Lundi 22 Avril 2019  
 

N°124 - Quatrième trimestre 2018

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L’A400M : un avion de transport militaire polyvalent assemblé à Séville

Par M. Franscisco Fernández-Sáinz, Managing Director d’Airbus Military

 

Le programme A400M est maintenant bien avancé, les étapes contractuelles ont été franchies en avance ou conformément au calendrier ; le travail de design va bientôt s’achever, les achats sont accomplis à 75% ; l’outillage a été défini et les contrats d’achats bouclés. Plus concrètement, et en plus des tests de pièces et des essais d’usinage, la première découpe de métal a eu lieu pour produire un des premiers éléments de l’avion. De plus, le test complet du premier moteur TP400-D6 sera effectué très prochainement.

Un investissement considérable aussi bien en matière de main d’œuvre qu’en technologie a été fait à travers toute l’Europe pour s’assurer du succès de ce qui sera, dès la première livraison en 2009, le premier avion militaire de taille moyenne à entrer en service pour les 40 prochaines années.

Cela fait maintenant plus de vingt-quatre mois que le programme d’avion de transport militaire A400M a été lancé grâce à la signature d’un contrat unique portant sur 180 avions et destiné à sept nations européennes de l’OTAN. Le contrat a été signé entre Airbus Military et l’OCCAR, (l’Organisation Conjointe de Coopération en matière d’Armement), l’agence européenne d’achats agissant comme une interface unique entre le fabricant et les sept clients de lancement.   

Le lancement de l’A400M a été un événement novateur dans divers domaines. Jamais auparavant autant de nations n’ont agi de concert pour produire des équipements militaires. Des approvisionnements communs d’une telle ampleur et traités dans un seul contrat représentent également une première. De même, jamais les conditions générales d’un contrat d’achat militaire n’ont été rédigées comme un contrat commercial. Airbus Military a répondu par cette approche commerciale à la demande des ministères de la Défense des nations clientes qui désiraient appliquer une méthode d’achat performante (Smart Procurement), dans un contexte de réduction des budgets de la défense. Les appareils seront donc développés, produits et livrés au sein d’un programme développé en une seule phase, à un prix contractuel fixe, avec des performances et des dates de livraison garanties. Ce n’était pas le cas auparavant, quand les contrats d’acquisition militaire présentaient couramment des phases successives, donnant lieu à des dépassements de budget et de délais.

Le programme A400M prévoit une période de 77 mois entre la signature du contrat et les premières livraisons clients fin 2009, avec un premier vol planifié début 2008.

 

Une avancée industrielle

Le programme A400M est aujourd’hui en bonne voie. Quatre étapes contractuelles ont déjà été franchies, la première – la livraison du plan qualité au client (l’OCCAR), ayant été réalisée avec une légère avance par rapport au planning, en août 2003. La phase de développement du moteur TP400-D6 d’EPI, sélectionné pour le nouvel avion de transport militaire, a débuté fin janvier 2004, la Maquette Digitale du cockpit a été achevée en juillet 2004; la certification de type d’EASA a été soumise en avril 2005. Ceci montre la volonté d’Airbus Military de s’assurer que les avantages de l’approche commerciale sont directement mesurables par le client.

Plus concrètement, l’avancement du programme industriel se traduit par un investissement considérable sur les plans de la main d’œuvre et de l’infrastructure par les associés industriels. Environ 4 000 personnes sont maintenant employées dans les installations européennes et dix nouveaux bâtiments majeurs ont été ou vont être construits en Europe tout spécialement pour l’A400M, sans compter ceux qui ont été réaménagés ou agrandis.

Le programme va bénéficier de quelques-unes des plus modernes installations au monde. Ceci se justifie d’autant plus que de nombreux processus et matériaux utilisés pour l’A400M sont nouveaux, parmi lesquels l’usage intensif de matériaux composite sur les principales structures majeures.

 

L’avancement du programme

Les équipes de l’A400M sont désormais totalement plongées dans les phases de design, pré-production et test, mais aussi dans la production complète des éléments principaux du premier avion. Une cérémonie fêtant la première découpe de métal pour le futur avion s’est tenue à Varel au Nord de l’Allemagne en janvier de cette année. Il s’agissait de célébrer la première fabrication en série du premier morceau de l’avion : le cadre inférieur du fuselage central.

Les partenaires européens de l’A400M suivront le « modèle Airbus » de partage des rôles (design, production etc.) comme c’est le cas côté civil. Ainsi, le Royaume-Uni est responsable de la voilure, l’Allemagne du fuselage, la France de l’intégration des systèmes alors que l’Espagne est responsable de l’intégration des moteurs, de la chaîne d’assemblage final, de l’empennage horizontal et de la livraison de l’avion.

 

Les moteurs de l’A400M sont fabriqués à Madrid

L’équipe des moteurs est située à Madrid et gère tous les aspects relatifs au développement et à l’intégration des moteurs. Février et Mars de cette année ont vu le démarrage de la construction des pylônes et la mise en place de la définition des outils spécifiques à la fabrication des capots moteurs.

En avril dernier, les process de fabrication pour l’intégration de la nacelle ont été réalisés.

En parallèle, le fournisseur, EuroProp international (EPI), travaille sur le développement du tout nouveau moteur turbo-hélice TP400-D6. Le compresseur de pression intermédiaire a été testé avec succès en novembre 2004 à l’usine MTU à Munich et un essai complet du moteur est prévu pour septembre de cette année. Ce test sera suivi par un autre associant moteur et hélice en décembre. Le CMS (control and monitoring system) a été testé avec succès fin mai dernier dans l’usine Snecma de Vilaroche près de Paris.

Marshal Aerospace du Royaume-Uni a été sélectionné pour fournir le banc de test du moteur, après obtention du contrat en décembre 2004. Ils installeront le TP-400 sur un C-130 pour des essais en vol lors d’un programme commençant mi-2006 pour une durée de quinze mois.

 

L’A400M sera assemblé à Séville

Le programme de l’A400M est synonyme d’innovation pour l’industrie. L’établissement en Espagne d’une chaîne d’assemblage d’un produit unique de type Airbus est ainsi une première. L’assemblage final de l’A400M sera effectué à Séville, en Espagne, où 600 000 m2 de terrain situés au sud de l’aéroport de Séville ont été achetés en décembre 2003 par EADS CASA.  

L’assemblage de l’avion, les tests au sol, les essais en vol, le développement, et la certification, la réception et la livraison client de l’avion s’effectuent à partir du ‘Final Assembly Line (FAL) à Séville.

Les partenaires industriels et les sous-traitants enverront les divers composants systèmes et sous-systèmes à Séville, tout comme ils le faisaient, pour les programmes civils vers Toulouse et Hambourg. Le même moyen de transport aérien – le Béluga – sera utilisé pour déplacer les éléments les plus importants de l’avion à travers l’Europe, et au sein des nouveaux sites partenaires d’Airbus Military.

Après la phase de préparation du site, les travaux de construction ont commencé début 2005 sur le hangar principal de construction et celui de développement et d’essais en vol. La structure de ces deux bâtiments sera achevée à la fin de l’été 2005 et les contrats concernant les stations principales d’assemblages ont d’ores et déjà été attribués.

 

Un marché potentiel

Airbus Military a toujours été conscient du potentiel du marché de l’A400M, en plus des 180 appareils commandés par les clients de lancement européens. Ceci a été confirmé en avril dernier par la signature d’un contrat entre Airbus Military et le gouvernement d’Afrique du Sud, faisant ainsi de l’industrie Sud-Africaine un partenaire du programme A400M et un fournisseur de composants de haute valeur. La participation de l’Afrique du Sud se soldera par l’acquisition de huit avions, amenant ainsi le carnet de commandes à 188. L’Afrique du Sud devient ainsi le premier client de l’A400M hors Europe.            

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