Lundi 22 Avril 2019  
 

N°124 - Quatrième trimestre 2018

La lettre diplometque
  Éditorial
Entretien exclusif
Coopération
Diplomatie & Défense
Innovation
Culture
 
La lettre diplometque
La lettre diplomatique Haut
     Mali
 

Le Mali, une forme de modèle pour le continent africain

Par M. Michel Roumégoux, Député du Lot, Président du Groupe d’amitié France-Mali à l’Assemblée nationale

 

Un des pays les plus défavorisés du monde est en train de faire la démonstration que la stabilité, la sécurité, l’unité et la démocratie constituent les meilleures bases pour le progrès et le développement. La qualité des hommes, leur sérieux, leur éthique, sont comme toujours les conditions du succès.

Elles me paraissent aujourd’hui réunies au Mali, une forme de modèle sur le continent africain à la fois si immuable par ses traditions et si instable quand la folie et l’irresponsabilité ressurgissent.

Ici comme ailleurs, y compris en Europe, tout reste fragile et peut être brutalement remis en cause, mais les débordements et la violence que l’on a pu récemment observer en Côte d’Ivoire, par exemple, paraissent inimaginables au Mali. La sécurité est assurée, l’unité toujours difficile en Afrique est une réalité et, face aux grandes difficultés du pays, un réel consensus entre toutes les forces politiques permet, sans menacer le débat et la démocratie, de vaincre un à un les lourds handicaps du pays : l’enclavement qui tend à régresser grâce à l’aide de l’Union européenne, l’appauvrissement énergétique encore problématique, l’approvisionnement en eau et la pollution dans les concentrations urbaines, et surtout les difficultés de la vie quotidienne pour une part importante de la population, etc…

Après un long séjour au Sénégal, de nombreux voyages touristiques ou humanitaires en Afrique, parfois acteur toujours amateur et observateur, très subjectif et bienveillant je l’avoue, je rentre de Bamako impressionné par l’évolution des mentalités, l’émergence d’une nouvelle génération d’hommes politiques, d’hommes d’affaires chez qui le sens de l’intérêt général progresse et prime sur l’intérêt particulier vers lequel conduisait, jadis, naturellement et culturellement la conquête du pouvoir et son exercice à son seul profit.

Il faut rendre hommage au Président élu, Amadou Toumani Touré qui, après avoir ramené la paix, a préféré organiser la démocratie renonçant pendant dix ans au pouvoir à sa portée.

La qualité des hommes, leur nouvelle éthique ouvrent, enfin, un avenir à ce continent et c’est un immense espoir.

Aux vieilles démocraties d’accompagner cette heureuse évolution et de conforter ce cercle vertueux par une nouvelle politique d’aide au développement : passer enfin d’une politique de simple assistance à une politique de partenariat, plus proche des attentes locales, sera plus efficace. C’est ce qu’entend développer le Gouvernement français. Les résultats seront d’autant plus au rendez-vous que l’on évaluera l’efficience de la coopération et de l’aide, projet par projet et que l’on s’assurera de la « garantie de bonne fin » des actions engagées.

La France vient à juste titre d’effacer une grande partie de la dette du Mali. Elle doit encore l’aider, avec ses entreprises, à améliorer la gestion et les conditions d’exploitation des ressources du sol malien.

Les interventions des nombreuses ONG sont importantes et utiles. Mais, mieux coordonnées, elles pourraient être encore plus profitables au Mali. Notre ambassadeur, M. Normand, très apprécié dans le pays, pourrait avec S.E.M Mohammed Salia Sokona, améliorer la cohérence de ces actions parfois trop ponctuelles et trop brèves et leur assurer une continuité, condition essentielle à leur plein succès.

Avec le groupe d’amitié France-Mali de l’Assemblée nationale que j’ai l’honneur de présider et après des échanges féconds avec mon homologue et ami M. Ousmane Dienta à Bamako, nous avons décidé de promouvoir la coopération décentralisée et encourager tous les membres du groupe qui dirigent des exécutifs à nouer des relations avec une collectivité locale malienne.

Dans certains Etats africains, sans aucun doute, et c’est le cas pour le Mali, l’espoir d’un futur meilleur est de nouveau possible. A la communauté de jouer son rôle en acceptant de rémunérer à un juste prix les productions locales (coton, …) et de permettre ainsi l’insertion de ces pays démocratiques dans le commerce mondial.

Retour en haut de page
 
 

 
La lettre diplomatique Bas
  Présentation - Derniers Numéros - Archives - Nos Liens - Contacts - Mentions Légales