France-Roumanie, « des relations parlementaires privilégiées »
Par M. Lionnel Luca, Député des Alpes-Maritimes, Président du groupe d’amitié France-Roumanie de l’Assemblée nationale
Le groupe d’amitié France-Roumanie rassemble plus de 50 parlementaires français. Si la France a des groupes d’amitié distincts à l’Assemblée nationale et au Sénat, la Roumanie a des groupes communs aux deux chambres sauf dans le cas présent, ceci étant dû bien sûr aux relations historiques particulièrement chaleureuses entre les deux pays. C’est dire l’importance accordée par nos amis à ces relations parlementaires privilégiées.
Depuis 2007, je préside ce groupe d’amitié auquel je me suis toujours intéressé depuis ma première élection au Parlement en 1997.
Je me sens évidemment attiré par la terre de mes ancêtres, mon père étant roumain.
Aussi je souhaite conduire des actions fortes dans le cadre de cette présidence et poursuivre les nombreuses actions menées par mes deux prédécesseurs, Christian Kert et Jean-Pierre Dufaut, à qui j’ai demandé de rester à mes côtés comme vice-présidents du groupe d’amitié.
La Roumanie est membre de l’Union européenne depuis le 1er janvier 2007 ; elle a accompli d’énormes progrès dans la démocratie, même si tout n’est pas encore parfait, mais comment retrouver en moins de vingt ans le goût de la chose publique quand vous avez été maintenu plus de cinquante ans sous le joug de la dictature communiste ?
L’une des plus récentes actions menées par le groupe fut d’ailleurs d’avoir reçu le 11 juin dernier les membres de la
« Commission présidentielle pour l’analyse de la dictature communiste » qui venaient présenter à Paris leur rapport, à la demande de l’Ambassadeur de Roumanie, S.E.M. Teodor Baconschi.
La communauté roumaine en France est nombreuse, mais il ne s’agit pas d’une diaspora très organisée, ce qui laisse la place à la mauvaise image que veulent nous transmettre certains médias en pratiquant la confusion avec la communauté des Roms (Tziganes). La Roumanie, ce n’est pas l’image que certains veulent donner : c’est plus de 5 000 étudiants, dont de très nombreux doctorants ou post doc, qui font honneur à leur pays et choisissent la France pour parfaire leurs études. Et beaucoup de ces jeunes, j’ai discuté avec de nombreux étudiants, veulent retourner dans leur pays pour accélérer leur intégration européenne, tout en gardant une place privilégiée à la France. Je ne dirai évidemment rien de plus sur les mariages mixtes qui enrichissent nos deux cultures !
Pays francophone, il est à noter la réaction actuelle des jeunes roumains qui reviennent vers le français, même si l’anglais nous a dépassé. Le mirage américain semble avoir vécu, la présence de nos industriels en Roumanie, le formidable succès de la Logan de Renault-Dacia sont des facteurs bien concrets qui replacent la France dans le cœur de nos amis roumains ! Et même si le match de l’Eurofoot ne fut pas de très grande qualité, l’un comme l’autre n’ont voulu se départager, au risque bien réel de se faire éliminer d’entrée !
Ce retour au pays de jeunes diplômés, phénomène assez rare pour être souligné, accompagne notre politique de coopération décentralisée. Car, au-delà des relations officielles à très haut niveau – les visites présidentielles dans chaque sens sont fréquentes – on aurait tort de ne pas souligner l’importance des actions concrètes de coopération décentralisée. A noter que la conception française de la coopération décentralisée désigne l’ensemble des actions de coopération internationale menées entre une ou plusieurs collectivités territoriales (régions, départements, communes et leurs groupements) et une ou plusieurs autorités locales étrangères, dans un intérêt commun.
Sur un plan très pratique, nous avons reçu la seconde semaine de juillet une délégation de sénateurs roumains, membres du groupe d’amitié, et nous espérons après les élections législatives roumaines de cet automne recevoir les nouveaux élus roumains pour réaffirmer les liens qui nous unissent entre parlementaires et entre nos deux peuples.
Plus que jamais, pour l’Europe de demain, les relations bilatérales entre la France et la Roumanie seront un élément déterminant. Notre passé commun est le garant de la réussite de demain, nos peuples s’apprécient et aspirent à plus de fraternité encore.