Dix ans après l’adoption de la « Stratégie du Kazakhstan-2030 »
Le 12 octobre 2007 s’est tenue à Astana une conférence internationale à laquelle ont participé plus de 1 300 personnes avec pour objectif de mesurer les progrès accomplis par le Kazakhstan au cours de la dernière décennie. Ce symposium concentra son attention sur sept thèmes prioritaires : la sécurité nationale, la stabilité politique et la consolidation de la cohésion sociale, la croissance économique, la santé, l’éducation et le bien-être des citoyens, les ressources énergétiques, les infrastructures, les transports et communications, l’efficacité de l’Etat.
Un large succès pour le développement économique
Le Président Noursoultan Nazarbayev, qui a ouvert les travaux de la conférence, n’a pas été en peine pour mesurer l’ampleur du chemin accompli depuis le lancement de la Stratégie en 1997. En effet, cette année avait été particulièrement peu propice pour le pays qui a subi de plein fouet la crise asiatique. Sa croissance n’a été que de 1,7%, l’inflation a dépassé les deux chiffres et le budget avait été exécuté avec un fort déficit. Le PIB per capita ne s’élevait à ce moment, selon les statistiques internationales, qu’à 1145,9 dollars. Selon les données de la Banque mondiale, le Kazakhstan se trouvait de ce fait au bas de la catégorie des pays à revenu moyen, occupant la 119ème place mondiale sur 211 pays et territoires figurant dans son classement. En dépit de ces difficultés initiales, la stratégie économique poursuivie par les autorités est restée strictement en accord avec les objectifs qu’elles s’étaient fixés. Il s’agissait pour le Kazakhstan, comme l’avait indiqué le Président Nazarbayev, de consolider sa sécurité nationale, d’accélérer sa croissance économique, de développer son secteur énergétique, ceux des transports et communications, ainsi que d’accroître l’efficacité de son appareil gouvernemental.
Les résultats obtenus ont pleinement confirmé le bien-fondé de la stratégie poursuivie depuis lors sur ces bases. Depuis des années, le Kazakhstan figure dans le peloton de tête des dix pays ayant la plus forte croissance économique mondiale, avec un rythme annuel de 9 à 10%. Une des sources de cette croissance soutenue a été l’afflux constant d’investissements directs étrangers, qui ont totalisé 51,2 milliards de dollars durant la période 1993-2006. Pour le seul exercice 2006, ces investissements étrangers se sont même élevés à 10,4 milliards de dollars, le Kazakhstan attirant ainsi plus de 80% des investissements étrangers à destination de l’ensemble de l’Asie centrale. Un tel afflux massif de capitaux n’aurait certainement pas été possible sans une sensible amélioration du climat des investissements ainsi qu’une politique fiscale et budgétaire adéquate. Aussi, le pays
a-t-il obtenu la notation la plus élevée de l’ensemble des pays de la CEI dans ce domaine.
Grâce au dynamisme constant du secteur financier, le pays a été en mesure de tirer pleinement partie de son image favorable et il est même devenu lui-même un investisseur à l’étranger à hauteur de 1 milliard de dollars en 2006. Ces circonstances favorables se sont traduites par une hausse significative des échanges extérieurs, qui ont dépassé la barre des 60 milliards de dollars en 2006, ce qui représente une multiplication de 4,5 depuis 1997. On escompte pour 2007 un volume global d’échanges extérieurs de 80 milliards de dollars, soit une multiplication de 5,5 fois depuis 1997. Conformément à la Stratégie orientée vers le développement du secteur privé, préconisée par l’ensemble des institutions financières internationales, la part du secteur public dans la production nationale a été réduite de 28,1% à 8,2%. Dans le même temps, la part du secteur des PMI-PME dans le PIB est passée de 7% à 18%.
Une politique monétaire et fiscale efficace
Les politiques fiscale et monétaire, orientées vers la recherche de la stabilité macro-économique ont été couronnées de succès puisque le taux d’inflation à été réduit à un niveau oscillant entre 6 et 8%. Une des clefs de cette réussite a été la création du Fonds national de la République du Kazakhstan (FNRK) dont le rôle fut de stériliser l’excès des liquidités provenant des exportations de pétrole et de gaz. Ce « fonds souverain » a vu ses disponibilités passer de 1,2 milliard en 2001 à 21 milliards en 2006. Grâce à cette politique économique, orientée vers la stabilité et l’accroissement constant de la prospérité du pays, le niveau d’épargne nationale a pu progresser de manière significative, passant de 16% du PIB en 1997 à 31,4% en 2006, plaçant le Kazakhstan parmi les pays les plus efficaces en la matière à l’instar de la Chine, de la Corée du Sud, d’Hong Kong ou de Singapour. Ce niveau élevé d’investissement étant le meilleur gage pour assurer son avenir.
Le Kazakhstan est entré de plein pied dans la mondialisation
Ces résultats globaux démontrent pleinement l’efficacité de la Stratégie Kazakhstan 2030. Le pays s’est montré capable d’améliorer la productivité de l’ensemble de ses facteurs de production. L’Etat a joué son rôle de stratège et de garant des grands équilibres, de la croissance et du développement social, alors qu’un secteur privé de plus en plus dynamique a eu tendance à émerger. Le Kazakhstan a ainsi échappé au danger de n’être cantonné qu’à la périphérie de l’économie mondiale. Il est entré à son tour de plein pied dans la mondialisation.
Un tiers du chemin menant à 2030 dont l’objectif est de placer le Kazakhstan parmi les 50 premières économies mondiales a été accompli, permettant au pays de continuer à progresser dans la voie qu’il s’est tracée. La mission du Fonds monétaire international (FMI) qui a séjourné dans le pays du 3 au 10 octobre 2007 a d’ailleurs délivré un large satisfecit au Kazakhstan, dont-elle a jugé les résultats économiques « impressionnants », sous réserve d’un contrôle plus strict de son secteur bancaire dont la tendance à la création de liquidités s’est accélérée. Le fait que le pays connaisse un important excédent budgétaire (5,3% du PIB) augure fort bien de l’avenir, compte tenu des perspectives très favorables du secteur des hydrocarbures, qui compense largement le déficit des autres secteurs, estimé à 4,7%.
Le Kazakhstan élargit le cercle de ses partenaires commerciaux et aspire au rôle de pôle financier de l’Asie centrale
La perspective d’une accession prochaine du Kazakhstan à l’Organisation mondiale du Commerce (OMC), comme l’accroissement de la coopération économique régionale, représentent à cet égard de nouveaux facteurs favorables au développement économique et social du pays. Les récents déplacements à l’étranger du Président Nazarbayev s’inscrivent dans cette perspective. Ils visent à développer les échanges avec des voisins comme l’Iran ou des partenaires traditionnels, comme la Turquie ou de nouveaux pays, comme le Brésil. Lors de sa récente visite à Ankara, début octobre, le Président du Kazakhstan s’est félicité de ce que les échanges entre les deux pays qui ont atteint 906 millions en 2006, devraient atteindre les 10 milliards en 2010. A Brasilia où il s’est rendu le 27 septembre 2007, le Président Nazarbayev n’a pas caché son ambition, lors de ses entretiens avec Luiz Inacio Lula da Silva, de devenir le partenaire privilégié du Brésil en Asie centrale en développant avec lui une coopération privilégiée dans quelques secteurs clefs : énergie et mines, agriculture, y compris la production d’éthanol et le secteur aéronautique.
Du fait du développement de son secteur bancaire, réparti entre six établissements principaux, et de sa localisation à mi-chemin entre Dubaï et Hong Kong, le Kazakhstan est particulièrement bien placé pour devenir le pôle financier de l’Asie centrale. Tel fut d’ailleurs l’objectif d’une réunion de banquiers et de fonctionnaires des finances qui s’est tenue le 21 octobre 2007 à Astana. PB