peuvent avoir sur les investissements déjà réalisés mais également sur de nouveaux investissements potentiels
La France est le 14ème fournisseur du Vietnam et notre commerce bilatéral enregistre toujours un déficit en 2004 (558 millions d’euros).
Depuis 1988, la France occupe la sixième place parmi les investisseurs étrangers et demeure le premier investisseur non asiatique au Vietnam (avec un stock de 2,4 milliards de dollars en 2004). Parmi les principaux investisseurs depuis dix à quinze ans : France Telecom, Alcatel, EDF, Sanofi-Aventis, Groupe Bourbon et Casino, Lafarge depuis deux ans, etc…et près de 200 entreprises françaises sont recensées au Vietnam.
L’évolution du cadre pour les investissements étrangers et les lois examinées par l’Assemblée nationale sont essentielles au développement de l’activité française au Vietnam.
Les rencontres bilatérales des derniers mois ont également permis aux entreprises françaises de réitérer aux autorités vietnamiennes l’importance de la poursuite des réformes structurelles dans le secteur financier et l’actionnarisation des entreprises publiques, encore limitée.
Le gouvernement français a également démontré de façon concrète sa volonté d’accompagner le Vietnam dans ses projets de développement (infrastructures de transport, télécommunications, secteur financier, environnement).
Il est à souhaiter que les grands projets d’actualité (transports urbains, aéronautique, énergie, ciment) impliquant de nombreuses entreprises françaises, grandes, petites et moyennes, puissent voir des concrétisations heureuses au cours des prochains mois.
Les efforts et les réformes de l’économie vietnamienne ne pourront qu’ouvrir des opportunités supplémentaires d’investissements et devraient ainsi permettre au Vietnam de continuer à s’affirmer comme un pays et un partenaire d’avenir en Asie du Sud-Est pour les entreprises françaises.