La lettre diplomatique

Article – Suisse
La Lettre Diplomatique N°62 – Deuxième trimestre 2003

La Suisse soutient son secteur de Recherche & Développement

Alors que la conjoncture économique internationale pèse fortement sur l’économie suisse dont le Secrétariat d’Etat à l’Economie (SECO) a annoncé récemment l’entrée en « phase récessive » (recul de 1% du PIB au premier trimestre 2003), les signes rassurants dans la Confédération helvétique proviennent de ses performances en matière de recherche et développement. Il faut pour s’en convaincre se rappeler le succès qu’a obtenu du 5 au 7 mars 2003, l’European Tech Tour qui revisita pour la seconde fois la Suisse — ce qui est inédit —, pays qu’il avait déjà mis à l’honneur lors de sa première édition en 1998. Marquant une véritable réussite, celui-ci guida à travers le pays une soixantaine d’investisseurs internationaux venus évaluer le potentiel technologique suisse ainsi que les représentants des plus importants fonds de capital-risque européens et américains pour découvrir les performances de 29 start-up suisses à la pointe de la haute technologie.
Cet événement est donc arrivé à point pour relativiser les effets de perte de compétitivité auxquels doit actuellement faire face la Confédération, en faisant valoir son dynamisme dans les domaines de la haute technologie. Si depuis quelques années, la progression des dépenses suisses dans les domaines de la formation, la recherche et la technologie a marqué le pas par rapport aux pays les plus avancés sur le plan scientifique, l’effort prévu pour la période 2004-2007 se veut plus important que par le passé. En 2002, le Conseil fédéral a consacré 3% du budget national à la R&D. Dans son plan financier de 2003, il a ainsi proposé pour les années 2004-2007, une croissance annuelle moyenne de 6% des ressources allouées à ce secteur (soit un engagement financier qui s’élève à 17,3 milliards de francs suisses). Ce plan vise à soutenir le processus de réforme mis en place ces dernières années par la Confédération et les cantons, dont les axes prioritaires sont le renouvellement de l’enseignement, le renforcement de la recherche, la stimulation de l’innovation et le renforcement de la coopération nationale et internationale.
Depuis l’entrée en vigueur des sept accords bilatéraux, incluant un accord de coopération scientifique et technologique, le 1er janvier 2002, la Suisse entend en outre participer pleinement à la construction d’un « espace européen de la recherche ». 1250 participations de chercheurs suisses au 5ème programme-cadre de recherche (1998-2002) ont démontré la volonté de ces derniers à participer au 6ème programme-cadre (2002-2006). Votée le 6 juin 2002 par les Chambres fédérales, la contribution suisse qui s’effectuait jusque là sur la base d’un financement « projet par projet » s’élève aujourd’hui à 831 millions de francs suisses, après un réajustement en raison du report par le Conseil des ministres de l’UE du calendrier de négociation, ouvert depuis le 20 février 2003. Cette participation en tant qu’« Etat associé » reste néanmoins sujette à la conclusion d’un accord permettant aux chercheurs suisses d’obtenir des droits et des possibilités identiques à celles de leurs collègues européens ainsi qu’un soutien financier direct de la Commission européenne. Ch.H.

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