Par M. Alain STORCK, Président de l’Université technologique de Compiègne (UTC)
Dans le cadre de sa politique de développement à l’international, l’Université de technologie de Compiègne (UTC) a décidé d’ouvrir un campus en Amérique du Sud dont l’objectif est de déployer ses missions de formation, de recherche technologique et de partenariats avec les milieux socio-économiques, sur un modèle favorisant à la fois l’interrelation entre les cultures et la diffusion de la langue française. Ainsi, l’UTC a inauguré en mars 2014 un campus au sein du lycée français Jean d’Alembert de Viña del Mar au Chili, en présence de Mme Hélène Conway-Mouret, ancienne Ministre déléguée des Français à l’étranger. Ce campus héberge, dans un premier temps, un tronc commun d’ingénierie (1er cycle universitaire scientifique), d’une durée de deux ans, ouvert aux élèves des lycées français d’Amérique du Sud, et à tout autre élève provenant d’un établissement d’enseignement secondaire de cette région, moyennant un programme de remise à niveau et après sélection. Au terme de ces deux années, l’étudiant pourra soit poursuivre ses études d’ingénieur à l’UTC, soit intégrer, en fonction de la spécialité choisie, une université chilienne partenaire comme l’Universidad de Concepción, la Pontificia Universidad Católica de Valparaíso, l’Universidad Técnica Federico Santa María, l’Universidad de Valparaíso, des universités régulièrement classées parmi les cinq meilleures universités du Chili. Des conventions de reconnaissance de ce tronc commun ont été signées avec ces universités et des cursus double-diplômants sont en cours d’élaboration permettant aux étudiants d’obtenir, après six années de formation, les diplômes français et chilien d’ingénieur. Ces double-diplômes seront basés sur la complémentarité des universités afin de former des ingénieurs bi-culturels et à compétences spécifiques pour couvrir les nouveaux besoins permettant le développement non seulement d’entreprises sud-américaines en intégrant la culture française mais aussi de sociétés françaises pour leur approche de la culture sud-américaine. Progressivement, les débouchés de ce cycle préparatoire devrait s‘élargir non seulement en France, avec la possibilité d’intégrer d’autres écoles d’ingénieurs ou des universités, mais aussi en Amérique du Sud en signant d’autres conventions de reconnaissance avec des universités sud-américaines prestigieuses. Cette initiative de campus nouvelle génération est innovante à plusieurs niveaux : 1- Un partenariat tripartite entre un lycée français à l’étranger, des universités étrangères et une université française, ce qui fait de ce projet un des premiers labellisé « PITES » (projets internationaux triangulaires d’enseignement supérieur), dont l’objectif est de promouvoir les projets qui facilitent la poursuite d’études en France pour les élèves issus des lycées français à l’étranger ; 2- Une implantation de l’UTC au Chili qui contribue à étendre le réseau des établissements français à l’étranger (le plus grand réseau d’établissements étrangers au monde) au niveau du premier cycle universitaire, et à promouvoir la langue française, la culture française aussi bien que le modèle français de formation des ingénieurs ; 3- Un partenariat avec les milieux économiques : ce programme, appuyé par la Chambre de commerce et d’industrie franco-chilienne, conduit à la formation d’ingénieurs bi-culturels répondants aux besoins des entreprises françaises, en particulier picardes, pour leur développement en Amérique du Sud et en Picardie ; et le groupe GDF Suez délivre notamment des bourses d’études, d’excellence et sociales, aux étudiants du programme ; 4- Le montage de ce campus en fait un projet pilote doublement réplicable : dans les autres régions du monde grâce au réseau des établissements français à l’étranger, et réplicable dans d’autres domaines que les sciences, comme les lettres, l’économie, etc. Enfin, ce tronc commun est une première pierre dans la construction d’une antenne complète de l’UTC en Amérique du Sud pour déployer formation, recherche technologique et partenariats avec les milieux socio-économiques. |