Lundi 22 Avril 2019  
 

N°124 - Quatrième trimestre 2018

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Quelle place pour Singapour dans la stratégie du CNRS ?

Par M. Luc LE CALVEZ,
Directeur du Bureau régional du CNRS pour l’Asie du Sud-Est

Après la signature de sa première UMI1 en 20072 puis la 2ème en 20093, le CNRS a passé la vitesse supérieure en 2014 avec la signature de ses 3ème et 4ème UMI4 et le transfert de son bureau de représentation régionale préalablement basé au Vietnam : « Aujourd’hui, Singapour est incontestablement une plateforme internationale où il faut être impliqué et actif », explique Patrick Nédellec, qui dirige la Direction Europe de la Recherche et Coopération Internationale (Derci) du CNRS.

Un essor impressionnant
Mais comment ce petit État de quelques 5 millions d’habitants s’est-il imposé comme un «  hub » international ?
La transformation prend racine dans les années 1990, quand le gouvernement singapourien décide de fonder sa croissance économique sur la gestion du savoir, la création technologique et l’entrepreneuriat. En quelques années, Singapour double son investissement en R&D pour atteindre environ 2,5% du PIB avec l’objectif d’atteindre 3,5 % avant 2020 ! Cet effort aboutit à des infrastructures technologiques de pointe, concentrées en clusters.
Par exemple, deux des quatre UMI du CNRS à Singapour sont adossées à deux des cinq Centres de Recherche d’Excellence (RCE) créés depuis 2009 par la National Research Foundation (NRF) pour y attirer et retenir des chercheurs de renommée internationale pour y conduire des recherches fondamentales de très haut niveau.
Si une partie des programmes cible l’excellence académique, une autre vise clairement des résultats commercialisables à court terme. Un exemple en est le campus CREATE inauguré en 2012, qui offre un espace de travail à une  dizaine d’universités internationales réputées qui y ont investi des recherches ciblées sur le développement de solutions répondant à des enjeux sociétaux, tels que la cybersécurité, l’autonomie énergétique et les villes de demain.

Le CNRS déjà bien présent
Impliqué dans environ deux tiers des copublications franco-singapouriennes, le CNRS comptabilise près de 1 000 missions de chercheurs dans la Cité-État ces cinq dernières années. Notre stratégie d’investissement à l’international comporte un financement conséquent sous forme de ressources humaines.
Chaque UMI implique, selon projets et financements, entre 20 et 40 chercheurs, doctorants, postdocs ou chercheurs de France, Singapour mais aussi de pays tiers.
La politique volontariste de Singapour a transformé la Cité-État en une plateforme qui intéresse actuellement de nombreux organismes internationaux. Nous voulons y développer des partenariats institutionnels de mieux en mieux structurés pour offrir un cadre stratégique à ces collaborations.
Les unités mixtes internationales (UMI) organisent, en effet, des plateformes partenariales aux frontières de la recherche. Parties émergées du dispositif, elles sont l’aboutissement d’un dispositif par lequel le CNRS propose à ses partenaires, français et étrangers, d’imbriquer leurs compétences respectives pour fertiliser la créativité de chacun, pour repousser les frontières et contribuer à définir le monde de demain.  

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1- UMI : Unité Mixte Internationale, forme la plus achevée de collaboration internationale au CNRS : www.cnrs.fr/derci/spip.php?article48
2- UMI « IPAL : Image and Pervasive Access Laboratory » www.ipal.cnrs.fr/
3- UMI « CINTRA : CNRS International NTU Thalès Research Alliance » www.cintra.ntu.edu.sg/
4- UMI «  MajuLAB » www.majulab.cnrs.fr/ et UMI « BMC² : BioMechanics of Cellular Contacts » www.cnrs.fr/derci/spip.php?article869

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