Par M. Jean-Jacques Rosec, Chef de la Mission économique française au Chili
Alors que la présence française au Chili est restée discrète jusqu’au début des années 1990, les relations économiques et commerciales se sont intensifiées tout au long de la décennie passée, la France devenant progressivement un partenaire de tout premier plan pour le Chili.
Les nouveaux projets d’investissements des groupes français implantés au Chili, conjugués à l’approfondissement des relations institutionnelles entre les deux pays, devraient se traduire dans les années à venir par de nouvelles opportunités d’affaires pour les entreprises françaises au Chili.
Ainsi, après deux années de baisse, les échanges commerciaux entre la France et le Chili ont fortement augmenté en 2004, sous les effets conjugués de la reprise chilienne et des conséquences du traité de libre-échange UE-Chili, pour atteindre 1 580 millions d’euros fin décembre 2004 (+ 32%).
La France est aujourd’hui le neuvième partenaire commercial du Chili, représentant 3,4% des échanges totaux du Chili, et le deuxième partenaire européen après les Pays-Bas.
Selon la Banque centrale du Chili, notre part de marché a atteint 2,3% en 2004 (3,1% en 2003), la France étant le dixième fournisseur du Chili et le deuxième européen derrière l’Allemagne (3,7%).
La part du marché français dans les exportations chiliennes a crû de 3,5% à 4,2% mais la France reste au neuvième rang des pays clients du Chili. La part du cuivre demeure prépondérante et représente 74% des exportations vers la France.
La bonne tenue de la conjoncture mondiale tout comme la vigueur de la croissance de l’économie chilienne devraient se traduire par de nouvelles opportunités pour l’exportation française. A moyen terme, l’élimination de barrières douanières prévue par l’accord commercial entré en vigueur en février 2003 entre l’Union européenne et le Chili devrait engendrer une nette reprise de nos échanges bilatéraux. Les perspectives d’exportation à moyen terme, 2005-2007, sont bonnes, grâce notamment aux commandes remportées par Alstom en 2005 et, plus généralement, à la poursuite de la mise en œuvre des grands contrats dans le domaine aéronautique et ferroviaire.
Pour l’ensemble de la période 1974-2003, le total des investissements français au Chili s’élève à 1,3 milliard de dollars selon la Banque centrale du Chili, soit 2,5% de l’ensemble des investissements étrangers dans ce pays. La France apparaît ainsi au neuvième rang des pays investisseurs et au cinquième rang des investisseurs européens.
On dénombre en 2005 près de 130 établissements français au Chili. Ceux-ci sont représentés dans tous les secteurs : l’agriculture (vignes), l’industrie, la construction, les services. Des sociétés comme Alstom, Suez ou Sodexho (troisième employeur du pays avec 11 500 salariés), font état de très bons résultats au Chili. En outre, la France occupe une place très importante dans les secteurs stratégiques de l’eau, de l’électricité et du gaz.
Globalement, la fin des privatisations ne laisse pas présager d’entrées d’investissements directs étrangers (IDE) comparables à ceux des années 90. La part de la France dans les IDE pourrait toutefois augmenter à terme, avec les projets d’envergure suivis par certains grands groupes (Veolia, traitement des ordures ménagères et transport ; Accor, construction d’hôtels ; Vinci, construction du pont de Chiloé).
Dans le domaine institutionnel, la coopération a connu une nouvelle impulsion en 2004 avec la signature de la Convention de non-double imposition, en cours de ratification par les Parlements respectifs.
L’entrée en vigueur de cet accord, ainsi que celui de coopération douanière, actuellement en préparation, permettront d’approfondir une coopération initiée en 1994 avec la mise en place de l’accord de protection réciproque des investissements.
Dans certains secteurs, notamment l’agriculture, plusieurs domaines définis de commun accord entre ministères français et chilien de l’agriculture ont fait l’objet d’une coopération plus intense : gestion de la forêt, sécurité sanitaire des aliments, identification animale et traçabilité.
D’autres domaines de coopération entre la France et le Chili restent à renforcer ou à explorer : aéronautique, gestion de l’eau, énergies renouvelables, mais aussi tourisme et transports publics.
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