La coopération franco-britannique en Afrique
Depuis leur sommet de Saint-Malo en décembre 1998, Français et Britanniques ont développé une coopération de plus en plus étroite en Afrique, convaincus que leur vision commune pouvait entraîner l'Union européenne à jouer un rôle accru en matière de paix et de sécurité, d'affermissement de la démocratie et de bonne gouvernance, de réduction de la pauvreté ainsi que du développement du continent. Cette coopération s'est constamment enrichie au cours des années. Elle a permis aux deux pays de rapprocher leurs points de vue sur la crise des Grands Lacs et les autres crises africaines. Le récent sommet franco-britannique de Londres a permis d'effectuer de nouveaux pas en avant dans de nombreux domaines vitaux pour l'avenir du continent.
Le soutien de la Grande-Bretagne et de la France au Nouveau partenariat pour le développement (NEPAD) a été réaffirmé lors du Sommet du G8 d'Evian en juin et concrétisé les 9 et 10 novembre 2003 par le lancement à Paris du forum pour le partenariat en Afrique. Les deux pays, qui comptent parmi les principaux bailleurs de fonds ont confirmé leur volonté d'augmenter leur aide à ce continent. Ils s'engagent à renforcer de concert le maintien de leur politique africaine dans le domaine diplomatique, du développement et de la sécurité. Un plan d'action proposant des mesures concrètes sera établi, notamment pour la région des Grands Lacs. Celui-ci comportera des mesures visant à renforcer l'action internationale sur le VIH/Sida et l'accès à l'eau. Les deux pays encouragent par ailleurs, les initiatives qui visent à améliorer la situation des producteurs africains, tout spécialement de coton qui fait vivre des millions d'agriculteurs africains. Ils réaffirment également leur soutien à la Facilité internationale de financement (IFF), initiative britannique visant à financer les progrès vers la réalisation des objectifs du Millénaire en 2015.
Mais c'est en matière de paix et de sécurité en Afrique que l'action combinée de la France et de la Grande-Bretagne apparaît la plus remarquable et mérite d'être soulignée.
Il s'agit tout d'abord d'aider les pays africains à renforcer leurs propres capacités en la matière. L'Union africaine met actuellement en place un Conseil paix et sécurité ainsi qu'un mécanisme de préservation et de prévention des conflits ; il convient de soutenir ces initiatives. Il importe par ailleurs de soutenir le Plan Afrique/G8 adopté à Evian sur le renforcement des capacités africaines, notamment en faisant appel au Fonds européen de développement (FED) pour la création d'une facilité de financement des opérations en faveur de la paix pour l'Afrique. Dans cette optique, Paris et Londres soutiennent les diverses médiations africaines et les efforts de prévention et de gestion des conflits conduits par l'Union africaine et les organisations régionales (CEDEAO en Côte d'Ivoire, la CEMAC en République centrafricaine).
Mais cet objectif de renforcement des capacités africaines de maintien de la paix revêt des aspects concrets. Londres et Paris appellent au :
-renforcement de la coopération avec le Centre international de formation au maintien de la paix Kofi Annan au Ghana et l'Ecole de maintien de la paix au Mali
-poursuite du soutien à la CEDEAO en particulier à travers la mise à disposition d'experts français et britanniques auprès du quartier général de la CEDEAO à Abuja, au Nigéria.
-coopérer étroitement sur l'exercice d'entraînement au maintien de la paix RECAMP IV organisé par la France qui se déroulera au Ghana et au Bénin en 2004.