Les Etats-Unis, deux ans après leur retour à l’UNESCO
Par S.E.Mme Louise V. Oliver, Ambassadeur-Déléguée permanente des Etats-Unis auprès de l’UNESCO.
Les Etats-Unis figurent parmi les membres fondateurs de l’UNESCO en 1946. Malgré leur retrait en 1984, ils ont continué à maintenir une présence au sein de l’organisation, et même à soutenir une partie des programmes. Depuis quelques années, l’UNESCO a entrepris des réformes importantes en termes de financement et de gestion, et c’est avec enthousiasme que les Etats-Unis sont redevenus un Etat membre en 2003, incités par plusieurs facteurs positifs :
– La mission et les programmes de l’UNESCO reflètent diverses priorités chères à notre pays. Par exemple, l’organisation gère le programme « Education pour tous » visant à garantir l’enseignement primaire au niveau mondial.
– L’UNESCO soutien les valeurs de tolérance et de responsabilité civique qui sont essentielles à la promotion de la démocratie et à la lutte contre le terrorisme.
– L’UNESCO aide les pays du monde à protéger leurs patrimoines naturels et culturels, soutenant l’adoption de normes scientifiques.
– L’organisation œuvre également pour la liberté de la presse et l’indépendance des médias, d’autres conditions clés de la démocratie.
La Mission des Etats-Unis à l’UNESCO est fière de participer, en concordance avec la vision du Président Bush, à la promotion des droits de l’Homme, de la tolérance, et de l’éducation partout dans le monde. Aujourd’hui, c’est avec conviction que nous travaillons auprès de l’UNESCO pour faire avancer ces priorités, encouragés par les progrès concrets des dernières années.
L’éducation fait partie de nos grandes priorités. Dans ce domaine, nous collaborons avec nos collègues à l’UNESCO sur divers sujets : l’alphabétisation et l’enseignement primaire, la reconstruction des systèmes d’éducation dans des situations de post-conflits, la formation des enseignants, et la prévention du SIDA.
La première dame des Etats-Unis, Laura Bush, est Ambassadeur honorifique des Nations unies pour la Décennie de l’Alphabétisation. En coopération avec notre Département de l’Education, notre Département d’Etat ainsi que l’Agence pour le développement international (USAID), Madame Bush a présidé à la Conférence de la Maison Blanche sur l’alphabétisation dans le monde, à New York le 18 septembre 2006. Le Directeur Général de l’UNESCO, M. Koïchiro Matsuura, et le Président Bush étaient également présents.
Par la suite, l’UNESCO va organiser une série de quatre conférences régionales, dont la première est prévue au Qatar, en mars 2007.
Parmi les priorités des Etats-Unis dans le secteur des sciences naturelles figurent la Commission océanographique intergouvernementale (COI), qui gère le système inter-national d’alerte aux tsunamis, et le Programme Hydrologique International, qui traite de problèmes relatifs à l’eau potable. Le fait que les Etats-Unis aient continué leurs efforts dans ces domaines même durant leurs 19 années d’absence de l’UNESCO, témoigne de leur importance à nos yeux.
A l’Assemblée générale des Etats parties en 2005, les Etats-Unis ont été élus pour servir pendant quatre ans au sein du Comité du patrimoine mondial, et travaillent avec le Secrétariat de l’UNESCO et avec les autres pays membres pour optimiser la gestion du Centre du Patrimoine Mondial.
Par ailleurs, en 1972, les Etats-Unis ont été le premier signataire de la convention de l’UNESCO pour la protection du patrimoine mondial culturel et naturel, dont l’objectif est d’identifier et de préserver tout élément des patrimoines nationaux considéré comme ayant une valeur particulière pour l’humanité.
En ce qui concerne l’engagement important de l’UNESCO en matière de diversité culturelle, les Etats-Unis encouragent l’organisation à promouvoir une vraie diversité culturelle au travers de programmes favorisant le libre-échange d’expressions et de produits culturels partout dans le monde. Tout programme qui se servirait du label UNESCO pour entraver l’échange culturel irait à l’encontre de la vision des fondateurs de cette organisation, et de son mandat. Dans cet esprit, nous soutenons fortement des programmes tels que l’Alliance globale pour la diversité culturelle, un partenariat qui assiste les petites entreprises dans la commercialisation de biens et services issus de leurs cultures régionales. Nous soutenons également un nouveau programme destiné à renforcer la capacité des musées à promouvoir et à conserver leurs collections.
Dans les domaines de la communication et de l’information, notre délégation travaille avec l’UNESCO et les autres Etats membres sur des dossiers prioritaires liés au Sommet mondial des Systèmes d’Information (SMSI), dont le rapport de Tunis affirme l’importance de l’échange libre d’informations et de technologie pour le dévelop-pement économique, social et politique. Nous sommes également membre du Programme International pour le Développement de la Communication (PIDC) – le seul forum multilatéral des Nations unies à engager la communauté internationale dans la promotion des médias libres et indépendants. Un des fondateurs de ce programme, il y a plus de 25 ans, les Etats-Unis ont soutenu, depuis 2003, des projets en Asie centrale, en Amérique latine et en Afrique, et ont multiplié leur contribution par cinq en 2006.
Trois ans après notre réintégration au sein de l’UNESCO, nous sommes toujours aussi engagés et optimistes quant à l’avenir de cette noble institution. Nous souhaitons continuer à orienter l’UNESCO vers une approche transectorielle et interdisciplinaire, comme nous l’avons fait lors du Conseil Exécutif en avril 2005 quand nous avons contribué à faire passer, à l’unanimité, l’incorporation du « renforcement des capacités » dans tous les programmes de l’UNESCO.
Nous allons continuer également à encourager l’UNESCO à se focaliser sur ses priorités de base. Ensemble, nous mettons tout en œuvre pour poursuivre son importante mission : renforcer la paix et la sécurité dans le monde en améliorant la compréhension mutuelle entre les nations.