Pour sa troisième participation au salon kazakhstanais de l’armement, KADEX, qui s’est tenu du 23 au 26 mai 2018 à Nur-Sultan, le groupe français Nexter a fait impression. Son stand a affiché un vaste éventail de système d’armes : le véhicule blindé de combat d’infanterie (VBCI) à huit roues T25, le canon de 20 mm monté en nacelle pour hélicoptère (POD NC621) ou encore le robot de reconnaissance Nerva-LG. Dans sa ligne de mire : un rapprochement avec les acteurs kazakhstanais du secteur de l’armement.
Sur un marché historiquement dominé par l’industrie militaire russe, les aspirations de Nexter peuvent s’appuyer sur l’expérience éprouvée d’autres groupes français comme Airbus Helicopters. Créée en 2010, la co-entreprise Eurocopter Kazakhstan Engineering (ECKE) qu’il a fondé à parts égales avec Kazakhstan Engineering National Company a produit 26 hélicoptères EC145, tous en service au sein des forces armées ou d’interventions d’urgence kazakhstanaises. De plus, ECKE a développé des infrastructures de maintenance et de formation. De son côté, Thales a lui aussi réussi en 2012 son implantation au pays des steppes où il produit pour l’armée de l’Air kazakhstanaise des radars GM400 via la co-entreprise Granit-Thales Electronics.
Lors de cette 5ème édition du KADEX, MBDA, Safran et des ETI comme Roxel (détenue à parts égales par ces derniers) ou Alsetex (groupe Lacroix) étaient également présents parmi les 430 entreprises participantes venues de 30 pays. Témoignant de son attractivité croissante, le KADEX a d’ailleurs accueilli 43 délégations officielles dont celles de 15 agences spatiales. Qui plus est, celles de Corée, de Chine, de Russie, des Émirats Arabes Unis et de l’Arabie Saoudite étaient conduites par leurs directeurs respectifs.
Pour la première fois, l’espace – mais aussi la cybersécurité – était à l’honneur du KADEX qui était organisé sous l’égide conjointe des ministères kazakhstanais de la Défense et de l’Industrie aérospatiale. Un secteur stratégique pour le pays héritier du cosmodrome soviétique de Baïkonour, devenu le centre de lancement aérospatial le plus actif de la planète. Mais pour valoriser son savoir-faire dans les technologies de l’espace, le Kazkahstan a fait de la France un partenaire privilégié. Airbus Defence & Space et son partenaire Kazakhstan Garych Sapary ont ainsi créé en 2010 la coentreprise Ghalam en charge de construire et d’exploiter un centre d’assemblage, d’intégration et de test de satellites. De plus, Airbus Defence & Space a fourni au Kazakhstan deux satellites d’observation de la Terre (KazEOSat-1 and KazEOSat-2) lancés avec succès en 2014, tandis que Thales Alenia Space a participé à l’élaboration de trois satellites de télécommunications kazakhstanais.
En marge du KADEX 2018 une centaine d’accords auraient été signés. Les groupes Kazakhstan Engineering et Thales ont dans ce cadre convenu de développer leur coopération militaro-technique. Signe que d’ici le prochain KADEX, qui aura lieu en mai 2020, les opportunités d’approfondissement des synergies franco-kazakhstanaises dans les hautes technologies de l’espace et de la défense sont encore vastes. CH
