L’Indonésie : une participation active au sein de l’UNESCO
Par S.E.M. Aman Wirakartakusumah, Ambassadeur, Délégué permanent de l'Indonésie auprès de l'UNESCO
La République d’Indonésie est membre de l’Organisation des Nations unies pour l’Education, les Sciences et la Culture (UNESCO) depuis 1950. La représentation de la République d’Indonésie à l’UNESCO, dont le siège est à Paris, fut assurée jusqu’en 1972 par l’Ambassade d’Indonésie à Paris, avant d’être confiée à la Délégation permanente d’Indonésie auprès de l’UNESCO. Cette délégation est dirigée par un Ambassadeur assisté par un diplomate ayant le titre d’adjoint.
La Délégation permanente d’Indonésie auprès de l’UNESCO a pour objectif d’assurer une bonne image du pays au sein des forums internationaux, de développer les coopérations multilatérales et de promouvoir les programmes de l’UNESCO afin de subvenir aux besoins nationaux. Pour ce faire, la Délégation s’emploie à assurer sa présence lors de rencontres internationales, favorise l’implication de l’Indonésie dans les programmes de l’UNESCO et participe activement aux activités des groupes régionaux de l’UNESCO : le Groupe Asie-Pacifique des Délégations permanentes à l’UNESCO (ASPAC), G77+Chine, Comité ASEAN UNESCO Committee (AUC).
L’Indonésie a ainsi pu prendre part à des programmes significatifs de l’UNESCO, programmes qui, par la suite, ont été appliqués dans le pays même. Ainsi, en matière d’éducation, le gouvernement indonésien a mis en place des mesures opérationnelles qui ont pour modèle des instruments et programmes de l’UNESCO. Citons pour exemple, l’éducation pour tous, l’égalité d’accès à l’éducation, la promotion de l’enseignement dans les écoles maternelles et primaires, l’amélioration de la qualité de l’enseignement, la formation des professeurs, l’égalité des sexes et la lutte contre l’illettrisme constituent le socle de la politique d’enseignement en Indonésie. L’UNESCO a également été à l’initiative du projet The Associated Schools Project Network (ASPnet) qui tisse un réseau de 8 000 écoles dans 175 pays, afin d’élever le niveau d’enseignement. Plus de 100 écoles en Indonésie participent à ce programme.
L’Indonésie a pareillement pu participer aux programmes liés aux Sciences, notamment à la Commission océanographique intergouvernementale (COI) puisqu’elle a été élue membre du Conseil exécutif. C’est sans doute un des pays les plus concernés par les questions maritimes dans la mesure où son territoire comprend des eaux archipélagiques. Cependant, l’Indonésie a dû récemment faire face à de nombreuses catastrophes naturelles, notamment le tsunami de 2004 qui ravagea la région d’Aceh. Aussi, à la suite d’une réunion de groupes d’experts, la COI a produit un National Plan of Action for Tsunami Warning and Mitigation System.
L’Indonésie a également participé au programme l’Homme et la Biosphère (MAB) programme qui assure la protection des forêts et de la biodiversité. Ainsi, les îles de Siberut et de Mentawai sont parties intégrantes de ce programme.
De même, l’Indonésie a pris part au programme Management of Social Transformations – MOST – notamment en matière de résolutions des conflits.
Néanmoins, le secteur qui donne lieu à une coopération plus importante est celui de la culture. L’UNESCO a activement participé à la rénovation du temple de Borobudur à Java Centre, site inscrit sur la liste du Patrimoine mondial culturel. Cette aide a été financière mais elle a également permis la formation de nombreux archéologues indonésiens. De même, après le tremblement de terre de Yogyakarta en 2006, l’UNESCO envoya une contribution financière tout comme des spécialistes, afin de sauver le temple de Prambanan, site également inscrit sur la liste du Patrimoine mondial culturel. Il en est de même pour les autres sites classés au Patrimoine mondial : le site des premiers hommes de Sangiran inscrit sur la liste du Patrimoine mondial culturel, ainsi que les sites inscrits sur la liste du Patrimoine mondial naturel, à savoir les Parcs nationaux d’Ujung Kulon, de l’île de Komodo, de Lorentz et le Patrimoine des forêts tropicales ombrophiles de Sumatra.
En outre, le keris et le wayang ont été proclamés par l’UNESCO, respectivement en 2005 et 2003, comme chefs-d’œuvre du Patrimoine oral et immatériel de l’Humanité.
Enfin, en matière de Communication et Information, l’Indonésie, en tant que membre du programme Information for All (IFAP) a été à l’initiative et l’organisateur de la réunion Global Forum « Power of Peace », en janvier 2007, qui a conduit à la déclaration « The Spirit of Bali » dont l’objectif est de mettre à profit le progrès technologique au service d’un message de paix, grâce au dialogue entre cultures, religions et civilisations.
Par ailleurs, l’Indonésie a obtenu une gratification grâce à une jeune chercheuse indonésienne qui a remporté un prix de l’UNESCO et de L’Oréal en 2007. Elle fait ainsi partie des quinze jeunes chercheuses qui ont été sélectionnées pour le prix UNESCO-L’Oréal 2007 International Fellowships for Women in Science.
Une attention toute particulière est apportée par le gouvernement et le parlement indonésiens aux politiques liées à l’éducation, la culture, les sciences et les communications-informations, mesures qui sont en harmonie avec les programmes centraux de l’UNESCO. L’UNESCO est une organisation créatrice de textes normatifs qui sont utiles à l’Indonésie afin de promouvoir les changements et avancées dans les secteurs mentionnés ci-dessus, grâce à des Conventions, à leur mise en œuvre, à une bonne gestion, une aide technique et des moyens directs mis en place en Indonésie pour apporter des éléments nouveaux aux politiques nationales, et ce pour être le plus conforme possible avec les standards internationaux.
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