L’engagement du Nigéria en faveur de l’UNESCO
Par S.E. le Professeur Michael Omolewa, Ambassadeur Délégué permanent du Nigeria auprès de l’UNESCO
Le Nigéria appartient au système des Nations unies depuis son accession à l’indépendance, le 1er octobre 1960. Six jours plus tard, il devenait membre de l’Organisation des Nations unies, puis, le 12 novembre 1960, le 58ème Etat à intégrer l’UNESCO.
Aussi, les célébrations du 45ème anniversaire de l’indépendance du Nigéria coïncideront cette année avec le 45ème anniversaire de son adhésion à l’UNESCO.
L’engagement sérieux que notre pays a pris à cette occasion a constitué le constant moteur de sa participation aux activités de l’UNESCO, organisation créée avant tout pour contribuer au maintien de la paix et de la sécurité en resserrant, par l’éducation, la science et la culture, la collaboration entre nations. C’est dans cet esprit que j’ai d’ailleurs été élu Président de la 32ème session de la Conférence générale de l’UNESCO en septembre 2003.
La délégation permanente du Nigéria découle des structures nationales chargées d’assurer une coopération efficace et cohérente entre le Nigéria et l’UNESCO. Il s’agit essentiellement du Ministère fédéral de l’Education, ministère chargé de la coopération avec l’UNESCO, et de la Commission nationale nigériane pour l’UNESCO, organe principal de liaison et de coordination avec l’UNESCO, siégeant au ministère et dont le comité général comprend des experts et des spécialistes dans tous les domaines de compétence de l’UNESCO. La présidence de cette commission est assurée par le Ministre fédéral de l’Education, le Sénateur Liyel Imoke.
Basée à Paris, au siège de l’Organisation, la délégation permanente a pour rôle de contribuer à assurer une collaboration active et efficiente entre le Nigéria et l’UNESCO. À cette fin, elle est chargée à la fois de communiquer les aspirations, les préoccupations et les besoins du Nigéria au Secrétariat de l’UNESCO et de tenir le Nigéria au courant des tendances dominantes au sein de l’Organisation, de ses plans, programmes, politiques générales et stratégies d’action.
C’est dans ce contexte que la délégation permanente contribue à la coopération toujours plus étroite entre l’UNESCO et le Nigéria. Cette coopération revêt de multiples formes. Elle comprend la participation active de Nigérians à toutes les délibérations de l’Organisation – aux réunions intergouvernementales d’experts et de spécialistes dans tous les domaines de compétence de l’UNESCO, ainsi qu’aux réunions et confé-rences ayant pour objet la formulation des plans, politiques et stratégies de l’Organisation et l’établissement des mécanismes et autres moyens de mise en œuvre de ses programmes.
Lorsque le chef Olusegun Obasanjo a été élu démocratiquement Président de la République fédérale du Nigéria en 1999, il a repris avec vigueur la conduite de la coopération entre le Nigéria et l’UNESCO, qu’il avait favorisée durant son premier mandat à la tête de la nation nigériane. Fort de cette nouvelle impulsion, la coopération s’est encore élargie et approfondie. Un plan spécial d’action a été signé entre le Président Obasanjo et le Directeur général de l’UNESCO, M. Koïchiro Matsuura, pour rétablir et encore renforcer la coopération. En 1999, la Conférence générale à sa 30ème session a adopté une résolution sur la coopération avec la République fédérale du Nigéria dans laquelle elle priait le Directeur général « de prendre toutes les mesures appropriées pour accroître la coopération avec le Nigéria ».
Depuis ses débuts, la coopération entre le Nigéria et l’UNESCO n’a fait que se renforcer et elle embrasse aujourd’hui pratiquement tous les domaines de compétence de l’UNESCO. Elle a permis au Nigéria de participer aux actions de l’UNESCO à la fois comme bénéficiaire et comme contributeur, offrant les connaissances et l’expérience de ses spécialistes et experts à l’UNESCO tout en utilisant l’expertise internationale pour mettre au point ses plans, résoudre ses problèmes et répondre à ses aspirations nationales.
La coopération est aussi constamment renouvelée et évaluée. La dernière de ces évaluations est intervenue très récemment, durant la visite officielle du Président Obasanjo en France, en mai dernier, lorsqu’il a aussi participé à la célébration de la Semaine de l’Afrique à l’UNESCO. Le Président Obasanjo et le Directeur général, M. Matsuura, ont mis à profit cette occasion pour revisiter la coopération Nigéria / UNESCO et l’actualiser en fonction de sa nature actuelle. Aujourd’hui, la coopération couvre plusieurs domaines intéressant le Nigéria et l’UNESCO. Pour donner quelques exemples, dans le domaine de l’éducation, elle inclut la participation aux efforts que déploie le Nigéria pour mettre en place un programme de développement fondé sur l’éducation de base universelle et comprend aussi l’action et la participation du Nigéria au programme d’Education pour tous (EPT) et sa participation aux programmes de l’E-9. Elle inclut la coopération aux fins de l’éducation préventive contre le VIH/sida, du programme global d’alphabétisation, de l’éducation non formelle et de l’enseignement et de la formation techniques et professionnels.
Dans le domaine de la culture, la coopération comprend l’examen de la politique culturelle nationale et la participation active du Nigéria au Comité du patrimoine mondial. Le site nigérian de Sukur a été inscrit sur la Liste du patrimoine mondial en décembre 1999. D’autres sites nigérians remarquables sont candidats à l’inscription, comme le paysage culturel d’Osun-Osogbo, dont le dossier est actuellement préparé avec la coopération et l’aide du Centre du patrimoine mondial de l’UNESCO, et qui devrait bientôt, on l’espère, être inscrit sur la Liste du patrimoine mondial.
La coopération dans le domaine de la science comprend les conseils sur les politiques et stratégies de la science et de la technologie. Elle a récemment été élargie pour couvrir les conseils sur l’amélioration de la procédure de programmation et de budgétisation des activités scientifiques et technologiques, et la restructuration du système des sciences exactes et naturelles et de la technologie.
Un autre ajout récent est la participation de l’UNESCO à une étude de faisabilité sur l’établissement d’une bibliothèque virtuelle nigériane pour les universités et autres établissements d’enseignement supérieur.
D’autre part, le Nigéria contribue aux activités de l’UNESCO au travers de la participation de ses experts et spécialistes en qualité de membres élus des organes des nombreux programmes intergouvernementaux de l’UNESCO chargés de l’élaboration, de la formulation et de la mise en œuvre des politiques du programme dans tous les domaines de compétence de l’UNESCO.
Le Nigéria a en outre souvent siégé au Conseil exécutif de l’Organisation, organe chargé de superviser la mise en œuvre rationnelle par le Secrétariat du programme de l’UNESCO tel qu’adopté par la Conférence générale. Le Nigéria a, à différents moments, présidé le Conseil exécutif lui-même et certaines de ses commissions et comités.
Il convient aussi de mentionner que le plus grand écrivain nigérian, prix Nobel de littérature, le professeur Wole Soyinka, a été ambassadeur de bonne volonté de l’UNESCO durant plusieurs années et qu’il continue à contribuer très largement à diffuser le message de l’UNESCO.
Un autre Nigérian, l’artiste réputé Twins Seven-Seven a récemment été nommé Artiste de l’UNESCO pour la paix.
Un autre aspect important des fonctions de la délégation permanente est son interaction avec les représentants permanents de tous les autres Etats membres, à la fois individuellement et dans le cadre des groupements régionaux en vigueur à l’UNESCO. Ces contacts sont utiles et même parfois cruciaux aux fins d’une coopération fructueuse garantissant le succès de l’action de l’UNESCO. Le Nigéria appartient naturellement au Groupe des Etats membres africains et il contribue dans ce contexte à la cohésion et à l’efficacité de ce Groupe à l’UNESCO.
L’Afrique est une des priorités de l’UNESCO et elle occupe une position centrale dans la politique étrangère du Nigéria. Il est donc normal et logique que les actions de coopération entre l’UNESCO et l’UA (Union africaine) ainsi qu’entre l’UNESCO et le NEPAD (Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique) revêtent constamment une grande importance pour le Nigéria. C’est d’ailleurs le Nigérian Bimbola Ogunkelu qui préside le Comité UNESCO /NEPAD.
Le Président Obasanjo, qui est un des fondateurs et des leaders de ces nouvelles initiatives en Afrique, préside actuellement l’Union africaine et le Comité de mise en œuvre du NEPAD. Il suit donc avec beaucoup d’attention la coopération avec l’Afrique dans le cadre de ces deux structures continentales.
Les domaines de compétence de l’UNESCO sont vastes et les points de convergence nombreux entre l’expertise de l’Organisation et les intérêts et besoins du Nigéria. Avec toutes les activités multiples et diverses de coopération qui en résultent, l’ambition de la délégation permanente du Nigéria auprès de l’UNESCO est, comme je l’ai récemment affirmé, évidemment de s’inspirer de la solidité de l’engagement du pays en faveur de l’UNESCO et de chercher à contribuer en permanence au renforcement des liens entre l’UNESCO et le Nigéria dans leur intérêt commun et dans le contexte le plus positif d’une authentique coopération internationale.