Lundi 22 Avril 2019  
 

N°124 - Quatrième trimestre 2018

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     Mali
 

L’Agence française de Developpement au Mali

Par M. Jean-François Vavasseur, Directeur de l’Agence française de Développement au Mali

 

L’Agence Française de Dévelop-pement (AFD) est un établissement public au service d’une mission d’intérêt général : le financement du dévelop-pement. Institution financière spécialisée, l’Agence est l’opérateur pivot du dispositif français d’aide publique au dévelop-pement. Elle inscrit ses interventions dans le cadre des Objectifs du millénaire à la croisée des objectifs de croissance économique, de réduction de la pauvreté et de préservation de l’environnement.

Depuis son implantation au Mali en 1958, l’Agence française de Développement (auparavant Caisse centrale de Coopération économique) s’efforce d’apporter aux populations locales les moyens d’un développement durable en améliorant les infrastructures de base des communautés rurales et urbaines, en favorisant l’emploi par la création d’activités ou d’entreprises dans les secteurs productifs. Pour ce faire, l’Agence propose une gamme d’instruments financiers qui va de la subvention aux garanties et aux prises de participation en passant par toutes les formes de prêts aidés et de prêts à

condition de marché. Ses concours s’inscrivent dans le dispositif français de coopération, sous la tutelle de l’Ambassadeur de France.

 

Les engagements de l’AFD au Mali de 1995 à 2004

Les engagements totaux de l’AFD (et de sa filiale Proparco) au Mali s’élèvent à 240 milliards de francs CFA (366 millions d’euros) pour la période de 1995 à 2004, essentiellement consacrés à l’aide-projet. Avec 21 milliards de francs CFA de moyenne annuelle sur les dix dernières années (hors ajustement structurel), le Mali a été l’un des principaux bénéficiaires des concours en aide-projet de l’AFD en Afrique subsaharienne.

 

Les principaux secteurs d’intervention :

Le développement rural

Les interventions de l’AFD ont été fortement concentrées sur le développement rural qui représente 40% de ses engagements, en lien avec les caractéristiques et les potentialités économiques du Mali.

Celles-ci se regroupent autour de trois grands axes :

– l’appui aux grandes filières de production (coton, riz, élevage), notamment l’appui aux organisations professionnelles agricoles et à la recherche-développement ;

– le développement local dans le cadre de la décentralisation et des projets d’appui à la gestion des ressources naturelles ainsi qu’à la protection de la biodiversité ;

– le financement de l’agriculture à travers la Banque nationale de Développement agricole.

 

Les infrastructures de base et développement urbain

En volume, le premier secteur d’intervention de l’AFD concerne les infrastructures et le développement urbain, qui représente 45 % des engagements (hors projet régional de barrage et de centrale hydroélectrique de Manantali) :

– l’énergie électrique (EDM), hydraulique urbaine et

rurale, transports (RCFM, ADM) et télécommunications (SOTELMA),

– le développement urbain de Bamako, des capitales régionales et des villes secondaires visant notamment la réalisation d’équipements publics marchands,

– les infrastructures de base dans les secteurs sociaux (santé et éducation).

 

Le secteur privé

L’appui au secteur privé a mobilisé 14 % des engagements de l’AFD et de sa filiale Proparco, notamment en faveur du secteur minier, des industries locales, du

secteur financier et des activités de micro-finance.

 

Les produits financiers applicables au Mali

Depuis la décision de la France en 1990 de ne plus intervenir dans les PMA sous forme de prêts en faveur de l’Etat, l’essentiel de l’aide-projet de l’AFD est accordé sous forme de subventions (66% des concours sur la période 1995-2004), les autres opérations étant financées en risque direct auprès d’autres bénéficiaires sous la forme de prêts concessionnels ou à des conditions proches du marché en fonction du niveau de rentabilité de l’investissement.

 

La formation des cadres maliens

Le Centre d’études financières économiques et bancaires (CEFEB) est le département du Groupe de l’AFD, spécialisé dans la formation. Installé à Marseille, il est ouvert à des cadres appelés à occuper des postes à responsabilité dans les entreprises privées et publiques, l’administration, les services publics, les banques et les institutions financières des pays de la zone d’intervention de l’AFD.

En plus de 40 ans d’existence, le CEFEB aura pu contribuer à la formation de 400 cadres maliens. Sur les cinq dernières années, la participation aura été particulièrement importante puisque ce sont plus de 200 personnes qui auront bénéficié des différentes offres de stages, séminaires et ateliers, organisés à Bamako, en Afrique de l’Ouest ou à Marseille.

 

Axes d’intervention dans les prochaines années

L’objectif est de permettre une meilleure visibilité des interventions de l’aide française et une meilleure communication sur ses avantages comparatifs dans le cadre de la mise en œuvre de la réforme du dispositif d’aide de la coopération française. Pour ce faire, l’AFD situe ses interventions au Mali dans le cadre stratégique de la lutte contre la pauvreté (CSLP) adopté par le Gouvernement malien en mai 2002 et considéré comme le cadre de référence pour la politique et la stratégie de développement national.

Le document-cadre de partenariat (DCP) outil du pilotage stratégique de l’aide française, partagé avec les autorités maliennes, fixe les trois axes prioritaires qui constitueront les secteurs de concentration de la coopération franco-malienne pour 2006-2008 et à l’intérieur desquels s’inscriront les opérations financées par l’AFD pour les trois prochaines années :

– l’éducation et la formation : priorité de la coopération française au Mali, l’AFD interviendra dans le cadre de la stratégie sectorielle définie par les autorités maliennes et ses partenaires ; ses interventions seront axées principalement sur le   renforcement de l’éducation de base et l’amélioration de la qualité de l’enseignement.

– l’hydraulique et l’assainissement : le secteur de l’eau et de l’assainissement est un axe majeur des interventions de l’AFD. La poursuite du financement des projets d’adduction d’eau potable, dans les centres urbains et dans les campagnes, couplés avec des

projets de santé publique et d’éducation, apporte une cohérence dans le soutien au développement des régions et à la mise en œuvre de la stratégie d’appro-visionnement en eau potable.

– le développement rural : l’appui aux filières dans le cadre d’un appui au développement de deux zones

économiques majeures pour le Mali que constituent la zone de production du coton et la zone de l’Office du Niger. Le financement du monde rural à travers la BNDA, acteur essentiel, et qui joue un rôle moteur dans les réseaux de micro-finance, sera poursuivi.

La coopération sur ces trois axes stratégiques tiendra compte du processus de réforme de l’Etat, de transfert des compétences aux collectivités territoriales et du transfert de plusieurs fonctions économiques et de développement aux organisations professionnelles et aux opérateurs privés.

Par ailleurs, l’AFD avec notamment sa filiale Proparco dédiée au financement du secteur privé, continuera de s’intéresser au financement des infrastructures de désenclavement sous gestion privée (transports ferroviaires, télécommunications, énergie) : secteurs où l’AFD a une forte expertise, qui intéressent les investissements français et permettent un recours important à des produits financiers hors subvention, et au partenariat public-privé.     

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