Par M. Patrick Ollier, Député des Hauts-de-Seine, Président de la Commission des Affaires économiques à l’Assemblée nationale
Le succès de la conférence de l’OMC à Hong Kong après des discussions difficiles, l’inégal dynamisme de nos viticultures, la levée de l’interdiction de la vente du Roquefort en Australie, les exportations de constructions aéronautiques ou de matières premières, ou nos conceptions parfois différentes en matière d’environnement, sont autant d’exemples de la complexité des relations économiques franco-australiennes, mais aussi de la richesse des perspectives existantes.
L’Union européenne est le premier partenaire commercial de l’Australie, et le premier investisseur étranger. La France quant à elle se classe au huitième rang des investisseurs étrangers, avec près de 300 filiales, qui emploient environ 70 000 salariés. Si les investissements australiens en France occupent encore une place marginale, les entreprises françaises continuent à remporter d’importants contrats dans les secteurs de l’énergie et de l’environnement, tandis que nos PME sont particulièrement actives.
Ce sont ces réalités, souvent masquées par des négociations internationales difficiles, concernant les échanges dans le secteur agroalimentaire notamment, que notre Commission a souhaité soutenir et mieux faire connaître, alors que l’Australie n’est pas classée comme l’un des pays prioritaires pour notre commerce extérieur.
Ce pays, qui a su mener à bien d’importantes réformes économiques et sociales, constitue pourtant une source d’opportunités et de leçons. C’est pourquoi j’ai souhaité que le bureau de notre commission se rende en Australie cet automne, poursuivant ainsi le rapprochement entamé par la mission d’information du groupe d’amitié France-Australie de notre Assemblée en septembre 2003. Notre délégation, composée de MM. Jean Proriol (Haute-Loire), Yves Coussain (Cantal), François Sauvadet (Côte d’Or), Mme Marcelle Ramonet (Finistère), M. Serge Poignant (Loire-Atlantique), et M. Pierre Ducout (Gironde), a été frappée par le dynamisme des entrepreneurs australiens et français, rencontrés au cours de nombreuses visites de terrain, et de réunions avec la Chambre de commerce franco-australienne (FACCI) et la Mission économique, qui accomplissent un travail remarquable. Nos entretiens avec les autorités australiennes ont également permis de dissiper des malentendus et d’échanger nos expériences face à des défis communs, en matière de poste et télécommunications par exemple.
Qu’il s’agisse d’agriculture, d’énergie, de transports ou d’environnement, sur lesquels l’essentiel de nos travaux ont porté, les perspectives économiques existent, et l’intensification récente des échanges scientifiques, avec les missions en Australie du Cemagref (Institut de recherche pour l’ingénierie de l’agriculture et de l’environnement), ou de l’Inrets (Institut national de la recherche sur les transports et leur sécurité) me semble de bon augure.
Afin de soutenir ce développement, j’ai proposé à S.E. Mme Wensley, Ambassadeur d’Australie en France, de profiter de la venue à Paris de ministres australiens pour organiser une rencontre avec les membres de notre Commission et avec des entrepreneurs, qui devrait conforter ces relations. Ainsi, notre Commission poursuit, aujourd’hui avec l’Australie, les nouvelles missions de diplomatie économique engagées depuis trois ans ! |