Lundi 22 Avril 2019  
 

N°124 - Quatrième trimestre 2018

La lettre diplometque
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L’Union européenne : un partenaire clé pour El Salvador

Par S.E.M. Hector González Urrutia, Ambassadeur d’El Salvador auprès de l’Union européenne

 

Je suis heureux de profiter de l’occasion que m’offre la « Lettre Diplomatique » pour évoquer le rôle et les actions de notre travail diplomatique, et partager quelques idées sur nos relations avec l’Union européenne (UE).

Notre ambassade assure une triple fonction : en plus d’être l’Ambassade d’El Salvador auprès du Royaume de Belgique et du Grand Duché de Luxembourg, elle assure également le rôle de Mission permanente auprès de l’UE.

Nos efforts visent à renforcer nos relations politiques, économiques et de coopération, en favorisant un dialogue permanent entre El Salvador et, plus largement, l’ensemble de la région de l’Amérique centrale et l’UE, notamment à l’échelle de la Commission européenne, du Parlement et du Conseil européens. Nous utilisons dans ce but les instruments et les mécanismes institutionnels existants entre El Salvador, l’Amérique centrale, l´Amérique latine et les Caraïbes (ALC) d’une part, et l’UE d’autre part. Il s’agit essentiellement du Dialogue de San José, de la Commission mixte Amérique centrale-Union européenne, et du Sommet des chefs d’Etat et de Gouvernement d’Amérique latine, des Caraïbes et de l’UE.

Nous aspirons à promouvoir nos relations politiques en faisant valoir les progrès qu’El Salvador a accomplis en matière de démocratie, de respect des droits de l’Homme, et pour la construction d’une culture de paix saluée par la communauté internationale et les Nations unies comme l’aboutissement des accords de paix et du processus de réconciliation nationale. Nos efforts en faveur de l’intégration économique de l’Amérique centrale, l’un des principaux objectifs de notre politique extérieure, sont en outre liés au lancement de négociations sur un accord d’association entre l’Amérique centrale et l’UE, incluant la dimension de libre-échange.

Sur le plan économique et commercial, El Salvador présente de nombreux atouts pour devenir un marché attractif pour l’Europe. Notre pays est perçu comme un pays ouvert sur le monde par différentes organisations d’investissement, agences de conseil et agences de notation du risque-pays. Notre rôle consiste de ce point de vue à faciliter les contacts pour que nos entreprises soient présentes sur le marché européen.

La renommée d’El Salvador repose sur sa stabilité économique, sociale et politique, ainsi que sur son ouverture et son potentiel commercial. Les entreprises salvadoriennes sont très compétitives grâce à notre ressource la plus importante, le peuple salvadorien. Nous bénéficions également de différents mécanismes et d’instruments commerciaux préférentiels qui permettent à nos produits d’accéder aux marchés les plus importants et spécialisés du monde, comme le système des préférences tarifaires de l’UE, l’initiative américaine du bassin des Caraïbes et divers accords de libre-échange avec le Mexique, les autres pays d’Amérique centrale, le Panama, le Chili et la République dominicaine.

El Salvador cherche en outre à nouer des partenariats de coopération en matière de développement. En tant que pays à revenu et à développement moyen, nous nous devons d’accomplir les Objectifs de développement du Millénaire, définis par les Nations unies et qui fixent des défis concrets à relever pour 2015, dont la réduction de la pauvreté et l’accès aux soins de santé de base, à l’éducation et à l’eau potable.

Nos relations de coopération avec l’UE donne en outre la priorité au processus d’intégration centraméricain dans plusieurs domaines, en particulier la création d’une union douanière et d’un marché régional commun. Elles cherchent en outre à favoriser le développement de la coopération transfrontalière, la sécurité régionale et la surveillance de la circulation des personnes, des marchandises et des services.

Ces relations s’articulent à différents niveaux. A l’échelle bilatérale, l’ordre du jour des discussions entre El Salvador et l’UE inclut notamment l’appui à la bonne gouvernance, la décentralisation de l’administration et le développement local, la cohésion sociale et le développement humain, ainsi que la consolidation des institutions.

A l’échelle interrégionale, l’Amérique centrale et l’UE entretiennent depuis vingt-et-un ans les relations les plus anciennes que l’Europe ait institutionnalisé avec l’Amérique latine. Dans le cadre du Dialogue de San José, le forum de dialogue politique le plus important entre les deux régions, les ministres des Affaires étrangères centraméricains et européens se rencontrent chaque année pour dresser un bilan des relations bi-régionales et discuter des moyens de les approfondir. Ils traitent en outre des sujets prioritaires de l’agenda international. D’une manière générale, l’ordre du jour de ces rencontres est très intense et productif avec la discussion de sujets comme l’intégration régionale, la cohésion sociale, la consolidation de la démocratie, la bonne gouvernance, ou encore la réduction de la vulnérabilité aux catastrophes naturelles et l’environnement.

Enfin à une échelle bi-régionale plus large, le sommet ALC-UE a pour principal objectif, depuis sa naissance à Rio de Janeiro (1999), en passant par les rencontres de Madrid (2002) et de Guadalajara (2004), de mettre en place une « association stratégique » entre les deux régions. Le prochain sommet qui se tiendra à Vienne en mai prochain se focalisera principalement sur le renforcement de cette association stratégique bi-régionale. D’autres sujets relatifs aux intérêts des deux régions seront également définis dans le cadre des trois piliers conceptuels principaux de notre dialogue : le dialogue politique, la dimension économique et la coopération. Parmi les sujets les plus importants, ce sommet devrait aborder les accords d’association, le multilatéralisme, l’éradication de la pauvreté et la réduction des inégalités sociales, les migrations internationales, l’environnement et la prévention des désastres naturels, l’accès aux marchés, le financement du développement, la situation énergique du monde et le renforcement des mécanismes de coopération entre ALC-UE.

L’un des objectifs majeur de la relation entre El Salvador et l’Europe est de conclure un accord d’association entre l’Amérique centrale et l’UE. Nous espérons que les négotiations pourront débuter lors du Sommet ALC-UE à Vienne, prévu en mai 2006. Cet accord d’association vise à approfondir le dialogue politique entre les deux régions, à renforcer la coopération pour le développement entre l’Amérique centrale et l’UE, et finalement   à établir un espace de libre-échange, permettant un accès plus large des produits et des services centraméricains dans le marché européen, et vice-versa.

Nous sommes convaincus que l’aboutissement d’un accord d’association entre l’Amérique centrale et l’UE pourrait donner une forte impulsion aux exportations de la région vers le marché européen, ce qui aurait à son tour un impact positif sur la croissance économique et la création de richesses dans les pays centraméricains.

El Salvador aspire ainsi à devenir un pays développé offrant une bonne qualité de vie à ses citoyens. Pour atteindre nos objectifs, nous comptons sur la Belgique, le Luxembourg et l’Union européenne, comme partenaires de notre développement. Au travers d’une relation diplomatique dynamique, nous voulons engager nos hôtes européens à suivre une voie complémentaire à la nôtre et, ainsi, à accompagner nos efforts en faveur de la réduction de la pauvreté, de la promotion de la cohésion sociale, de la création de meilleures opportunités d’emplois, de la croissance, de l’investissement et de notre ouverture commerciale.

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