Le T/A-50 Golden Eagle : bien placé pour le marché export
La Corée ne cache pas ses ambitions de faire du T/A-50 Golden Eagle développé par Korea Aerospace Industries en coopération avec la firme américaine Lockheed Martin l’avion d’entraînement et d’attaque des pilotes d’avions de combat du XXIème siècle. Ayant effectué avec succès son premier vol en mode supersonique le 19 février 2003 au dessus du centre d’essais en vol de Sachon et atteignant la vitesse de Mach 1,05 à 12.000 mètres d’altitude faisant usage de la postcombustion, l’appareil vient de démontrer qu’il atteindrait sans difficulté, grâce à la réserve de puissance de son moteur F404-GE-102, sa vitesse maximale de Mach 1,5 lors d’essais ultérieurs.
Initialement destiné à satisfaire les besoins de l’armée de l’air sud-coréenne qui espère acquérir 94 exemplaires de cet appareil dont les premières livraisons sont attendues pour 2005, c’est surtout le marché export qui semble être l’enjeu le plus prometteur avec un potentiel estimé entre 600 et 800 appareils à pourvoir toutes versions confondues (entraînement – attaque) dans les prochaines années. Un protocole d’accord a d’ailleurs déjà été signé avec Israel Aircraft Industries avec en perspective l’intégration d’une avionique locale.
Au demeurant, KAI et Lockheed Martin ont mis de leurs côté tous les atouts qui devraient permettre de rendre le T-50 (version d’entraînement) et le A-50 (version d’attaque) particulièrement attractifs tant au plan des capacités et des équipements (très proches des avions de chasse à venir) que de la compétitivité et de la disponibilité à brève échéance.
Le T-50 est conçu pour permettre aux pilotes qui auront bientôt à piloter des avions de dernière génération comme les F/A-22 Raptors et autres F-35 Joint Strike Fighters pour ne citer que ceux-là, à pouvoir expérimenter à l’entraînement l’ensemble du domaine de vol correspondant à ces nouveaux avions de combat modernes et à leur technologie ultra-avancée. La configuration du T/A-50 comprend notamment, outre sa vitesse et sa puissante motorisation avec post-combustion, des commandes de vol électriques, un cockpit disposant d’une avionique avancée, deux écrans en couleurs, un collimateur tête haute (HUD), un kit mains sur manette et manche (HOTAS), une centrale de navigation inertielle, un système de génération d’oxygène embarqué (OBOGS) et siège éjectable.
La version d’attaque A-50 est complétée par un radar multi-mode APG-67 (LIFT), un système de navigation et d’attaque couplé à un armement très complet qu’autorise divers points d’emports sous voilure et fuselage ainsi qu’aux extrémités. Une large gamme de missiles air-air, air-sol, nacelle de guerre électronique, pods de reconnaissance … peuvent alors prendre place aux côtés d’un canon de 20mm intégré en interne.
Hormis le formidable défi technologique et commercial que représente ce programme, c’est surtout une aubaine pour l’industrie aéronautique sud-coréenne que la crise asiatique n’avait pas épargnée et à laquelle le T/A-50 Golden Eagle pourrait apporter une charge de travail non négligeable en cas de succès puisqu’on estime à environ 45% la part qui reviendrait à la Corée du sud, le reste revenant principalement aux Américains et aux quelques autres fournisseurs du programme dont la société Messier-Dowty qui fournit le train d’aterrissage. F.B.