Baptisé ALMA pour Atacama Large Millimiter Aray, le plus grand observatoire astronomique du monde devrait entrer en fonction en 2006, à 5 000 mètres d’altitude sur le plateau de Llano de Chajnantor au nord du Chili. Il s’agit du premier projet mondial d’astronomie, un radiotélescope géant composé de 64 antennes de 12 mètres de diamètre chacune travaillant à des longueurs d’ondes submillimétriques, auquel participe la France par le biais de l’Institut nationale des Sciences de l’Univers (INSU). Ce nouveau site viendra s’ajouter aux trois autres sites de l’ESO dans le désert de l’Atacama. Ayant pour objectif de s’intéresser aux questions de l’origine des galaxies et de la formation des étoiles, cet infomètre constitue un véritable défi technologique, qui mené à bien, pourra dépasser les capacités de l’IRAM (Institut Radioastronomie Millimètrie), la meilleure société dans ce domaine d’ondes. Au-delà, les astronomes pourront également mesurer avec cet instrument la masse des trous noirs au centre des galaxies actives, caractériser la formation des poussières dans les enveloppes des étoiles en fin de vie, ou encore étudier les planètes du système solaire.
Le gouvernement chilien et l’Observatoire austral européen (ESO), la principale organisation intergouvernementale européenne de recherche astronomique, ont commencé leur coopération en 1962, alors que le Chili lançait ses premières activités spatiales. En 1998, le pays accéde à un premier succès spatial d’envergure, avec le lancement du satellite FASAT-Bravo qui a fonctionné jusqu’en 2001. Stimulé par la volonté de se doter de sa propre technologie et par l’application du secteur spatiale dans le domaine de l’observation de la terre, la localisation des ressources naturelles ou la prévention de catastrophes naturelles, le Chili cherche aujourd’hui à entreprendre d’ambitieux projets comme la création d’une station terrestre nationale de réception d’images satellite, le lancement d’un satellite de télécommunication et d’un nouveau satellite d’observation. Il est également envisagé depuis plusieurs années l’envoi d’un premier astronaute chilien, au sein d’une mission spatiale russe. Ces projets restent toutefois dans l’attente d’une transformation institutionnelle et opérationnelle de l’Agence chilienne de l’Espace (ACE) créée en juillet 2001, donnant naissance à une Agence spatiale chilienne dotée de moyens budgétaires conséquents. Aux côtés du Brésil et de l’Argentine et dans une moindre mesure du Pérou, le Chili reste le seul pays de l’Amérique du Sud à avoir développé des activités spatiales de cette portée. C.H. |