La lettre diplomatique

Article – Bulgarie
La Lettre Diplomatique N°79 – Troisième trimestre 2007

Message de M. Gueorgui Parvanov, Président de la République de Bulgarie

Depuis le 1er janvier 2007, la Bulgarie est membre à part entière de l’Union européenne. Ce fait est en lui-même le reflet objectif d’un retour historique de justice, aussi bien du point de vue de la place que la Bulgarie occupe et de son apport au développement de la culture et de la civilisation européennes que du point de vue des efforts que nous avons déployés en vue de réformer notre économie et notre système politique.
En tant que membre de l’Union européenne, la Bulgarie s’emploie désormais à apporter sa contribution à la réussite du projet européen. Sur le plan économique, le pays se développe avec dynamisme et dispose des capacités pour participer au soutien de la croissance économique de l’UE, d’autant plus que son rythme de croissance dépasse la moyenne de croissance des pays membres. Cela fait dix ans déjà que l’économie bulgare traverse une période de stabilité et de croissance relativement élevée, sans précédent dans son histoire. En une décennie, notre PIB s’est ainsi accru de 60%. Au début du nouveau siècle, le taux de croissance oscille autour de 5% par an et les prévisions tablent pour la période de 2006 à 2009, sur une hausse au-delà de 6%.
Grâce à son cadre financier solide et à sa stabilité macroéconomique, la Bulgarie jouit d’une excellente réputation au sein des institutions financières internationales et des milieux économiques. Au cours de ces dernières années, la Bulgarie s’est hissée au premier rang des places européennes en terme d’attrait des investissements étrangers. Les investissements élevés et la relance de l’économie ont fait baisser le chômage dont le taux a atteint des niveaux très proches de la moyenne de l’Union européenne. L’inflation s’est maintenue quant à elle à des niveaux relativement bas, y compris pendant les mois suivants notre adhésion à l’Union.
Notre pays joue par ailleurs un rôle actif dans le débat sur la totalité de l’ordre du jour de l’Union européenne, à savoir le nouveau traité de réforme, l’aboutissement d’une interaction effective entre les institutions, les questions financières, la mise en place d’une politique étrangère commune et d’une politique de sécurité et de défense. La Bulgarie est entrée dans la famille européenne avec l’ambition de défendre son intérêt national, au sens le plus large, des questions culturelles aux problèmes de sécurité énergétique. Dans le même temps, elle est consciente qu’elle peut et doit être un membre solidaire de l’Union européenne, qu’elle fera les compromis nécessaires lorsqu’il s’agit de l’intérêt commun européen.
Toutes les institutions bulgares œuvrent à faire de la Bulgarie un membre stable, prévisible et responsable de l’Union européenne.
Notre pays apporte également à l’Union européenne une solide tradition de tolérance ethnique et religieuse qui s’est affirmée en Bulgarie au travers des décennies. Nous sommes à cet égard en mesure de proposer une expertise solide, active et argumentée lorsqu’il s’agit pour l’Europe de prendre des décisions relatives à la problématique des Balkans.
La valeur ajoutée de l’adhésion bulgare à l’Union européenne s’exprime aussi au travers des moyens qu’elle apporte en faveur du renforcement de la politique étrangère commune et de la politique de sécurité, tout en mettant l’accent sur les régions des Balkans occidentaux, du bassin de la Mer Noire et du Caucase, que l’Union considère d’ailleurs comme prioritaires dans ses relations extérieures. Plus encore, leur poids stratégique dans les relations internationales sera objectivement appelé à augmenter. Nous sommes prêts et nous avons la volonté de participer activement, sur la base de nos connaissances et de notre expérience, à la définition et à l’accomplissement de la politique européenne dans cette partie du monde. La Bulgarie a d’ailleurs déjà démontré ses capacités d’agir pour mettre en place plusieurs axes fondamentaux de cette politique, notamment en matière de sécurité énergétique, d’infrastructure, de prévention du terrorisme, de migration illégale et d’écologie.

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