Vienne : plateforme des nouveaux marchés européens
Aussi discrète soit-elle, la République alpestre affiche une santé économique insolente. Avec une croissance du PIB de 3,3% en 2006, un taux de chômage et d’inflation qui sont parmi les plus faibles de la zone euro, elle figure dans le peloton de tête des pays les plus riches de l’Union européenne. Portée par les exportations dont la part dans le PIB a dépassé les 50%, l’économie autrichienne a fait de sa position centrale au cœur de la nouvelle Europe élargie, l’un de ses principaux atouts.
Trois ans après l’entrée des nouveaux Etats membres d’Europe centrale et orientale, l’Autriche se pose en effet comme un acteur incontournable tant sur le plan économique que politique de leur processus d’intégration. Grâce à de solides affinités culturelles et politiques héritées de l’empire des Habsbourg, Vienne a su conserver et cultiver des relations privilégiées avec ses partenaires orientaux. Sa neutralité durant la guerre froide, lui a permis de maintenir des relations économiques avec les anciens pays du bloc soviétique. Elle n’a certes pas attendu l’élargissement de l’UE pour s’assurer une position clé sur ces marchés, en développant dès la chute du Mur une politique d’assistance. La part des 19 pays d’Europe centrale et orientale dans les exportations totales de l’Autriche est ainsi passée de 12,5% entre 1991 et 1995 à 18% entre 2001 et 2005. Mais l’élargissement de l’Union européenne complété par l’entrée de la Roumanie et de la Bulgarie le 1er janvier 2007, a constitué un véritable appel d’air pour l’accentuation de la stratégie d’internationalisation économique autrichienne entérinée en 2003.
Les exportations vers cette zone ont en effet largement contribué à l’accroissement des exportations autrichiennes, avec une hausse de plus de 25% en 2006. Plus encore, le Rapport mondial sur l’investissement pour 2006 publié par la Banque nationale d’Autriche établit « l’importance décisive » des pays d’Europe centrale et orientale pour l’économie nationale et le niveau de vie des Autrichiens. Une importance d’autant plus cruciale que l’activité économique générée par les exportations représente les deux tiers de la croissance et des emplois créés en 2006.
Les interdépendances entre l’Autriche et ses voisins orientaux sont encore plus flagrantes sur le plan des investissements. Plus de la moitié des investissements autrichiens à l’étranger sont réalisés en Europe de l’Est. Entre 1991 et 2005, le stock d’investissements directs autrichiens dans la région est passé de 1% à 7% du PIB. L’Autriche se classe ainsi parmi les plus importants investisseurs, selon les pays : au tout premier rang en Bosnie, Croatie, Slovénie et en Bulgarie. Au second rang en Roumanie et au troisième rang
en Slovaquie, Serbie, Hongrie, République tchèque et Ukraine. Alors que la valeur des participations autrichiennes dans des entreprises à l’étranger s’élevait à 55,5 milliards d’euros fin 2005, les progressions les plus importantes dans la prise de nouvelles participations sont enregistrées en République tchèque, Roumanie et Allemagne.
Un groupe comme OMV, le champion autrichien de l’industrie pétro-gazière, est ainsi devenu un acteur de poids dans le secteur énergétique est-européen. Déjà présent en Slovénie et en Roumanie où il a racheté la compagnie nationale Petrom fin 2004, OMV tente aujourd’hui de s’emparer du groupe hongrois MOL dont elle détient déjà 18,6% des parts. Plus significativement, les banques autrichiennes tiennent aujourd’hui le haut du pavé dans le secteur bancaire des pays d’Europe de l’Est, avec 29% des parts du marché (détenu aux trois quarts par des banques internationales). A titre d’exemple, l’Erste Bank a fortement développé son implantation à l’Est entre 2000 et 2005, en investissant 2,5 milliards d’euros pour prendre le contrôle d’établissements en République tchèque, Slovaquie, Croatie, Hongrie et Serbie. Dernier investissement marquant en date, l’acquisition de 61,8 % du capital de la plus grande banque roumaine, Banca Comerciala Romana. Cette zone représentait 61% des profits du groupe en 2005. Plus globalement, Vienne fait figure de centre financier pour les pays de l’Est ; rôle qui s’est traduit par le rachat par la Bourse de Vienne de la Bourse des valeurs de Budapest et la conclusion de partenariat stratégique avec celles de Varsovie et de Belgrade.
Au-delà, la densité des échanges développés avec les nouveaux membres d’Europe centrale et orientale de l’UE positionne également l’Autriche comme une plaque tournante des investissements étrangers dans cette zone en forte croissance. Plus d’un millier d’entreprises étrangères ont fait de l’Autriche leur plateforme d’investissement vers les marchés d’Europe de l’Est. A l’instar de Henkel, Heineken, SPA ou Coca-Cola, près de 80 multinationales y ont établi leur siège régional. Un choix motivé tout d’abord par la proximité géographique qui place Varsovie, Prague et Budapest à une heure d’avion de Vienne.
Pourtant, comme le souligne le dernier rapport sur l’économie autrichienne de l’OCDE, ce potentiel est encore insuffisamment exploité « Réduire les obstacles administratifs que rencontrent encore les entreprises multinationales (….), et améliorer les liaisons routières et ferroviaires avec les capitales d’Europe orientale est considéré comme prioritaire. » Dans le sillage du programme cadre en matière d’infrastructures (GVP-Ö) adopté en 2002, le gouvernement de coalition conduit par le Chancelier Gusenbauer a ainsi prévu d’investir plus de 10 milliards d’euros entre 2007 et 2010, dont 6 milliards dans le ferroviaire et 4 milliards pour le réseau routier. D’ores et déjà, l’aéroport de Vienne a pris acte de la forte croissance du transit de passagers découlant de l’essor des nouvelles destinations de l’Est, avec le projet d’extension de l’aéroport de Vienne-Schwechat. Baptisé « Skylink », celui-ci prévoit une capacité de 24 millions de passagers par an. L’inauguration en février 2007 d’un nouveau terminal de marchandises dans le port fluvial de Vienne Freudenau qui double ses capacités consolide non seulement son rôle de plateforme logistique, mais laisse entrevoir le germe d’une renaissance de l’espace économique danubien. C.H.
8 hélicoptères Eurocopter EC135 pour la police fédérale autrichienne
Déjà cliente du groupe EADS par le biais des avions de chasse Eurofighter Typhoon dont son armée de l’air vient de réceptionner les tout premiers exemplaires, l’Autriche vient de confirmer son engagement pour l’acquisition de 8 hélicoptères de type EC135 P2i produits par l’hélicoptériste européen Eurocopter au profit de la police fédérale autrichienne.
Signé le 26 septembre 2007 par le ministère fédéral de l’Intérieur autrichien, le contrat d’acquisition porte sur 8 exemplaires d’un hélicoptère biturbine destiné aux missions de police dont 4 sont prévues pour être livrés en mars 2008, les 4 autres devant théoriquement l’être pour moitié respectivement en mars et mai 2009. La configuration retenue pour les 4 premiers appareils répondra aux critères exigés par les autorités autrichiennes en vue de leur mise en service opérationnel au moment de l’UEFA 2008 (Coupe européenne de football). Pouvant franchir une distance d’environ 750 km avec 5 à 7 passagers suivant la configuration et atteindre la vitesse maximale de 287 km/h en pointe, les caractéristiques générales de l’EC135 font de lui un hélicoptère polyvalent léger (moins de 3 tonnes) déjà très apprécié sur le marché international des hélicoptères destinés aux secours, aux forces de police et aux forces de l’ordre. 113 exemplaires d’EC135 sont déjà en service en Europe et 140 à l’échelle mondiale. L’EC135 intègre, entre autres dispositifs, celui de descente sur corde, une certification IFR (vol aux instruments) et un poste de pilotage adapté au port de jumelles de vision nocturne. Il est à noter que les 4 derniers appareils livrables en 2009 seront également équipés de caméras FLIR (Forward Looking Infrared) et d’un puissant phare de recherche qui s’ajouteront à des performances opérationnelles reconnues de grande maniabilité, de maintenance réduite, de faible niveau de bruit et de vibration et surtout d’un taux de disponibilité très enviable de 98%.
L’Eurofighter Typhoon modernise la Défense autrichienne
L’armée de l’air autrichienne commence à recevoir les premiers exemplaires de ses tout nouveaux avions de chasse Eurofighter Typhoon dont l’acquisition procède d’un plan de modernisation de son outil de défense. Ici le deuxième exemplaire des forces armées autrichiennes se posant sur la base militaire de Zeltweg en provenance de l’usine de Manching en Allemagne. Commandé à plus de 600 exemplaires, l’Eurofighter Typhoon est un avion de chasse multi-rôle intégrant les technologies les plus modernes. Il est actuellement opérationnel dans cinq nations européennes et développé dans le cadre d’un programme en partenariat industriel réunissant initialement l’Allemagne, l’Espagne, l’Italie et la Grande-Bretagne.
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