Lundi 22 Avril 2019  
 

N°124 - Quatrième trimestre 2018

La lettre diplometque
  Éditorial
Entretien exclusif
Coopération
Diplomatie & Défense
Innovation
Culture
 
La lettre diplometque
La lettre diplomatique Haut
     Jordanie
 

« La Jordanie est l’un des pays de la région les plus engagés dans les réformes »

Par M. Nael Al Kabariti,
Président de la Chambre de commerce de Jordanie

La France et la Jordanie sont liées par une relation d’amitié et de confiance. La France partage une grande proximité de vues avec la Jordanie sur de nombreux sujets régionaux et internationaux. Le dialogue entre nos deux pays est donc étroit et approfondi. Il s’illustre par la régularité des contacts bilatéraux de haut niveau.
La Jordanie est une économie émergente de taille modeste, avec un PIB supérieur à 25 milliards d’euros porté par le secteur des services financiers – la première banque arabe est une banque jordanienne – ainsi que le secteur du tourisme, le commerce et l’immobilier. Le secteur manufacturier représentait moins de 30% du PIB en 2014. L’économie jordanienne a été largement libéralisée et privatisée dans les années 2000, période de forte croissance.
Disposant de peu de ressources naturelles (absence d’hydrocarbures, pénurie d’eau), la Jordanie est l’un des pays de la région les plus engagés dans les réformes (privatisations, réformes fiscales, ouverture du secteur bancaire…). Les trois principales richesses du pays sont le phosphate, le potasse et le calcaire. Des réformes économiques récentes visant à libéraliser le commerce et à attirer les investissements ont permis à la Jordanie d’afficher de bonnes performances. Le taux de croissance du PIB a été de 3% pour l’année 2013 (2,8% en 2012). La pauvreté, le chômage (12,5% en 2013) et une importante dette extérieure couplée avec une forte dette publique (80% du PIB en 2013) demeurent les principaux obstacles du pays. L’économie jordanienne reste vulnérable aux chocs externes et aux troubles régionaux. À l’heure actuelle, elle reste aussi très dépendante des aides extérieures (prêt de 2 milliards de dollars sur trois ans du Fonds monétaire international en 2012).
Peu affectée par la crise financière, la Jordanie a subi un ralentissement modéré de son économie ces deux dernières années, notamment en raison d’une diminution des transferts de revenus de la main d’œuvre émigrée dans les pays voisins et des transferts des migrants qui correspondent en moyenne à près de 3 milliards de dollars par an (soit plus de 15% du PIB). Ses perspectives économiques sont assez préoccupantes, notamment en raison de l’impact sur le court terme du « printemps arabe » qui a réduit le nombre de touristes visitant le pays (secteur important de l’économie Jordanienne), mais surtout des conséquences de la crise en Syrie qui perturbe fortement l’économie frontalière dans le nord du pays.
En effet, les suites du printemps arabe ainsi que la situation régionale a directement impacté la Jordanie et surtout le secteur du tourisme, qui constitue la pierre angulaire des composantes de l’économie jordanienne. En outre, la Jordanie est devenue une destination pour les réfugiés syriens et irakiens, constituant un fardeau pour son économie.
En conséquence, les principaux pays industrialisés et les pays du Golfe doivent coopérer avec la Jordanie pour être en mesure de continuer la mission humanitaire qui lui est confiée par les Nations unies, d’autant plus que la Jordanie est une oasis de sécurité et de sûreté dans une région enflammée.
En ce qui concerne le secteur privé jordanien, la Chambre de commerce de Jordanie travaille de toutes ses forces pour participer activement avec le secteur public à la politique économique et au développement de stratégies, y compris des mécanismes et des moyens nécessaires pour la mettre en pratique.
Notre chambre de commerce regarde vers l’avenir et veut coopérer positivement avec les initiatives visant à réaliser le développement économique. Elle travaille pour mobiliser toutes les capacités en vue de fournir toutes les formes de soutien et d’assistance aux investisseurs locaux, régionaux et internationaux s’intéressant à investir en Jordanie.    

Retour en haut de page
 
 

 
La lettre diplomatique Bas
  Présentation - Derniers Numéros - Archives - Nos Liens - Contacts - Mentions Légales