Lundi 22 Avril 2019  
 

N°124 - Quatrième trimestre 2018

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     Dossier Spécial Paris
 

Le cabinet norvégien Snøhetta signe le nouveau siège du quotidien Le Monde

Par Mme Pauline Thierry,
Architecte DPLG, Directeur de projet au cabinet Snohetta

Snøhetta tient son nom de l’une des plus hautes montagnes de Norvège. Fondée en 1989 et dirigée par Craig Dykers et Kjetil Trædal Thorsen, Snøhetta est basée à Oslo, en Norvège, et à New York. L’agence regroupe architectes, paysagistes, architectes d’intérieur, graphistes. Il en résulte une manière de penser la conception architecturale par une approche globale, marquée par une pratique avérée de l’interdisciplinarité. Rassemblant 80 personnes à Oslo et 40 à New York, dix-sept nationalités sont représentées au sein de Snøhetta. Ce caractère cosmopolite constitue un autre élément définissant l’identité de l’agence. Snøhetta s’est ainsi forgé une culture d’agence caractérisée par une double diversité : diversité des compétences et diversité des cultures. En cela, il s’agit d’une structure en capacité de penser, de concevoir et de réaliser des projets en prise avec le monde.
De manière générale, Snøhetta renouvelle son approche architecturale à chaque projet, la concevant comme intimement liée au site, au contexte. Les caractéristiques d’un site doivent conduire à des solutions spécifiques et adaptées qui permettront d’améliorer les qualités de ce dernier, de le libérer de ses contraintes et de créer des expériences architecturales diverses et riches.
En termes de pratique professionnelle et de maîtrise des référents culturels, Snøhetta entretient des liens privilégiés avec la France, comme l’atteste un certain nombre de projets dont le Centre d’art pariétal de Lascaux-Montignac (Dordogne), ou le Centre d’expositions, de séminaires et de congrès d’Annecy. L’agence a par ailleurs été sélectionnée en 2013 par la Société du Grand Paris pour prendre part à la procédure négociée concernant la gare de Noisy-Champs et a participé également au dialogue compétitif pour l’aménagement du Grand Palais des Champs-Élysées. En outre, l’agence s’est récemment vue confié la réalisation du futur siège du Groupe Le Monde à Paris.
Ce dernier projet prévoit la réalisation d’un ensemble immobilier avenue Pierre Mendès France (XIIIème arrondissement), sur une zone de couverture des voies ferrées de la gare d’Austerlitz. À l’échelle de la ville, il s’agit d’une localisation exceptionnelle, tant aux plans de l’histoire et du paysage de la Seine que de la dynamique récente d’aménagement urbain. À proximité de la Bibliothèque nationale de France, de la Cité de la mode, de cinémas et d’établissements universitaires, le site s’inscrit en outre dans un environnement culturel stimulant. Le paysage urbain est, de ce point de vue, en adéquation avec l’univers de référence du Groupe Le Monde, associé à l’information, à la culture de l’écrit et à la diffusion des connaissances. Ce contexte incite à penser une architecture qui réponde à un programme, mais qui soit également en capacité d’offrir des expériences spatiales à tous.
Le site permet l’édification d’une architecture bénéficiant d’une forte visibilité. En cela, il offre l’opportunité de concevoir un bâtiment-signal, emblématique du développement urbain de la  Paris Rive Gauche. Au sein de notre agence, le processus de conception architecturale conjugue, dès les premières phases du projet, forme et fonction. Le volume initial est dessiné selon une approche de sculpture urbaine, où les contraintes sont envisagées par notre équipe en termes de singularité à exploiter. Il en résulte un bâtiment en forme de pont enjambant littéralement le site. Ce « pont habité » permet de concevoir de réels espaces de connexion entre les différentes entités qui composent le Groupe Le Monde et de mutualiser des services au sein du groupe.
Au plan urbain, la forme du bâtiment dégage un large espace public ouvert sur la ville au niveau du sol. Cette place permet la déambulation des piétons entre deux parties contrastées de la ville, côté Seine et coté gare. À ce titre, elle rend le projet porteur de lien urbain, de tissage, en cohérence avec les orientations d’aménagement de la ZAC Paris Rive-Gauche. Plus largement, cette insertion dans le tissu urbain renoue avec la tradition du journal Le Monde, dont l’histoire est liée à celle de Paris.
Nous avons dégagé un concept architectural d’ensemble, une architecture non statique, au sens où elle fonctionne tant à l’échelle architecturale qu’à celle de la ville, où l’organisation interne est pensée en termes de qualité d’usage et où le rapport à la ville est traité de façon tout à fait concrète par l’échelle du bâtiment, par sa volumétrie et par le fait que l’espace public se prolonge en son sein. Pour parvenir à cela, nous proposons un projet singulier et ambitieux qui établit des connexions urbaines à l’échelle du site comme à l’échelle du quartier et qui invite le public à contribuer à la vie du lieu.    

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