Des mines à la diplomatie verte : les nouvelles aspirations du Suriname

Paru dans La Lettre Diplomatique n°125 1er trimestre 2019

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© N.V. Havenbeheer Suriname Port de Paramaribo

Pays doté de la plus vaste couverture forestière du monde, le Suriname s’est résolument engagé dans la transformation de son modèle de développement économique. Jusque là dépendant pour l’essentiel de son secteur minier, il cherche de plus en plus à valoriser de nouveaux secteurs générateurs de croissance élargissant ainsi les opportunités de coopération avec la Guyane française voisine. Ministre surinamienne des Affaires étrangères, S.E.Mme Yldiz Pollack-Beighle revient pour nous sur les enjeux de l’intégration régionale du Suriname, sur la diversification de ses partenaires de développement et sur son rôle dans la lutte contre le réchauffement climatique.

La Lettre Diplomatique : Madame la Ministre, le Suriname assumera au second semestre 2019 la présidence tournante de la Communauté caribéenne (CARICOM). Dans cette perspective, quelles vous semblent devoir être les priorités de l’approfondissement de la coopération régionale ? Comment décririez-vous les atouts de l’appartenance de votre pays à cette organisation ?

S.E.Mme Yldiz POLLACK-BEIGHLE : Le Suriname assumera la présidence de la CARICOM du 1er juillet au 31 décembre 2019. Parmi nos priorités, je tiens à citer les questions financières relatives à la pratique des listes noires, à celles de « correspondance bancaire » et de « diminution des risques », ainsi qu’à la définition d’un classement en tant que pays à revenus intermédiaires.
Je commencerai par ce dernier point. Nous rejetons fermement cette classification irréaliste qui ignore l’ensemble des défis auxquels nous devons faire face. Il s’agit d’une question qui doit être traitée en urgence. L’accès au financement concessionnel est essentiel à notre développement afin de permettre la mise en œuvre de programmes bénéficiant à l’ensemble de la population. Les pratiques de « correspondance bancaire » et de « diminution des risques » demeurent à cet égard des obstacles sur lesquels nous n’avons aucune influence ; et cette situation est encore aggravée par des mesures unilatérales, dont l’établissement de listes noires et la saisie arbitraire de fonds sans que ne soient prises en compte les très graves conséquences qu’elles ont sur la population, y compris les entreprises et les familles.

Au sommaire du Diplo-Profil Suriname n°125

Une autre priorité clé de notre présidence sera l’épanouissement de la jeunesse qui est considérée comme ayant une importance vitale pour l’essor d’une nation. Nous sommes convaincus que la créativité et le talent des jeunes gens doivent être mis à profit pour le développement du pays et de la région. Au sein de la CARICOM, le Suriname s’est vu confier les domaines de la culture, du genre, de la jeunesse et des sports. À ce titre, le sport et les activités physiques sont perçus, en tant que parties intégrantes du secteur social, comme des aspects importants de l’interaction humaine et une nécessité pour la bonne santé d’une nation.
Nous croyons fermement que le développement et l’implication de la jeunesse doivent jouer un rôle transversal dans l’ensemble des politiques mises en œuvre par les États membres. Une vision politique intégrée et cohérente devrait être mise en œuvre au niveau national et international, en vue de promouvoir l’inclusion des jeunes dans tous les secteurs liés au développement et en mettant l’accent en particulier sur les valeurs centrales et l’acquisition des compétences, l’éducation aux aptitudes sociétales fondamentales, l’accès universel à l’éducation, l’emploi, ainsi que sur des logements adéquats. De plus, parce que les jeunes sont perçus comme des innovateurs, leur participation aux opportunités entrepreneuriales doit être activement encouragée.
Enfin, je souhaite attirer l’attention sur l’importance des questions liées au changement climatique.

© Ambassade du Suriname Le Suriname a accueilli du 12 au 15 février 2019 la première Conférence de haut-niveau « High Forest Cover and Low Deforestation Resource Mobilization » (HFLD). Ci-dessus, le Président surinamien Désiré Delano Bouterse (à droite) en compagnie de S.E.M. Antoine Joly, Ambassadeur de France au Suriname, à cette occasion.

L.L.D. : Vous avez qualifié le classement du Suriname comme pays à revenu intermédiaire d’« irréaliste » comme vous l’aviez déjà fait dans votre discours devant l’Assemblée générale des Nations unies, le 29 septembre 2018. Pourriez-vous nous expliquer en quoi ce statut handicape son développement économique, surtout depuis la baisse des prix des matières premières dont il est exportateur ?

© DR Capitale du Suriname, Paramaribo est une ville cosmopolite et dynamique abritant dans son centre historique des vestiges architecturaux de l’ancienne ville coloniale hollandaise du 17ème siècle inscrits sur la Liste du Patrimoine mondial de l’UNESCO.

S.E.Mme Y.P-B. : Les pays en voie de développement qui génèrent une croissance économique significative et qui progressent dans le bon sens, sont classés parmi les pays à revenu intermédiaire. Il en résulte une réduction substantielle des prêts concessionnels à long terme mis à la disposition de ces pays par les bailleurs internationaux. La plupart des pays de la CARICOM sont confrontés à ce défi.
Pour le gouvernement du Suriname, cette pratique des bailleurs internationaux va à l’encontre des notions d’équité et de pondération, car nous considérons que les pays qui réalisent des progrès devraient recevoir un soutien plus conséquent afin de consolider et d’amplifier leur croissance.
Une autre objection sérieuse avancée par le gouvernement du Suriname à propos de la méthode d’évaluation réside dans le fait qu’elle ne prend pas suffisamment en compte la réalité socio-économique et les vulnérabilités des pays concernés.
Dès lors, sous la conduite du Président Desi Bouterse, notre gouvernement a pris l’initiative de soulever cette question dans tous les forums internationaux, demandant une évaluation et un examen de tous les critères utilisés par les bailleurs internationaux dans le cadre de l’assistance technique et de l’aide publique au développement (APD) qu’ils apportent à ce groupe de pays.

L.L.D. : Une partie des États membres de la CARICOM, dont votre pays, se sont prononcés en faveur de la non-ingérence dans la crise politique du Venezuela. Quelle est votre perception des divergences entre les pays caribéens à cet égard ? Tenant compte des liens étroits tissés entre Paramaribo et Caracas, comment envisagez-vous la poursuite de la coopération entre les deux pays ?

S.E.Mme Y.P-B. : Chaque pays est souverain dans le choix de son positionnement concernant les développements régionaux et internationaux. Du point de vue du Suriname, cette crise politique ne pourra être résolue que par un dialogue continu et la diplomatie. Dans cette optique, nous allons continuer à proposer nos bons offices et à soutenir tous les efforts visant à faciliter les dialogues entre toutes les parties.
Le Suriname et le Venezuela entretiennent des liens historiques d’amitié et des relations mutuelles, comme cela est le cas avec tous les partenaires bilatéraux. De ce point de vue, nos pays vont continuer à travailler en étroite collaboration afin d’assurer la prospérité et le développement durable de nos nations et de nos peuples.

L.L.D. : Depuis avril 2018, six pays membres se sont mis en retrait de l’Union des nations sud-américaines (UNASUR). Quel regard portez-vous sur la paralysie de l’UNASUR et sur l’avenir du processus d’intégration sud-américain ? Comment accueillez-vous la proposition chilienne de créer une nouvelle organisation ? Dans ces conditions, comment votre pays compte-t-il contribuer à la stratégie d’intégration régionale ? Au-delà, quelles avancées vous semblent envisageables concernant le statut d’État associé au Mercosur ?

S.E.Mme Y.P-B. : Le Suriname demeure un partisan convaincu d’une intégration sud-américaine authentique et fructueuse pour la prospérité de nos nations et de nos peuples. Nous considérons que la coordination et la collaboration régionales constituent des facteurs nécessaires au succès du processus d’intégration sud-américain. De plus, ce processus doit être basé sur l’inclusivité de toutes les nations du continent et sur la préservation absolue de notre région comme zone de paix comme cela fut proclamé lors du deuxième sommet de la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC) qui s’est tenu à La Havane, Cuba, en janvier 2011.
Dans le cadre de notre quête commune pour améliorer le processus d’intégration, le Suriname s’est toujours prononcé en faveur d’un véritable processus d’intégration basé sur la paix, la confiance mutuelle, le respect du droit international, la solidarité et la coopération. De plus, nous sommes persuadés que dans le cadre des efforts que nous déployons en vue de favoriser une intégration régionale optimale, nous devons nous focaliser sur ce qui nous unit plutôt que sur ce qui nous divise.
En conséquence, il nous revient de tirer les enseignements des expériences positives obtenues au sein des organisations régionales et des mécanismes existants fondés sur l’inclusion, la coordination, la coopération fonctionnelle, la liberté et la démocratie.
Pour répondre à votre dernière question, nous sommes conscients des diverses opportunités que le Mercosur peut offrir et de ce point de vue une évaluation approfondie sera entreprise pour déterminer l’approche appropriée.

L.L.D. : Dans le sillage de la visite officielle que vous avez accomplie à Brasilia les 19 et 20 février 2018, le Suriname et le Brésil ont intensifié leur coopération dans de nombreux domaines, dont celui des investissements conjoints. Comment cette dynamique se poursuit-elle avec l’administration du Président brésilien Jair Bolsonaro ?

S.E.Mme Y.P-B. : Les relations bilatérales entre le Suriname et le Brésil vont se poursuivre avec le gouvernement du Président Jair Bolsonaro. En 2018, nous avons signé le plus grand nombre d’accords bilatéraux sur le continent dans des secteurs tels que l’agriculture, la gestion des ressources hydriques, le développement des compétences, la facilitation des investissements et la coopération dans la sécurité. Il existe un grand nombre d’opportunités d’intensification des liens entre nos deux pays, en particulier dans les domaines de la connectivité, de la gestion des bassins hydriques transfrontaliers, de la protection des espèces animales migratoires, de la lutte contre le trafic de drogues et des questions en lien avec l’exploitation aurifère illégale. Le Président Bolsonaro est d’ailleurs reconnu pour son travail extraordinaire en matière de lutte contre le trafic de drogues et pour sa politique de fermeté contre la criminalité.

L.L.D. : Situé au carrefour des espaces sud-américain et caribéen, le Suriname est confronté au défi de la lutte contre le trafic de drogues. À l’instar de l’Initiative de sécurité du Bassin caribéen (CBSI) soutenue par les États-Unis, pourriez-vous nous préciser les cadres de coopération privilégiés par votre pays dans ce domaine ?

S.E.Mme Y.P-B. : Le gouvernement surinamien agit sur la base d’une stratégie nationale de lutte contre le trafic d’êtres humains. Le 1er janvier 2016, notre gouvernement a mis en place, sous la supervision du Ministère de la Justice et de la Police, un groupe de travail interdépartemental sur le trafic d’êtres humains. Ce groupe est toujours actif et vient d’être renforcé. Ces activités comprennent des partenariats avec des ONG pour le traçage et la protection des victimes. De plus, des ONG participent à des ateliers de formation de formateurs.

© Communauté territoriale de Guyane Après avoir visité le nouvel hôpital d’Albina, la Ministre française des Outre-Mer, Mme Annick Girardin, a signé le 3 septembre 2018, avec la Ministre surinamienne des Affaires étrangères, Mme Yldiz Pollack-Beighle, un accord-cadre d’amitié et une convention pour la construction du futur bac international de Saint-Laurent-du-Maroni.

L.L.D. : La ratification en 2017 de l’accord de coopération en matière de sécurité a marqué un tournant pour les relations franco-surinamiennes. Comment les mécanismes d’intervention bilatéraux s’articulent-ils ?

S.E.Mme Y.P-B. : En octobre 2017, le Suriname a, en effet, ratifié un accord de coopération policière avec la France. Le but de cet accord est de mener une lutte commune contre la criminalité transfrontalière à laquelle les deux pays sont confrontés
de part et d’autre de la frontière qu’ils partagent. De plus, le Suriname et la France travaillent à l’établissement d’une délimitation précise de la frontière dans les zones qui ne sont pas couvertes par le traité frontalier signé entre les deux pays. Il s’agit d’une condition essentielle pour optimiser la coopération dans les zones frontalières en prenant en compte les réalités socio-économiques, ainsi que la vulnérabilité des communautés (essentiellement tribales) qui vivent dans ces zones.

L.L.D. : Depuis 2015, les découvertes de gisements d’hydrocarbures se succèdent dans le bassin Guyana-Suriname. Quel impact pourraient-elles, selon vous, avoir sur l’essor à long terme de l’économie surinamienne ? Dans ce cadre, quelle place est appelée à occuper la France et ses opérateurs comme l’Agence française de développement (AFD) ainsi que ses entreprises ?

S.E.Mme Y.P-B. : L’AFD a financé différents projets au Suriname, dont la réalisation de l’hôpital d’Albina qui est officiellement entré en service en 2017. L’AFD et les entreprises françaises ont un rôle à jouer dans la découverte de gisements d’hydrocarbures dans le bassin de Guyana car elles peuvent répondre à la demande qui va en découler, contribuer aux échanges d’informations et fournir l’expertise. De plus, cela devrait créer des opportunités d’investissements.

L.L.D. : À l’image de la visite officielle que vous avez accomplie à Moscou fin octobre 2017, le Suriname a accentué la diversification de ses partenariats dans le monde. Quelles sont vos attentes à l’égard du rapprochement initié avec la Russie ?

S.E.Mme Y.P-B. : Les liens plus étroits avec la Russie établis au cours de ma visite à Moscou à la fin d’octobre 2017 font partie de notre objectif de contribuer au maintien de la paix et de la sécurité à travers le monde, d’intensifier la coopération internationale et de favoriser des solutions équitables aux problèmes internationaux conformément à la Charte des Nations unies, et sur la base des principes et des normes de droit international généralement acceptés. De plus, la poursuite du renforcement de l’amitié et de la coopération bilatérale entre le Suriname et la Russie sur la base de la compréhension et de nos intérêts mutuels, figure en tête de nos agendas respectifs.

L.L.D. : Comment caractériseriez-vous la portée des visites officielles historiques accomplies dans votre pays par vos homologues turc et chinois, respectivement les 19 et 23 septembre 2018 ?

S.E.Mme Y.P-B. : La visite historique du Ministre des Affaires étrangères de la République de Turquie doit être examinée à travers le prisme de la politique étrangère surinamienne, dont l’objectif est de renforcer et de diversifier la coopération bilatérale et multilatérale ainsi que les alliances qui garantissent des partenariats durables fondés sur le respect et des intérêts mutuels. Tous ces points doivent être mis en perspective par rapport à la situation mondiale actuelle, laquelle est marquée par des conflits économiques et politiques constituant autant de défis que le Suriname, un pays en voie de développement, doit relever.
Le Suriname et la Chine partagent des relations diplomatiques qui s’appuient sur des liens historiques et durables. La communauté chinoise est présente dans notre pays depuis plus d’un siècle et fait partie intégrante de la communauté surinamienne. La Chine a été l’un des premiers pays à établir des relations diplomatiques avec le Suriname après son accession à l’indépendance en novembre 1975. De plus, la Chine représente un partenaire important de notre développement car elle contribue à la réalisation de projets majeurs qui s’inscrivent au cœur de nos plans de développement national respectifs. La visite officielle du Ministre chinois des Affaires étrangères au Suriname a dès lors été vue comme étant de nature à renforcer les relations entre nos deux pays.

© DR Long de 1 504 mètres, le pont Jules Wijdenbosch, du nom de l’ancien président surinamien, enjambe le fleuve Suriname entre la capitale Paramaribo et Meerzorg.

L.L.D. : Pays vulnérable aux effets du réchauffement climatique, le Suriname est un acteur engagé dans les négociations de la Conférence des parties (COP) de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques. Comment souhaiteriez-vous sensibiliser la communauté internationale à l’application des accords de la COP21 conclus à Paris en 2015 ?

S.E.Mme Y.P-B. : Tout d’abord, bien que le Suriname contribue significativement à la réduction des effets du changement climatique grâce à sa couverture forestière et à son faible taux de déforestation, il est regrettable de constater que les engagements internationaux adoptés sur la base du principe de responsabilités communes mais différenciées, ne se sont pas encore matérialisés sous la forme de résultats tangibles.
Mais surtout, nous devons comprendre que les impacts négatifs du changement climatique nous affectent tous et un effort mondial est nécessaire pour limiter l’augmentation de la température moyenne de la planète à 1,5°C au-dessus des niveaux de l’ère pré-industrielle.
Aucune économie du monde ne sera épargnée par les coûts croissants liés à la protection des populations, des espèces et des infrastructures contre des événements graves et imprévisibles.
Les économies les plus développées – celles qui historiquement ont exploité les ressources naturelles dans le monde entier au plus haut niveau, et dont les populations sont les principaux moteurs de la pollution atmosphérique – sont les plus à même de construire de nouvelles infrastructures et d’amortir les impacts subis par leurs populations.
Les pays les plus vulnérables sont, quant à eux, frappés plus durement par les coûts de cette adaptation alors même qu’ils contribuent à cette lutte grâce à une ressource qui ne peut être réduite à une simple valeur monétaire – la purification de l’atmosphère par le biais de leur écosystème intact.
Dans le cadre des dispositions actuelles, les options qui leur sont proposées induisent souvent une augmentation de la dette, ce qui retarde proportionnellement leurs trajectoires de développement. Nous allons tirer profit de toutes les opportunités pour sensibiliser le monde à cette situation catastrophique et pour rassembler les idées d’alternatives afin d’éviter des désastres pour tous les pays.
Dans ce contexte, nous avons organisé la première réunion de haut niveau des pays à couverture forestière élevée et à faible taux de déforestation (HFLD). Elle a notamment cherché à accroître la prise de conscience au sein de la communauté internationale de l’importance de ce groupe spécifique de pays et de leurs paysages productifs dans la lutte contre le changement climatique, ainsi qu’à développer des stratégies et des positions communes en vue de contribuer à la préservation de leurs forêts intactes et de la couverture forestière.

L.L.D. : Cette Conférence de haut-niveau « High Forest Cover and Low Deforestation Resource Mobilization » (HFLD) s’est tenue à Paramaribo du 12 au 15 février 2019. Quel bilan faites-vous de cet événement ? Dans quelle mesure la singularité de la biodiversité du Suriname constitue-t-elle un atout en terme de politique étrangère ? Enfin, dans quels domaines la communauté internationale pourrait-elle renforcer son soutien au Suriname en matière de développement durable ?

S.E.Mme Y.P-B. : La Conférence HFLD sur la mobilisation des ressources climatiques a permis aux pays HFLD en voie de développement de se réunir pour la première fois. Nous avons atteint notre objectif global consistant à mettre en œuvre une approche commune pour de futures collaborations par l’adoption de la Déclaration commune de Paramaribo sur la mobilisation de la finance du climat (Krutu of Paramaribo Joint Declaration on Climate Finance Mobilization), le principal document produit par cette conférence. Le Suriname a reçu le mandat de porter cette déclaration à l’attention de la communauté internationale. Ce que nous avons fait lors de la 4ème Assemblée des Nations unies sur l’environnement qui s’est déroulée à Nairobi en avril 2019. Dans le cadre de cette assemblée, le Suriname et le Costa Rica, deux pays membre du groupe HFLD, avaient été désignés comme représentants du Groupe des pays d’Amérique latine et des Caraïbes (GRULAC) à l’Assemblée des Nations unies pour l’environnement (ANUE).
Le Suriname va également porter le message de la Conférence HFLD lors de la 14ème session du forum des Nations unies sur les forêts (FNUF) en mai 2019. À cette occasion, au nom des pays HFLD, le Suriname a insisté pour que la 14ème session du FNUF place la question des pays HFLD au cœur de son discours, car si tel n’est pas le cas le statut et l’identité des pays HFLD pourraient ne pas survivre. Le monde ne peut pas continuer à ignorer les preuves irréfutables du rôle critique que jouent les pays HFLD dans la lutte contre le changement climatique. Le Suriname a accepté d’assumer cette fonction, et avec le soutien de la communauté HFLD, il continuera à plaider pour qu’une plus grande attention soit portée à ce groupe spécial de pays gardiens des atouts inestimables de la Terre.
Ce message sera réitéré lors de la prochaine COP25, ainsi que notre engagement en faveur d’une gestion durable de la forêt, sous réserve que nous puissions bénéficier des sources de financement international pour le climat, de transfert de technologies, de développement des compétences et de partenariats durables susceptibles de soutenir la transition vers un mode de développement résilient au changement climatique et à faible émissions de carbone, et d’atteindre les objectifs stipulés par l’Agenda 2030 pour le développement durable et par l’Accord de Paris.

Les Émirats Arabes Unis font partie des cinq principales destinations des exportations du Suriname. L’or constitue la principale matière première que nous exportons et le principal secteur d’investissement direct étranger. Mais le Suriname a beaucoup plus à offrir aux Émirats Arabes Unis et au reste du monde. Sachant que les expatriés représentent deux tiers de la population émirienne, et que les Émirats sont une destination touristique de premier plan, l’Exposition universelle 2020 constitue une excellente opportunité pour attirer l’attention et l’intérêt des touristes et des investisseurs.

Le statut du Suriname comme pays possédant la couverture forestière la plus vaste du monde constitue une remarquable source d’attractivité touristique, mais aussi économique offrant de nombreuses opportunités d’investissements dans l’écotourisme et une valeur ajoutée durable dans la gestion logistique des produits de la forêt.