Trente ans après le lancement du Doi Moi, la politique de renouveau, le Xème Congrès du Parti communiste vietnamien devrait tracer de nouvelles voies pour accélérer l’ouverture économique du Vietnam. Ancien Vice-Ministre des Affaires étrangères S.E.M. Nguyen Dinh Bin, Ambassadeur du Vietnam en France, analyse pour nous les transformations engagées par son pays ainsi que les réussites d’un partenariat franco-vietnamien dynamique.
La Lettre Diplomatique : Monsieur l’Ambassadeur, le Vietnam a célébré en 2005 le trentième anniversaire de sa réunification. Au regard de votre expérience au poste de Premier Vice-Ministre des Affaires étrangères, quel regard portez-vous sur le chemin parcouru sur le plan de la reconstruction du pays et de son insertion dans le concert des nations ?
S.E.M. Nguyen Dinh Bin : Au cours des trente dernières années, depuis 1986, année où l’œuvre de renouveau a été engagée, le Vietnam a accompli dans tous les domaines des réalisations historiques, permettant ainsi d’améliorer sensiblement la qualité de vie de sa population, d’élargir sans cesse ses relations extérieures et de rehausser sa position sur la scène internationale.
Avec une moyenne d’environ 7,5% par an entre 1991 et 2005 (8,4% en 2005), la réalisation la plus saillante est sans doute la croissance soutenue de l’économie vietnamienne qui a su se restructurer sur la bonne voie.
L’environnement de l’investissement étranger s’est continuellement amélioré. Plus de 5 000 projets d’investissements étrangers sont engagés à l’heure actuelle, représentant un capital global de 50 milliards de dollars. Les exportations vietnamiennes connaissent également une hausse soutenue depuis plusieurs années. Elles ont atteint 32 milliards de dollars en 2005. Le Vietnam est devenu l’un des premiers exportateurs mondiaux de riz, de café, de poivre… Il s’est doté de marchés boursier, financier, immobilier et du travail qui se développent progressivement.
Avec le développement économique, le Vietnam a fait du règlement des problèmes sociaux sa priorité, consacrant un tiers de ses investissements publics à la lutte contre la pauvreté, au développement des ressources humaines, à l’éducation et à la formation, à la science et aux technologies, à la santé, à la culture, etc… La vie matérielle et spirituelle de la population s’est ainsi rapidement améliorée. Au cours de ces dix dernières années, le PIB par habitant a doublé tandis que le nombre de foyers pauvres a baissé de 50%. Les Nations unies considèrent aujourd’hui le Vietnam comme un modèle en matière de lutte contre la pauvreté.
Notre volonté de créer des liens d’amitié et de nous poser en partenaire de confiance de tous les pays du monde, nous permet d’entretenir des relations diplomatiques avec 168 pays, des liens commerciaux avec 165 pays et territoires, et de jouer un rôle actif dans de nombreuses organisations et enceintes internationales et régionales, comme les Nations unies, l’ASEAN, l’APEC, l’ASEM, le MNA,… et très prochainement l’OMC.
L.L.D. : En 2001, le congrès du Parti communiste vietnamien (PCV) a réaffirmé la politique de renouveau, dite du « Doi Moi » initiée en 1986 et élargi les pouvoirs de l’Assemblée nationale vietnamienne. A l’approche du Xème congrès du PCV, quelles orientations sont-elles privilégiées pour poursuivre les réformes ?
S.E.M.N.D.B. : Notre pays s’apprête à tenir le 10ème Congrès du Parti communiste vietnamien. Considérant le bilan de ces vingt années de renouveau, il s’inscrit dans la perspective de l’accélération de la mise en œuvre de cette politique, en vue de faire sortir le Vietnam du rang de pays en développement avant 2010.
Sur le plan économique, le Vietnam s’emploiera à améliorer davantage son environnement des affaires, à créer des conditions favorables pour permettre aux différents acteurs économiques d’accroître leur efficacité et leur compétitivité, et à tout entrepreneur, qu’il soit de nationalité vietnamienne ou étrangère, de bénéficier de conditions égales dans leurs activités productives et commerciales.
De nouvelles politiques seront également annoncées très prochainement, pour mobiliser les investissements de tous les acteurs économiques et favoriser le développement du secteur privé. Il faut, parallèlement, améliorer l’efficacité de l’investissement, renforcer la lutte contre les gaspillages ainsi que la fuite des capitaux, et accélérer les restructurations et l’ouverture du capital des entreprises.
Nous poursuivrons de manière active notre intégration à l’économie internationale. Nos engagements au sein de l’AFTA (la zone de libre échange de l’ASEAN) seront honorés. En réponse aux nouvelles exigences de l’œuvre de renouveau que nous avons entrepris et aux règles de l’OMC au sein de laquelle notre entrée est imminente, des modifications ont, à cet égard, été introduites pour perfectionner les mécanismes de marché et améliorer les capacités institutionnelles de notre économie.
Des réformes politiques devront en outre être menées parallèlement aux réformes économiques, conformément au contexte spécifique du Vietnam, dans les directions suivantes : le renforcement du rôle des organismes élus par le peuple, notamment de l’Assemblée nationale dans ses fonctions législative et de contrôle de l’exécutif ; la promotion de la démocratie directe ; la construction d’une société ouverte. A titre d’exemple, le Vietnam compte actuellement 600 titres de presse. Tous les médias sont encouragés à exprimer leur opinion. De telles démarches judicieuses ont permis au Vietnam d’atteindre une stabilité sociale et une croissance économique forte.
L.L.D. : Début 2005, plusieurs prisonniers ont été libérés tandis que le Premier ministre Phan Van Khai a adopté une mesure spéciale interdisant de contraindre la population à renoncer à une confession. D’autres initiatives sont-elles envisagées pour renforcer la démocratie et la liberté de culte dans votre pays ?
S.E.M.N.D.B. : La Constitution et les lois vietnamiennes garantissent les libertés et les droits fondamentaux de nos concitoyens. Elles stipulent aussi leurs devoirs et obligations vis-à-vis de l’Etat et de la société. Le principe selon lequel tous les citoyens sont égaux devant la loi est ainsi respecté.
Le Vietnam s’est inlassablement efforcé de maintenir la stabilité politique, la croissance économique et le progrès social. Nos réalisations en matière de développement socio-économique et d’amélioration des conditions de vie de la population ont créé des préalables et un contexte meilleur pour la réalisation et la valorisation des libertés et des droits fondamentaux des citoyens vietnamiens.
Notre pays est particulièrement reconnu de par le monde comme un cas exemplaire pour la lutte contre la pauvreté, où la sécurité politique, la stabilité sociale et le respect des droits de l’Homme sont assurés.
Nous nous employons par ailleurs à perfectionner notre système juridique, en adoptant des modifications adéquates, avec une nouvelle approche, de manière à répondre aux nouvelles exigences et, donc, à mieux protéger les libertés et les droits fondamentaux.
La politique de l’Etat vietnamien cherche également à faire respecter et à garantir la liberté de croyance de ses citoyens, tout comme le droit d’être laïc. Le décret-loi relatif aux cultes et aux religions stipule ainsi les droits et les devoirs fondamentaux des citoyens en matière de libertés de croyance, pour favoriser la vie religieuse. Selon le décret d’application du décret-loi promulgué par le gouvernement vietnamien le 1er mars 2005, il est interdit de faire pression sur quelque citoyen que ce soit pour qu’il adhère à une religion ou renonce à sa religion. Il est également interdit d’utiliser les libertés de cultes et de religions en vue de saboter la paix, l’indépendance et l’unité du pays. Le Premier ministre du Vietnam a également adopté une circulaire relative au protestantisme afin de créer des conditions favorables à la pratique des croyances.
L.L.D. : Dans la perspective du processus de transition vers une économie de marché, le Premier ministre Phan Van Khai a fait de l’entrée du Vietnam au sein de l’Organisation mondiale du Commerce une de ses priorités. Quelles sont vos attentes à l’égard de cette adhésion ? Quelles étapes reste-t-il à franchir pour y parvenir ? Comment le gouvernement vietnamien compte-t-il améliorer l’environnement des affaires ?
S.E.M.N.D.B. : L’adhésion du Vietnam à l’OMC créera de nouvelles forces et de nouvelles opportunités pour accélérer le rythme et améliorer la qualité du développement socio-économique du pays. En termes concrets, le Vietnam sera beaucoup moins confronté aux barrières commerciales, notamment en élargissant ses marchés d’exportation, en attirant les investissements directs étrangers et en bénéficiant des transferts de nouvelles technologies… Mais, nous devons aussi accélérer notre processus de restructurations et de réformes économiques, réformer notre système juridique pour l’adapter aux normes internationales, éviter les discriminations dans les relations économiques et commerciales internationales, et améliorer la compétitivité de nos entreprises.
Après dix années d’efforts, le Vietnam a achevé les négociations d’adhésion à l’OMC avec la plupart de ses partenaires y compris l’UE et s’active pour entrer au plus tôt au sein de l’organisation.
Notre pays s’engage dans cette perspective à accélérer les réformes économiques, en se concentrant notamment sur l’amélioration de la compétitivité de tous ses secteurs économiques et de ses entreprises.
Nous continuons également à améliorer l’environnement des affaires, et notamment le système juridique, dans le sens d’un accroissement de la transparence, de la non-discrimination et de la mise en place de facilités pour les investisseurs, nationaux ou étrangers, quelle que soit leur origine.
Le Vietnam est appelé à poursuivre, parallèlement, son intégration économique internationale, en honorant ses engagements dans le cadre de l’AFTA, en développant ses relations bilatérales, tout en étant attentif aux opinions de la communauté des entrepreneurs, pour résoudre toutes les difficultés éventuelles qu’ils peuvent rencontrer.
L.L.D. : Avec 8% de croissance en moyenne depuis dix ans, votre pays figure au second rang des économies asiatiques les plus dynamiques derrière la Chine. En dépit des progrès réalisés pour réduire la pauvreté, comment analysez-vous le creusement des inégalités sociales et, plus globalement, les fragilités de l’économie vietnamienne ? La moyenne d’âge, située autour de 25 ans, de la population vietnamienne peut-elle, selon vous, constituer un atout pour le développement d’une politique d’innovation parallèlement à l’industrialisation du pays ?
S.E.M.N.D.B. : Le gouvernement vietnamien attache une importance toute particulière à un développement économique durable et soutenu, qui associe la croissance économique à la résolution des problèmes sociaux comme le creusement des inégalités. En 2002, le Vietnam a adopté la Stratégie globale pour la croissance et la réduction de la pauvreté qui constitue le document le plus complet sur la volonté du Vietnam d’atteindre une croissance rapide et durable qui s’accompagne de justice sociale pour élever le niveau de vie de la population. Comme je l’ai indiqué précédemment, le Vietnam consacre plus d’un tiers de ses investissements aux objectifs du développement humain, du bien être de la population et de la lutte contre la pauvreté.
Malgré des progrès considérables dans plusieurs domaines, l’économie vietnamienne présente aussi des faiblesses. La croissance économique ne correspond pas aux potentialités, la qualité de la croissance et la compétitivité demeurant faibles. La restructuration et la modernisation de l’économie pour l’industrialiser se font avec lenteur. Les instruments caractérisant une économie de marché ne sont pas encore suffisants. Enfin, le cadre juridique présente des carences qui rendent l’application des lois difficiles à des échelons inférieurs.
L.L.D. : Trente ans après la fin de la guerre du Vietnam, le Premier ministre Phan Van Khai a effectué une visite historique aux Etats-Unis en juin 2005. A la lumière de l’accord de libre-échange bilatéral conclu en 2001, quels sont les principaux accomplissements des relations américano-vietnamiennes depuis leur normalisation en 1995 ? Comment s’articule la coopération en matière de défense et de renseignement développée par les deux pays ? Comment percevez-vous les comparaisons par certains analystes entre l’intervention américaine en Irak et la guerre du Vietnam ?
S.E.M.N.D.B. : Les relations entre le Vietnam et les Etats-Unis progressent ces derniers temps sur la voie d’une amélioration et d’une normalisation complète dans les domaines politique et économique. Elles s’étendent aujourd’hui à d’autres domaines.
Lors de la visite officielle du Premier ministre Phan Van Khai aux Etats-Unis en juin 2005, les deux parties ont adopté une déclaration commune, confirmant leur volonté de faire passer leurs relations bilatérales à une nouvelle étape, celle d’un partenariat constructif, amical et de coopération multiforme, fondée sur l’égalité, le respect mutuel et l’intérêt commun.
Depuis l’entrée en vigueur de l’accord commercial américano-vietnamien en décembre 2001, les échanges commerciaux ne cessent de s’accroître, passant de 1,5 milliard de dollars en 2002 à 7 milliards en 2005. En matière d’investissement étranger, avec 259 projets totalisant 2 milliards de dollars, les Etats-Unis sont placés au 11ème rang. A l’issu de la visite du Premier ministre Phan Van Khai, plusieurs accords et contrats ont été signés d’un montant total de 1,4 milliard de dollars. Toutefois, il existe encore un important potentiel inexploité dans ces domaines.
Des progrès notables ont été enregistrés en matière de coopération de sécurité et de défense. Les ministres de la Défense vietnamien et américain ont d’ailleurs fait un échange mutuel de visite. La coopération entre les deux pays se traduit également en matière de lutte contre le terrorisme et la criminalité transnationale. Enfin, les deux parties ont convenu de la participation du Vietnam au programme IMET américain (International Military Education and Training).
J’ajouterais que la guerre du Vietnam a pris fin il y a trente ans et personne ne souhaite que pareil conflit ne se reproduise ailleurs.
L.L.D. : A l’image de l’accord sur la délimitation du golfe du Bac Bô en juin 2004, votre pays et la Chine semblent avoir franchi une nouvelle étape vers la stabilisation de relations qui ont été conflictuelles par le passé. Dans quelle mesure cet accord peut-il ouvrir la voie au règlement d’autres différends frontaliers, comme ceux des archipels des Spratleys et des Paracels en Mer de Chine ? Les visites mutuelles du Président Tran Duc Luong en Chine en juillet 2005 et de son homologue chinois au Vietnam en octobre suivant laissent-elles augurer d’un renforcement de la coopération entre les deux pays et dans quels domaines ?
S.E.M.N.D.B. : Au cours de ces dernières années, les relations « de voisinage amical, de coopération globale, stable pour le long terme et l’avenir » entre le Vietnam et la Chine, ont connu des évolutions sensibles dans tous les domaines et tendent à s’approfondir dans l’intérêt commun des deux pays.
Au cours de la visite du Président Tran Duc Luong en Chine, et celle du Président et Secrétaire Général du Parti communiste chinois Hu Jintao au Vietnam, les deux parties ont discuté de manière approfondie des relations bilatérales. Elles en ont défini les orientations et les grandes mesures susceptibles de renforcer la compréhension et la confiance mutuelles, d’intensifier la coopération économique et commerciale dans l’intérêt commun et de la porter à la hauteur des potentialités existantes et de la qualité des liens d’amitié entre les deux pays.
La Chine est devenue le plus grand partenaire commercial du Vietnam. Rien qu’en 2005, les échanges commerciaux ont atteint 8 milliards de dollars. Les deux parties se sont fixé l’objectif de 10 milliards pour 2010. Jusqu’en octobre 2005, la Chine a investi 732 millions de dollars au Vietnam, dans le cadre de 349 projets, se plaçant ainsi au 15ème rang des investisseurs étrangers. Au-delà de l’accord sur la délimitation frontalière terrestre et de l’accord de coopération dans le domaine de la pêche dans le Golfe du Tonkin, le récent accord sur la délimitation frontalière dans ce Golfe constitue un événement d’une grande signification, puisqu’il jette une base juridique solide pour la construction d’une frontière vietnamo-chinoise pacifique, amicale et stable, qui puisse favorise le développement des deux pays. Les deux parties souhaitent également maintenir la paix et la stabilité en mer de l’Est, dans le cadre bilatéral et des accords multilatéraux entre la Chine et l’ASEAN.
L.L.D. : Une décennie après son adhésion à l’Association des nations d’Asie du Sud-Est (ASEAN), comment percevez-vous l’intégration de votre pays à la région ? Comment évaluez-vous les effets du démantèlement des tarifs douaniers prévu par la zone de libre-échange de l’ASEAN sur l’économie vietnamienne ? A l’échelle de la sous-région du Grand Mékong, quelle dynamique économique peut-elle, selon vous, être impulsée ? Au-delà, quelle est votre vision de la stabilisation durable de l’Asie du Sud-Est compte tenu des questions nord-coréenne et taiwanaise, et, plus récemment, de l’activisme
terroriste qui s’y est développé ?
S.E.M.N.D.B. : Je tiens tout d’abord à vous rappeler que l’adhésion du Vietnam à l’ASEAN en juillet 1995 a mis fin à une période où l’Asie du Sud-Est était divisée en deux blocs. Elle a ouvert une nouvelle étape, celle du dialogue, de la coopération pour la paix, la stabilité et la prospérité commune.
Le Vietnam a, depuis lors, affirmé son rôle de membre actif de l’ASEAN. Il apporte sa contribution, hautement appréciée par les autres pays-membres, au renforcement de la solidarité et des principes fondamentaux de l’ASEAN, permettant d’améliorer la crédibilité et la position de l’association sur la scène internationale.
Les relations bilatérales entre le Vietnam et chaque membre de l’ASEAN ont évolué quantitativement et qualitativement. Actuellement, l’ASEAN représente environ 30% des échanges commerciaux du Vietnam et 22% des investissements étrangers du pays.
Dans les années à venir, le Vietnam s’engage à « améliorer la qualité et l’efficacité de la coopération avec les membres de l’ASEAN, à travailler ensemble pour une Asie du Sud-Est pacifique, dépourvue d’armes nucléaires, stable et de coopération pour le développement commun ».
Le 1er janvier 2006, après dix ans d’efforts, le Vietnam a accompli l’essentiel de ses engagements dans le cadre de l’AFTA (Zone de libre-échange de l’ASEAN), dont la baisse de ses droits de douane à des indices entre 0 et 5%. L’adhésion à l’AFTA constitue le premier pas, une sorte de répétition générale avant une intégration plus approfondie du pays dans l’économie mondiale. Elle permet au Vietnam de faire des réformes en matière de gestion macro-économique et d’environnement des affaires. L’ensemble du cadre juridique économique et l’environnement des affaires ont été rendus plus clairs et transparents, conformes aux pratiques et aux normes internationales. Les avantages les plus importants sont accordés aux entreprises vietnamiennes qui effectuent des échanges commerciaux avec l’ASEAN. En 2004, les exportations vietnamiennes vers l’ASEAN ont été 1,8 fois plus importantes qu’au lancement de l’AFTA.
Toutefois, le Vietnam doit encore palier aux incohérences de son système juridique, à la faible compétitivité des ses entreprises et des ses marchandises. Cette faiblesse est due au morcellement de la production, à l’état obsolète des technologies, à un niveau de productivité encore médiocre et à la structure désavantageuse de la production, marquée par une part encore très importante de l’agriculture et des matières premières.
En ce qui concerne la coopération sub-régionale du Mékong, de nombreux programmes et forums internationaux portant sur le développement de cette zone sont actuellement entrepris. L’objectif commun est de promouvoir la croissance, le développement durable, la lutte contre la pauvreté et la réduction des écarts de développement. Il convient de noter en particulier le Programme élargi de coopération pour le développement sub-régional du Mékong (GMS), qui englobe le Vietnam, le Laos, le Cambodge, la Thaïlande, la Birmanie et la Province chinoise du Yunnan. Le programme privilégie le développement des infrastructures, de l’énergie, des télécommunications, du tourisme, du commerce, des ressources humaines et de l’environnement.
Le Vietnam apprécie hautement l’Initiative sur la coopération sub-régionale, qu’il considère comme un des éléments de la prospérité des pays-membres. Nous souhaitons voir ceux-ci coordonner plus étroitement leurs initiatives pour optimiser l’efficacité de l’exploitation des ressources naturelles, notamment des ressources en eau du Mékong et pour répondre aux besoins de leur développement durable, sans nuire toutefois aux intérêts légitimes des pays en aval de la sous-région en matière d’irrigation pour l’agriculture et la lutte contre la salinisation des terres…
Pour ce qui est de la péninsule coréenne, le Vietnam a adopté comme position de principe de soutenir la paix, la stabilité, l’unité et la dénucléarisation de la péninsule. Notre pays est favorable au règlement de tout différend dans la région par la voie du dialogue pacifique. Il souhaite voir les parties concernées reprendre les négociations dans les meilleurs délais, pour le maintien de la paix et de la stabilité dans la région et dans le monde.
Enfin, le Vietnam maintient solidement sa position en faveur de la « politique d’une Chine unique ». Les relations entre le Vietnam et Taiwan sont d’ailleurs de nature informelle et non-gouvernementale. Notre pays espère à cet égard que les parties concernées n’engagent pas d’actions susceptibles de porter atteinte à la paix, à la stabilité et à la sécurité de la région.
L.L.D. : En février 2005, le Vietnam a accueilli une conférence internationale sur la grippe aviaire parrainée par les Nations unies. Quelles mesures votre pays a-t-il adopté face à cette épizootie ? Au regard de l’appel à une mobilisation internationale, lancé lors d’une conférence d’experts à Ottawa, au Canada, en octobre 2005, quelle analyse faites-vous de la position des pays développés et des organisations internationales face au risque de pandémie ?
S.E.M.N.D.B. : Nous considérons la prévention contre la grippe aviaire et une éventuelle pandémie comme une tâche prioritaire et urgente. Le Vietnam a mobilisé tous les moyens nationaux et engagé une coopération internationale efficace avec la France, le Japon, le Canada, l’Australie, les Etats-Unis, l’Allemagne, le Danemark, les Pays-Bas, la Finlande… et plusieurs organisations internationales (l’OMS, la FAO, le PNUD, la Banque mondiale, l’OIE) en matière de planification ainsi que de surveillance et d’échange d’informations. Il a pris des mesures volontaristes afin de réduire le risque de contagion chez l’homme, en vaccinant la volaille et les poissons d’élevage, en constituant une réserve de médicaments contre le H5N1 et en négociant une production sur place de ces médicaments. Ces mesures rigoureuses et efficaces ont obtenu des résultats positifs. La grippe aviaire est ainsi strictement contrôlée au Vietnam.
L.L.D. : Candidat au siège de membre non permanent du Conseil de sécurité des Nations unies pour le mandat 2008-2009, comment le Vietnam appréhende-t-il la réflexion sur la réforme de cette institution multilatérale en vue d’élargir sa représentativité à des « pays du Sud » ? A l’aune de la tournée du Premier ministre Phan Van Khai en Afrique, en novembre 2004, quelle place votre pays accorde-t-il au développement des relations avec ce continent et, plus largement, à la coopération sud-sud ?
S.E.M.N.D.B. : Le Vietnam s’est joint à l’opinion générale qui considère que la réforme des Nations unies, après soixante ans d’existence, est une nécessité urgente qui répond à l’attente de ses pays-membres. Réformer l’ONU devrait avant tout permettre d’améliorer son efficacité et d’apporter plus de démocratie dans le fonctionnement du système, en consolidant les principes fondateurs de la Charte. Cette réforme devrait concerner tous les aspects de l’institution, tout en préservant l’équilibre entre l’objectif de maintenir la paix et la sécurité, et celui de favoriser le développement, en offrant une possibilité de représentation équitable des différentes régions du globe et des intérêts des pays en voie de développement, et en traduisant les rapports de force actuels dans le monde. Il faut à cet effet consolider le rôle central ainsi que les attributions du Conseil de Sécurité, instance où tous les pays membres sont égaux. Dans cet esprit, le Vietnam soutient les propositions portant sur le développement, qui figurent dans les actes du sommet de septembre 2005.
Le nombre des membres permanents et non permanents du Conseil de Sécurité devrait en outre être élargi pour mieux représenter les pays en voie de développement, introduire plus de démocratie et de transparence, de façon à ce qu’il puisse représenter tous les membres de l’organisation, comme le prévoit la Charte des Nations unies.
Pour répondre à votre deuxième question, le Vietnam et l’Afrique entretiennent traditionnellement de bonnes relations. Nous partageons des points communs et nous nous sommes entraidés lors de notre lutte respective de libération nationale. Le Vietnam attache de l’importance aux relations avec les pays africains, comme l’a montré la tournée du Premier ministre Phan Van Khai en novembre 2004. Des échanges de délégations de haut-niveau ont été effectués en vue de l’étude des situations, de la prospection du marché et de la mise en place des mesures de coopération.
Le Vietnam a en outre adopté un Plan de renforcement de la coopération avec l’Afrique pour la période 2005-2010. Des instruments de nature diverse ont été mis en place : l’Association d’amitié et de coopération Vietnam-Afrique, le Forum d’affaires Vietnam-Afrique, le Portail électronique Vietnam–Afrique (www.vinafrica.com.vn), etc… Nos échanges commerciaux avec l’Afrique sont passés de 220 millions de dollars en 2002 à 559 millions en 2004. Ils atteignaient 716 millions de dollars fin septembre 2005.
Enfin, je tiens à souligner que le Vietnam participe activement à la coopération tripartite Sud-Sud dans le domaine agricole. Il s’agit d’un modèle de coopération porteur, car il correspond au contexte de développement et aux besoins des pays concernés.
Durant ces neuf dernières années, notre pays a signé, avec le soutien de l’Organisation des Nations unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO), l’accord sur l’échange d’experts et de techniciens avec le Sénégal (1996), le Bénin (1998), la République du Congo (1999), Madagascar (2000) et dernièrement avec le Mali.
L.L.D. : Alors qu’Hanoï a accueilli en octobre 2004 le cinquième sommet du forum de dialogue Asie du Sud-Est-Europe (ASEM), que représente l’Union européenne dans la politique étrangère de votre pays dont les principaux partenaires stratégiques restent la Chine et les Etats-Unis ? Quels sont les principaux axes de la coopération entre Hanoï et Bruxelles ?
S.E.M.N.D.B. : L’Union européenne constitue un pôle majeur dans le monde en matière politique, économique, scientifique, technique et culturel. Elle compte deux pays parmi les cinq membres permanents du Conseil de Sécurité, quatre parmi les huit pays les plus industrialisés. Berceau de la révolution industrielle, elle dispose de solides bases pour le développement social, de longues traditions culturelles et d’une riche diversité ethnique. Elle est aussi l’un des berceaux de la civilisation humaine.
Au moment où Hanoi accueillait le 5ème Sommet de l’ASEM, en octobre 2004, l’UE venait d’accueillir dix nouveaux pays-membres, devenant ainsi un espace économique commun qui regroupe vingt-cinq pays, ce qui a renforcé sa position sur la scène internationale. L’UE constitue toujours un modèle d’intégration régionale au niveau le plus élevé de développement. Elle dispose d’un grand potentiel d’expérience en matière de capitaux, de sciences, de technologies. Elle met en œuvre une politique ouverte d’aide publique au développement (APD), se plaçant ainsi au premier rang dans le monde dans ce domaine (soit 0,34% de son PIB). Elle pèse enfin de plus en plus dans le règlement des grands problèmes internationaux.
Pour le Vietnam, l’UE occupe une place particulière. Elle est l’un des premiers partenaires commerciaux du Vietnam. Les échanges commerciaux de notre pays avec l’UE, en hausse moyenne de 15 à 20% par an, représentent 25% du volume total de nos échanges commerciaux et dépassent 7 milliards de dollars en 2005. Les investissements européens au Vietnam s’élèvent à 7 milliards de dollars, sous forme de projets à fort contenu technologique ou de transferts de technologies, apportant ainsi une contribution forte à notre croissance économique, à l’amélioration de nos capacités exportatrices et à la création de milliers d’emplois. L’UE est devenue le deuxième bailleur de fonds du Vietnam (avec 800 millions d’euros en 2006) et elle propose la partie non remboursable la plus importante. Elle a également apporté une assistance active au Vietnam pour accompagner sa transition vers une économie de marché, mais aussi en matière de lutte contre la pauvreté, d’éducation, de formation, de santé et de développement rural. La quasi-totalité des pays-membres de l’UE place en outre le Vietnam dans leur zone prioritaire pour l’aide publique au développement et le cite comme une réussite de l’utilisation de cette aide.
En juin 2005, le Premier ministre du Vietnam a adopté le projet global des relations entre le Vietnam et l’Union européenne jusqu’à l’an 2010, les orientations de ces relations jusqu’à l’an 2015 ainsi que le plan d’action du gouvernement, créant ainsi un nouveau cadre intégral et durable pour le développement des relations Vietnam–UE. La coopération économique et commerciale y occupe un rôle moteur, insufflant ainsi un nouvel élan à d’autres secteurs.
Il convient de mentionner plus précisément les axes suivants :
– Maintenir des échanges de délégations de haut-niveau, créant ainsi des mécanismes de dialogue réguliers afin de renforcer la compréhension et la confiance mutuelles ;
– Encourager les contacts directs entre les autorités ministérielles du Vietnam d’une part et les Commissaires, la Commission et les Directions générales de l’UE, ainsi qu’entre les différents milieux et collectivités d’autre part, en vue de renforcer la coopération dans des secteurs concrets ;
– Engager des dialogues ouverts sur les sujets d’intérêt commun, y compris les thèmes comme les réformes institutionnelles, la gouvernance, les droits de l’Homme, la démocratie, les religions, les questions ethniques… ;
– Procéder à des échanges en matière militaire et sécuritaire en vue de renforcer la compréhension et la confiance mutuelles ;
– Prendre l’initiative d’accélérer le dialogue et la coopération entre l’ASEAN et l’UE ainsi qu’au sein de l’ASEM dans une approche plus pratique et efficace, notamment en matière économique et commerciale, scientifique et technologique, dans l’intérêt des deux parties ;
– Coopérer dans un esprit constructif au sein des différentes enceintes internationales, notamment des Nations unies, pour la paix, la coopération et le développement.
L.L.D. : A l’issue de la visite en France du Secrétaire général du Parti communiste vietnamien, Nong Duc Manh, en juin 2005, le Président Jacques Chirac a proposé de faire de la France le « partenaire de référence du Vietnam ». Plus de cinquante ans après la conclusion des accords de Genève mettant fin à la guerre d’Indochine, comment qualifieriez-vous le dialogue politique entre les deux pays ? Quelle nouvelle impulsion aux échanges commerciaux franco-vietnamiens la création d’un haut conseil pour le développement de la coopération économique peut-elle générer ? Pouvez-vous décliner les principales réussites qui peuvent, à vos yeux, illustrer la forte coopération décentralisée entre les deux pays ?
S.E.M.N.D.B. : Après l’établissement de nos relations diplomatiques le 12 avril 1973, les relations vietnamo-françaises, historiques et imprégnées de part et d’autre d’une vision d’avenir malgré les vicissitudes, n’ont cessées de s’enrichir. Elles se développent aujourd’hui dans tous les domaines, avec des résultats encourageants. La France est en effet le premier partenaire européen du Vietnam dans les domaines économique, commercial, de l’investissement et de l’aide publique au développement.
Sur le plan politique, les échanges sont réguliers à tous les niveaux. Le Président François Mitterrand s’est rendu en visite officielle au Vietnam en février 1993 ; le Président Chirac, en novembre 1997 et octobre 2004 ; le Président du Sénat Christian Poncelet, en avril 2000 et mai 2003. Au niveau des plus hautes autorités du Vietnam, je peux également citer les visites des Secrétaires Généraux du PCV Le Kha Phieu (mai 2000), et Nong Duc Manh (juin 2005), du Président Tran Duc Luong (octobre 2002), du Président de l’Assemblée nationale Nong Duc Manh (septembre 1993), du Premier ministre Vo Van Kiet (juin 1993), du Premier ministre Phan Van Khai (avril 1998).
Toujours au premier rang des européens, la France est actuellement le sixième investisseur parmi les 66 pays et territoires présents au Vietnam, avec un capital engagé proche de 2,2 milliards d’euros, dans près de 150 projets concentrés pour la plupart dans les secteurs prioritaires : industrie lourde, transports, postes et télécommunications, industrie agroalimentaire, énergie, eaux…
Elle est notre premier partenaire européen dans le commerce : les relations bilatérales ont enregistré un accroissement annuel de 10% au cours de ces cinq dernières années pour atteindre plus de 1,2 milliard d’euros en 2004 et, selon les prévision, 1,4 milliards en 2005.
Le Vietnam est bénéficiaire des trois instruments financiers de la France, il est le septième bénéficiaire de l’APD française, avec plus d’un milliard d’euros dans plus de 200 projets qui continuent d’apporter une part significative à l’œuvre de lutte contre la pauvreté, notamment dans les régions les plus éloignées. Nous sommes sensibles à l’accroissement régulier des engagements de la France, en terme d’APD, qui en a triplé le montant. Il est passé de 334,4 millions d’euros en 2004 à 339,8 millions en 2005. Les relations entre les collectivités se sont aussi renforcées, avec plus de 650 projets qui impliquent plus de 560 partenaires français. Cent cinquante conventions de coopération inter-universitaires, 50 projets entre instituts de recherche et 25 conventions entre hôpitaux… ont en outre été signés. D’une ampleur sans précédent, les sixièmes Assises de la coopération décentralisée se sont tenues à Hué les 16 et 17 mai 2005, constituant l’illustration la plus éclatante de cette coopération dynamique et diversifiée entre nos deux pays.
Sur le plan de la coopération culturelle, éducative, scientifique et technique, environ 10 millions d’euros sont consacrés par la partie française. Le nombre d’étudiants vietnamiens qui suivent leurs études universitaires en France s’est accru de 40% en l’espace de dix ans. On compte pour l’année scolaire 2005-2006 environ 3 000 Vietnamiens dans les deuxième et troisième cycles.
Nos deux pays convergent par ailleurs sur un bon nombre de questions régionales et internationales, notamment en ce qui concerne le rôle central des Nations unies et la lutte pour un monde de paix, de stabilité, de démocratie, d’égalité et de coopération, pour le développement et le respect des droits de l’homme. Un dialogue politique et stratégique bilatéral a lieu tous les ans, dans un esprit d’ouverture et de confiance mutuelle. Chacun se considère comme une porte d’entrée pour l’autre, l’un à l’Union européenne et l’autre à l’ASEAN. Ils coopèrent étroitement au sein des organisations internationales, qu’il s’agisse de la Communauté francophone, de l’ASEM, dans le cadre du partenariat ASEAN-UE ou dans d’autres.
Ce que nous avons fait ensemble ces trente dernières années est extrêmement important, instaurant un environnement propice à un épanouissement, grâce aux efforts communs, de nos relations d’amitié traditionnelle et de coopération multiforme, durable et confiante comme l’ont affirmé les plus hautes autorités de nos deux pays.
L.L.D. : La France compte une communauté de près de 300 000 Vietnamiens, la plus importante dans le monde derrière celle des Etats-Unis. Comment participe-t-elle aux liens d’amitié entre les deux pays ? Vous avez occupé le poste de Président du Comité pour les Vietnamiens établis à l’étranger. Quel rôle cette diaspora joue-t-elle dans l’image de votre pays à l’étranger ?
S.E.M.N.D.B. : Représentant l’une des plus importantes communautés vietnamiennes à l’étranger la diaspora vietnamienne s’est solidement ancrée dans la société française, forte de l’identité qu’elle s’est forgée au cours de nombreuses années, dont elle fait maintenant partie intégrante et à laquelle elle apporte sa contribution.
A cheval entre les deux cultures, vietnamienne et française, et attachés naturellement à leurs racines, les Vietnamiens de France sont bien placés pour jouer le rôle de passerelle entre nos deux pays. Ils permettent de renforcer l’amitié et la compréhension mutuelle, et par conséquent, de promouvoir les échanges économique, culturel, scientifique, éducatif…, et de faire connaître la culture vietnamienne en France comme dans d’autres pays.
L.L.D. : A l’occasion de la fête de la francophonie en mars 2005, votre pays a annoncé le renforcement de ses activités au sein de la communauté francophone. Quelles mesures sont-elles envisagées en ce sens ? Pays-membre de l’Agence de la francophonie depuis 1979, comment votre pays compte-t-il continuer à préserver l’usage de la langue française alors que seul 1% de Vietnamiens la pratique encore selon le Haut Conseil de la francophonie ?
S.E.M.N.D.B. : L’action du Vietnam au sein de la Francophonie est dictée par un fil conducteur : celle d’y prendre une part active, avec responsabilité et dans un esprit constructif. Les autorités vietnamiennes ne ménagent ainsi aucun effort. Elles mènent une vaste campagne de sensibilisation et de communication, pour que tous les responsables et toute la société en prennent conscience. Elles ont également pris des initiatives pour faire rayonner la Francophonie, comme lors de la réunion des Chefs d’Etat et de gouvernement des pays de la Francophonie, de la Conférence au sommet des Nations unies faisant le bilan des cinq premières années du lancement des objectifs du millénaires (à New York), ou encore lors de la 21ème Conférence des ministres chargés de la Francophonie qui a récemment eu lieu (à Madagascar). Enfin, elles soutiennent et garantissent le bon fonctionnement des opérateurs de l’OIF au Vietnam, tels que l’AIF et d’autres encore.
L’usage du français n’est qu’un des deux critères de l’examen d’un dossier de demande d’adhésion à l’OIF. Il y a aussi l’acceptation des valeurs de la Francophonie. Pour le Vietnam, d’ailleurs, la promotion du français s’inscrit également dans sa volonté d’intégration internationale. Avec le Projet global sur la stratégie d’apprentissage des langues étrangères au Vietnam, le Premier ministre vietnamien a institutionnalisé l’apprentissage du français. Le français y est enseigné depuis longtemps, sous diverses formes et à tous les cycles de l’éducation. Les programmes « classes bilingues » aux premier et deuxième cycles, « filières francophones » aux universités, ou « français, deuxième langue étrangère », sont réalisés avec beaucoup de succès, avec une collaboration efficace de l’OIF, de l’AUF… Par ailleurs, les autorités vietnamiennes encouragent l’usage du français des les médias, les échanges culturels et artistiques francophones, tout en créant toutes les conditions favorables à l’organisation de manifestations francophones au Vietnam.