La poursuite d’un « dialogue fructueux » entre la France et le Nigéria
Par M. Serge Roques, Député de l’Aveyron, Président du Groupe d’Amitié France-Nigéria à l’Assemblée nationale
Par son poids démographique et économique, par son rôle grandissant dans la résolution des crises qui ont secoué l’Afrique ces dernières années, le Nigéria est un géant qu’on ne peut ignorer. Après plus de seize années de dictature militaire, ce pays s’est doté en 1999 d’une nouvelle Constitution et s’est engagé dans une transition vers un gouvernement civil. Dès lors les autorités nigérianes se sont attachées à mener de front la reconstruction d’une économie fondée sur des richesses pétrolières considérables et l’instauration d’une démocratie moderne. Dans le même temps, le gouvernement d’Abuja doit faire face à des tensions ethniques et religieuses importantes.
Le groupe d’amitié France-Nigéria de l’Assemblée nationale que j’ai l’honneur de présider a suivi avec attention l’ensemble de ces processus. Quelques exemples suffiront à l’illustrer.
Dans un premier temps, en soutien à la démocratie nigériane, le groupe d’amitié a reçu à l’Assemblée nationale en mai 2004 une délégation importante de parlementaires issus des premières élections civiles d’avril 2003, élections que ses membres avaient saluées comme une véritable réussite. Nous avons pu ainsi poursuivre un dialogue fructueux engagé sous la précédente législature sur la base d’une action de coopération avec la bibliothèque du Parlement nigérian.
Nous nous attachons par ailleurs à entretenir des relations suivies avec les entreprises françaises du secteur pétrolier, marquant par là même notre intérêt pour un secteur clef du développement économique nigérian. Ceci ne nous empêche pas pour autant de relever l’importance de la diversification des sources de revenus et de la nécessité de poursuivre les efforts de bonne gestion des ressources tirées de l’exploitation du sous-sol nigérian.
Par ailleurs, les membres du groupe d’amitié se sont fortement engagés dans la défense des droits de l’homme en soulignant à plusieurs reprises la nécessité d’atténuer les tensions qui se sont fait jour dans certains États fédérés. Le groupe d’amitié est notamment intervenu en 2003 pour défendre Amina Lawal, ressortissante nigériane reconnue coupable d’adultère et condamnée à mort par lapidation et s’est réjoui que cette dernière ait été finalement acquittée.
Enfin, les entretiens que nous avons pu mener avec le nouvel ambassadeur du Nigeria en France, Son Excellence Godfrey B. Preware ont confirmé le rôle joué par son pays dans la résolution des crises africaines et dans la construction d’un pôle de stabilité régional, renforçant son rôle d’interlocuteur politique et diplomatique de premier plan et de partenaire majeur de la France en Afrique.