La lettre diplomatique

Article – Brésil
La Lettre Diplomatique N°65 – Premier trimestre 2004

Le Brésil « un partenaire d’avenir pour les entreprises françaises »

Par M. Benjamin Cohen, Président du Comité Brésil au MEDEF International

Le Comité Brésil de MEDEF INTERNATIONAL : objectifs et actions
Grâce à son réseau de partenaires (DREE, CCEF, Ambassade du Brésil en France, homologues brésiliens, entreprises françaises implantées au Brésil), le Comité Brésil de Medef International assure une veille sur l’évolution économique et politique du pays ainsi que sur les grandes évolutions sectorielles et réglementaires du marché.
Mais surtout, il met en relation des entreprises avec les décideurs publics et privés brésiliens, ainsi qu’avec des partenaires potentiels à l’occasion de rencontres à Paris ou de l’envoi de délégations au Brésil.
Afin de permettre aux entreprises de mieux aborder le vaste marché de cet Etat fédéral, le Comité Brésil s’efforce de promouvoir les opportunités d’échanges et d’investissements au niveau des différents Etats brésiliens.

Le marché brésilien : la locomotive de l’Amérique du Sud
Le Brésil, grand pays exportateur à l’industrie diversifiée
Avec un territoire 15 fois plus étendu que la France et couvrant la moitié de l’Amérique du Sud, le Brésil est certes connu pour ses richesses minières et l’importance de son secteur agricole, qui font de lui l’une des plus grandes puissances mondiales dans ces domaines. Mais c’est aussi un Etat pétrolier qui couvre 90% de ses besoins par sa production locale. C’est également et surtout un Etat doté d’une industrie florissante et diversifiée, non seulement dans l’agroalimentaire, mais aussi dans la sidérurgie, l’industrie chimique, la construction automobile ou aéronautique, tous secteurs d’activité dans lesquels il se situe parmi les 10 ou 15 premiers pays du monde. Le Brésil est également devenu aujourd’hui une puissance exportatrice, avec un surplus commercial de plus de 21 milliards de dollars en 2003.
Les trois quarts des 180 millions de brésiliens vivent dans les villes : 10 de ces villes abritent déjà plus d’un million de personnes et la seule agglomération de Sao Paulo est à l’image du gigantisme du pays, avec plus de 20 millions d’habitants. Le Brésil demeure le pays des contrastes : la moitié de sa population vit avec moins de 250 $ par foyer et par mois, mais les conditions de vie sont nettement plus favorables dans le sud que dans le nord et le niveau d’instruction est de plus en plus élevé : 95% des enfants vont à l’école jusqu’à l’âge de 14 ans, la population étudiante a doublé depuis 1980 (de 1,5 million à 3 millions) et 50 000 chercheurs travaillent au sein de 250 instituts. La classe moyenne est deux fois plus importante en nombre que celle de l’Inde, pourtant peuplée de plus d’1 milliard d’habitants : plus de 40 millions de brésiliens disposent en effet d’un pouvoir d’achat de plus de 20 000 $ par an.

Un pays démocratique d’économie libérale, engagé sur la voie des réformes
Depuis 1985, le Brésil n’a connu que des gouvernements civils. La politique menée au début des années 90 (privatisations, baisse des tarifs douaniers…) a eu comme résultat une forte croissance, et le plan « Real » de stabilisation mis en place par F. H. Cardoso en 1994 a permis de juguler l’hyperinflation. Depuis son arrivée au pouvoir en janvier 2003, le Président Lula da Silva, « socialiste réaliste », s’est attelé à des réformes importantes (fiscalité, retraites…) tout en travaillant à l’amélioration des conditions de vie et d’emploi de la population, dans un contexte économique contrasté. Malgré une croissance molle (progression du PIB de l’ordre de 1,5% en 2001 et 2002 , légère contraction, -0,2%, en 2003), le risque-pays est aujourd’hui au plus bas et les taux d’intérêt sont à la baisse, favorisant ainsi les conditions d’activité des entreprises. Le pays a fortement soutenu le Président Lula et son gouvernement pendant la première année de son mandat en espérant que les réformes et l’assainissement financier débouchent sur une reprise de la croissance en 2004. Cette croissance reste encore à venir et certains s’interrogent sur la pertinence de la politique du gouvernement, surtout au sein du propre parti du Président. Cette deuxième année de mandat va être déterminante pour le pays avant les élections municipales de l’automne 2004.

Des échanges bilatéraux encore modestes au regard de la forte présence des entreprises françaises
Le Brésil est notre 3ème partenaire commercial hors OCDE et hors Maghreb, après la Chine et Singapour. Il est notre plus grand marché au sud des Etats-Unis, devant le Mexique et l’Argentine. Plus de 4 000 entreprises françaises commercent avec le Brésil, dont trois quarts de PME.
Malgré la fin des privatisations en 2000 et ses conséquences sur le flux d’investissements directs à l’étranger (IDE), le Brésil reste en 2003 le quatrième des pays émergents bénéficiaires d’IDE derrière la Chine, Hong-Kong et le Mexique. La France est le 4ème pays investisseur en stock (6,9 Mds USD) et en flux (679 MUSD) après les Etats-Unis, l’Espagne, et les Pays-Bas. Si les principaux secteurs économiques bénéficiaires sont les services aux entreprises, l’industrie chimique et l’intermédiation financière (plus de 60% du stock total), la présence française s’est diversifiée depuis 1995 (industrie automobile, agroalimentaire, …)
Le Brésil est un pays francophile, et les relations que les 300 entreprises françaises présentes sur place entretiennent tant avec les pouvoirs publics qu’avec la population locale sont généralement très cordiales. Dans leurs secteurs respectifs, des sociétés telles que Arcelor, Aventis, Rhodia, Accor, L’Oréal, Saint Gobain, Lafarge, Carrefour, Beghin-Say, Alstom figurent parmi les premiers opérateurs du pays.
Il convient enfin de rappeler que, depuis la création du Mercosur, les entreprises installées au Brésil ont accès à un fort potentiel de production et d’échanges de plus de 1 200 milliards de dollars.
Grâce à son ouverture croissante sur le monde et la région, au gigantisme de son marché et à la gestion rigoureuse de son économie, le Brésil devrait continuer à s’affirmer comme un pays et un partenaire d’avenir pour les entreprises européennes et françaises.

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