Lundi 22 Avril 2019  
 

N°124 - Quatrième trimestre 2018

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     Croatie
 

Le partenariat stratégique, un nouvel élan pour les relations croato-françaises

Entretien avec M. Branko GRCIC,
Vice-Premier Ministre croate et  Ministre du Développement régional et des Fonds de l’Union européenne

La Lettre Diplomatique : Monsieur le Vice-Premier Ministre, le point d’orgue de la visite officielle que vous effectuez ce 2 mars 2015 à Paris est la signature du nouveau plan d’action du partenariat stratégique entre le France et la Croatie. Pourriez-vous nous présenter les nouvelles priorités définies dans cette feuille de route ? Dans quelle mesure l’adhésion de la Croatie à l’Union européenne (UE) peut-elle renforcer ce partenariat ?

M. Branko Grcic : Les rapports politiques entre nos deux pays sont excellents et stables. La signature du Plan d’action leur donne un élan nouveau, et nous croyons que les rapports économiques vont encore plus se renforcer, étant donné l’intérêt qui a été manifesté par les deux parties. Ce qu’indique aussi les résultats de l’intégration de la Croatie au sein du marché unique de l’UE.

L.L.D. : À l’occasion de votre rencontre avec les représentants du MEDEF, vous avez annoncé l’adoption d’un nouveau paquet de lois favorisant les investissements étrangers. Pourriez-vous en décrire les mesures les plus significatives ? Quelles opportunités ouvrent-elles aux entreprises étrangères, et plus particulièrement françaises ? Dans quelle mesure une plus grande ouverture de l’économie croate peut-elle contribuer à son redressement ?
B.G. : Nous avons mis en place toute une série de mesures légales pour inciter l’investissement privé, qui placent la Croatie parmi les pays attractifs pour les investisseurs. Le fait que la France se situe au septième rang parmi les dix pays qui investissent le plus en Croatie, et que la présence des entreprises françaises en Croatie connaisse une croissance permanente, le confirme. L’adhésion de la Croatie à l’UE a contribué à cela, mais aussi le fait que la Croatie progresse dans le classement Doing Business, améliore le climat des affaires et facilite l’activité des entreprises. L’économie montre les premiers et légers signes de rétablissement – avec la hausse continue de la production industrielle et des exportations, ainsi que la diminution du taux de chômage et la croissance de l’emploi –, ce qui démontre que nous faisons exactement ce que nous devons faire pour remettre la Croatie sur le chemin de la croissance.

L.L.D. : Membre de l’UE depuis près de deux ans, l’entrée dans la zone euro est la prochaine étape majeure qui attend la Croatie. Quel calendrier vous êtes-vous fixés ? Selon vous, quelles réformes doivent encore être menées, notamment en termes de régulation de l’inflation et du déficit budgétaire ? Comment percevez-vous les difficultés que traverse aujourd’hui la zone euro ?

B.G. : L’adoption de réformes, la refonte structurelle de l’économie, l’augmentation de l’efficacité du secteur public, le renforcement du marché du travail, le soutien à l’emploi, un meilleur climat d’affaires, sont autant de tâches sur lesquelles nous travaillons intensément. Nous, en tant que gouvernement, sommes pleinement conscients de ce qu’il faut pour la Croatie. Actuellement, nous sommes en train d’élaborer le nouveau Programme national de réformes. Nous avons toute une série de mesures réformatrices. Il faut aussi savoir que les réformes entraînent le renforcement de l’efficacité du système, ce qui a alors pour principal effet la diminution des dépenses par unité de service que le secteur public offre à la population et aux acteurs économiques. Nous nous sommes pleinement consacrés à tout cela, et nous pouvons en voir les résultats, par exemple, dans le secteur de la santé où les listes d’attente se raccourcissent. Ainsi, nous faisons tout non seulement pour offrir plus pour le même budget, mais aussi pour imposer des mesures de coupes dans les dépenses des secteurs qui excédent le cadre budgétaire prévu.

L.L.D. : Le 30 octobre 2014, la Croatie et la Commission européenne ont adopté un « accord de partenariat » qui définit l’utilisation des crédits des Fonds structurels et d’investissement européens 2014-2020, qui s’élèvent à près de 11 milliards d’euros. Quels seront les axes prioritaires auxquels les fonds sont destinés ? Quels objectifs de développement votre pays s’est-il fixé d’ici 2020 ?


B.G. : En effet, la Croatie n’a jamais eu jusque-là autant de moyens disponibles pour encourager la croissance et le développement, avec presque 11 milliards d’euros provenant de fonds structurels et d’investissements européens et environ 2 milliards d’euros de co-financement national. En tout, cela fait plus de 12,5 milliards d’euros grâce auxquels nous pourrons renforcer la qualité de vie de tous les citoyens.
En accord avec les principaux objectifs des politiques d’emploi, de compétitivité et de construction d’une société inclusive et juste, nous avons déterminé des priorités pour l’investissement, dont le soutien aux entrepreneurs, la connexion des réseaux de transports, l’innovation, la propreté de l’environnement, un développement régional égal de toutes les régions croates, le soutien au développement de l’agriculture, etc.
En accord avec la Stratégie Europe 2020 nos objectifs sont : un taux d’emploi à 62,9% (de la population entre l’âge de 20 ans et l’âge de 64 ans) ; un investissement annuel dans la recherche et le développement à hauteur de 1,4% du PIB ; l’atteinte des objectifs « 20-20-20 » pour le climat et l’énergie ; un taux de déscolarisation précoce en dessous de 4% ; un minimum de 35% de personnes hautement éduquées dans la tranche des 30 à 34 ans ; ainsi qu’une diminution de la population exposée aux risques de pauvreté de 150 000 personnes par rapport à 2012.    

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