Par M. Jean-Marc BESNIER, Président de la Chambre de commerce et d’industrie franco-chilienne
Des perspectives de croissance intéressantes La Présidente du Chili, Mme Bachelet, a engagé une politique ambitieuse de réformes destinée à réduire les inégalités sociales. La première réforme, fiscale, est destinée à financer la réforme phare de son gouvernement, celle de l’éducation. Elle été adoptée en 2014 et prévoit une augmentation progressive de l’impôt sur les bénéfices des sociétés, selon les cas, de 20% à 25%, voire 35%. Un projet de refonte du système électoral est aussi en cours afin de favoriser une meilleure représentativité des élus. La réforme fiscale a créé un climat d’incertitude dans le secteur privé et un ralentissement des investissements. Combiné à la baisse du prix du cuivre (50% des exportations chiliennes) liée au ralentissement chinois, il explique la maigre performance de l’économie chilienne en 2014 qui n’a progressé que de 1,7%. En revanche, il est prévu une progression supérieure pour 2015 avec une croissance qui approcherait les 3%. Cette volonté de « rééquilibrage » permet d’espérer une stabilité sociale que ces dernières années avaient vue menacée. D’ailleurs, les perspectives de croissance à moyen et à long terme demeurent intéressantes. La baisse récente du peso chilien, liée à celle du pétrole, redonnent à l’industrie exportatrice une compétitivité qu’elle avait progressivement perdue. Le Chili reste un marché porteur pour les entreprises françaises.
Des opportunités dans trois principaux secteurs Le Chili a mis en place une politique volontariste de développement des énergies renouvelables : solaire, éolien et géothermie. Plusieurs sociétés françaises sont présentes dans ce secteur (EDF, GDF Suez, Solar Direct, Total, DCNS, etc.) et le potentiel n’est pas épuisé. Les technologies de l’information et de la communication (TIC) représentent un autre secteur porteur. Il y a une réelle volonté des autorités de donner une impulsion à l’innovation et la CORFO (Corporacion de Fomento de la Produccion), organisme d’État, a mis en place des programmes ad hoc (« Start Up Chile » et « InnovaChile »). Autre secteur porteur : l’industrie agroalimentaire. Le Chili est un grand exportateur de fruits, de légumes, de vins et de produits de la mer. Si on excepte le vin, la production incorpore peu de transformation et de valeur ajoutée. Il y a donc de réelles possibilités dans les domaines des process de production, de l’emballage, de la présentation des produits et de leur commercialisation.
L’approche du marché chilien Le Chili est un pays ouvert sur le monde, compétitif et le niveau de vie des Chiliens a augmenté au cours des trente dernières années. Ce sont aujourd’hui des consommateurs avertis, qui voyagent et reconnaissent la qualité. Pour réussir, il faut donc apporter une véritable valeur ajoutée. La facilité pour introduire des produits étrangers (faiblesse des droits de douane, facilité de dédouanement, etc.) n’exclue pas la nécessité de disposer d’un niveau minimum de moyens pour réussir et il faut s’appuyer sur des relais sur place (avocat, fiscaliste, etc.). Par ailleurs, le crédit local est rare et cher, surtout pour une entreprise débutante. Enfin, le Chili est une excellente plateforme pour travailler dans d’autres pays d’Amérique du Sud, comme le Pérou et la Colombie, car il offre un cumul d’atouts exceptionnels pour une PME : stabilité et sécurité juridiques, faible niveau de corruption, qualité des infrastructures, niveau modéré des coûts, absence d’insécurité et qualité de vie.
Le rôle de la Chambre La Chambre de commerce et d’industrie franco-chilienne met à la disposition des PME une série d’outils destinés à faciliter leur implantation. Son business center offre des services de domiciliation légale jusqu’à ceux de portage salarial en passant par la location de bureau et la gestion du « back office ». Son bureau d’emploi, ses services de traduction, de courrier rapide et ses outils de formation ou de gestion des ressources humaines sont autant d’appuis également à la disposition des arrivants comme des sociétés déjà installées, dont les 275 adhérents de la Chambre. Enfin, en vertu d’un accord qui devrait être signé prochainement, la Chambre devrait devenir un opérateur de la CORFO pour les programmes destinés à promouvoir les start-ups et l’innovation. |