L’engagement des Emirats en faveur de la cause universelle de l’UNESCO
Par S.E.Dr Hussein Obaid Ghubash, Ambassadeur, Délégué permanent des Emirats arabes unis auprès de l’UNESCO
Formés en 1971, les Emirats arabes unis constituent un petit pays, au patrimoine culturel néanmoins riche et nourrissant de grandes ambitions.
La culture étant le fondement de toute nation, elle occupe, à ce titre, une place prépondérante dans les projets de développements des Emirats arabes unis. Depuis qu’ils sont devenus membre de l’UNESCO en 1972, ils adhèrent ainsi aux nobles idéaux de cette organisation et coopèrent pleinement avec elle, dans les domaines de l’éducation, de la science, de la culture et de la communication, dans le but de promouvoir la paix et la compréhension entre les peuples.
Pour illustrer la place déterminante qu’ils accordent à leur politique culturelle, les Emirats arabes unis ont créé au sein de l’UNESCO deux récompenses importantes pour une connaissance meilleure et mutuelle : le Prix Sharjah pour la culture arabe en 1998 et le Prix Cheikh Zayed bin Sultan Al Nahyan pour les Chef-d’œuvres du patrimoine oral et immatériel de l’humanité en 2001.
Le premier prix est destiné à distinguer les lauréats, écrivains et artistes, arabes ou appartenant à d’autres nationalités, pour les efforts qu’ils ont déployé pour promouvoir la culture arabe dans le monde. Ce prix s’inscrit dans le droit fils du projet cher à l’UNESCO de « consolider la diversité culturelle de l’humanité ». Il a déjà été attribué à des lauréats de Chine, d’Espagne, de Bosnie, du Yémen et d’autres pays encore.
Le second prix accorde une importance primordiale à la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel de l’humanité sous tous ses aspects (arts, danses, langues, chants, cérémonies, artisanats, etc…). Il témoigne de l’engagement des Emirats arabes unis et de leur soutien en faveur de la politique culturelle de l’UNESCO. Des prix ont ainsi été décernés pour des chef-d’œuvres et des faits culturels provenant du Pérou, du Maroc, du Cambodge et de l’Egypte.
En outre, les Emirats participent activement aux activités de l’organisation. Ils ont ainsi contribué durant la période 2002-2003, à l’élaboration de
la Convention sur la protection du patrimoine culturel immatériel. Ils font partie actuellement du Comité des experts intergouvernementaux chargés de la mise en place de la « Convention sur la diversité des expressions culturelles et artistiques ». Pour la première fois dans l’histoire, la communauté internationale s’apprête à se doter d’un instrument juridique de grande envergure visant à affirmer sa conviction que le respect de la diversité des cultures et le dialogue inter-culturel constituent l’un des meilleurs gages de développement et de paix.
Les Emirats continueront à renforcer la capacité de l’UNESCO à remplir ses objectifs et à mener à bien ses programmes. Toutefois, le rôle de l’UNESCO ne doit pas se limiter à l’application de ses programmes, mais plutôt, à jouer un rôle fondateur en tant que « conscience de l’humanité ».
Malgré le progrès matériel, scientifique et technologique, le statut de l’homme du point de vue de son identité et de sa dignité, se trouve encore menacé, ainsi que son environnement culturel et naturel. Le taux de la pauvreté continue de s’accroître, le nombre des analphabètes a presque doublé, les maladies de tous genres ne cessent de ravager les pays pauvres. L’UNESCO doit jouer son rôle pour contribuer à enrayer la régression de l’humanité. Elle doit souligner que la sortie de cet état de misère de l’homme consiste à ré-associer la morale à la politique.