La lettre diplomatique

Article – Honduras
La Lettre Diplomatique N°67 – Troisième trimestre 2004

L’âme du Honduras à travers sa peinture

Riche d’une tradition artistique et culturelle remontant à l’époque de la colonisation espagnole, l’art pictural contemporain du Honduras s’est affirmé avec les œuvres du début du XXème siècle de Pablo Zelaya Sierra et de Confucio Montes de Oca. Si les peintures naïves de José Antonio Velásquez (1906-1983), représentant des scènes villageoises, l’ont fait mondialement connaître, de nombreux artistes autodidactes continuent aujourd’hui de le faire vivre. Evènement rare à Paris, l’Espace Auteuil a accueilli en novembre 2003, une exposition des œuvres de 28 peintres et de 2 sculpteurs honduriens à l’occasion du « Salon des Artistes français ». Parmi les plus en vue, le public français a pu découvrir le travail de Luiz Hernan Padilla, ci-contre à droite, qui a probablement le plus cherché à extérioriser l’âme hondurienne. Sa quête, influencée par la pensée de la poête hondurienne Clementina Suarez
à ses débuts et par la renaissance italienne, a traversé plusieurs cycles, faisant toujours appel à des techniques originales pour illustrer sous les traits d’une esthétique non-conventionnelle, la réalité de la « comédie humaine » qui l’entoure. Après une période associant des textures rugueuses et des teintes sombres pour mettre en valeur la tristesse de l’homme en conflit avec lui-même, Padilla s’est ensuite consacré à projeter ses personnages hors du cadre avec un soucis quasi-cinématographique utilisant des coloris plus intenses. Les œuvres de Carlos A. Corea, ci-dessous à droite et de Armando Lara, ci-dessous à gauche, témoignent également de la recherche intellectuelle et artistique, profonde et parfois douloureuse, qui anime la société hondurienne. C.H.


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