Lundi 22 Avril 2019  
 

N°124 - Quatrième trimestre 2018

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Le Japon à l’UNESCO : un partenariat multiforme et un soutien sans faille

Par S.E.M. Isao Kiso,
Ambassadeur, Délégué permanent du Japon auprès de l’UNESCO

Aujourd’hui plus que jamais, et à mesure que s’intensifie l’interdépendance des États dans le processus de mondialisation, la réponse appropriée aux défis mondiaux auxquels nous sommes confrontés, réside sans doute dans l’adoption d’une approche collective et multilatérale.
Parallèlement, il se confirme que l’on se dirige vers une prise de conscience plus profonde de l’importance de l’universalisation de l’éducation comme solution au problème majeur de la pauvreté, ainsi que du rôle primordial de la culture et de la science dans le développement durable des sociétés. C’est dans ce contexte et cet esprit que le Gouvernement japonais souhaite placer son action et orienter sa contribution aux missions de l’UNESCO dans les domaines de l’éducation, de la science et de la culture.
Au Japon, les activités relatives à l’UNESCO initiées par le secteur privé ont vu le jour très tôt. En effet, la première association UNESCO du monde est née en 1947 à Sendai, ville située au Nord-Est du pays. Et c’est en 1951 que le Japon a rejoint l’UNESCO, s’intégrant ainsi pour la première fois au système des Nations unies après la Seconde Guerre mondiale. Aujourd’hui, la contribution financière du Japon à l’Organisation se situe au deuxième rang derrière les États-Unis d’Amérique, et, en tant que pays membre du Conseil exécutif, le Japon prend une part active aux efforts de l’UNESCO visant à la mise en place d’une gestion structurelle plus rationnelle et plus efficace, ainsi que d’une politique stratégique mieux ciblée.
Outre l’acquittement régulier de sa participation financière obligatoire, le mécanisme des Fonds-en-dépôt représente une part importante de la contribution volontaire du Japon aux activités de l’UNESCO, chacun de ces Fonds étant dédié à un domaine d’action spécifique.
Le Ministère japonais de l’Éducation, de la Culture, des Sports, des Sciences et des Technologies a créé le premier Fonds-en-dépôt en 1962, suivi par le Ministère des Affaires étrangères en 1989. Depuis lors, les contributions volontaires du Japon à l’UNESCO figurent parmi les plus importantes.
Les objectifs de ces Fonds sont multiples : éducation pour tous, préservation et sauvegarde du patrimoine culturel matériel et immatériel, renforcement des capacités des ressources humaines dans les pays en voie de développement, éducation en vue du développement durable, promotion de la recherche scientifique, notamment à travers des projets liés au Programme hydrologique international, à la Commission océanographique intergouvernementale, à la biosphère, mais aussi promotion de la coopération internationale et de la compréhension mutuelle.
En dehors même de ces Fonds-en-dépôt, le Japon a décidé, début 2012, de contribuer à hauteur de 4,8 millions de dollars aux projets post-conflit / post-désastre mis en œuvre par l’UNESCO en Afrique et au Moyen-Orient, alors même qu’en mars 2011, l’Est du Japon avait été frappé par un séisme d’une ampleur sans précédent, témoignant ainsi de son engagement sans faille et de sa volonté de maintenir un partenariat fructueux avec l’Organisation.
La sauvegarde du Patrimoine mondial revêt une grande importance pour le Gouvernement et le peuple japonais. L’année 2012 marque le 40ème anniversaire de l’adoption par la Conférence générale de l’UNESCO de la Convention du Patrimoine mondial. À cette occasion, et en collaboration avec l’Organisation, le Japon a accueilli en novembre 2012 la réunion de clôture de cette célébration. Celle-ci s’est tenue à Kyoto, ville au riche patrimoine culturel dont de nombreux sites sont classés sur la Liste du Patrimoine mondial.
Cet événement a été l’occasion pour les parties prenantes à la Convention de faire une synthèse des engagements internationaux pris depuis 40 ans dans le domaine de la protection du patrimoine mondial et leur a permis de réfléchir à l’avenir de cette Convention. En étant le pays hôte de cet événement majeur, le Japon a réussi à faire la preuve incontestable de son engagement pour la sauvegarde et la conservation du patrimoine mondial, ainsi que de sa volonté de contribuer au développement futur de la Convention. Quelques centaines de participants y ont pris part : experts dans le domaine du patrimoine culturel et naturel, membres des gouvernements des pays signataires de la Convention, hauts cadres du Secrétariat de l’UNESCO au premier rang desquels Madame Irina Bokova, Directrice générale de l’UNESCO, représentants des ONG internationales et de nombreux journalistes…. Le Japon est convaincu que cette célébration a été un succès et constitue un moment fort de l’histoire de la Convention.
La promotion de l’Éducation en vue du développement durable (EDD) est également une priorité pour le Japon. À cet égard, le Japon organisera en novembre 2014 à Aichi-Nagoya et Okayama, une Conférence mondiale sur l’Éducation en vue du Développement durable, événement organisé pour marquer la fin de la Décennie des Nations unies pour l’Éducation en vue du Développement durable (DEDD). Cette conférence aura pour objectif de célébrer la décennie passée et les actions menées en faveur de la promotion de l’EDD, de réorienter l’éducation pour un avenir meilleur pour tous, d’accélérer les actions visant au développement durable et de fixer un agenda pour l’EDD pour l’après 2014.
Plus concrètement, l’ordre du jour comprendra une révision de l’impact des idées promues dans le cadre de la DEDD sur la base des données fournies par les parties prenantes, une analyse des obstacles rencontrés durant ces dix années, et des leçons pouvant être tirées de l’expérience passée. Sur la base de l’idée que l’EDD se fonde sur l’éducation et l’apprentissage pour tous, cette conférence mettra l’accent sur la place de l’EDD en tant que partie intégrante d’une éducation de qualité. Elle soulignera également le rôle de l’EDD dans la transition vers des économies et des sociétés « vertes » et dans la facilitation de la planification et de la mise en œuvre intersectorielle des projets liés au changement climatique, à la biodiversité et à la réduction du risque de catastrophe naturelle. Enfin, deux ans après la réunion Rio+20, cette conférence mettra en exergue la raison d’être de l’EDD dans le cadre de la réalisation des objectifs globaux de l’éducation et du développement d’après 2015.
Dans le cadre d’une tendance globale d’austérité budgétaire, l’UNESCO est aujourd’hui confrontée à des défis majeurs et le Japon souhaite exprimer sa volonté de lui apporter un soutien sans faille pour l’aider à les relever. En effet, de la mandature de M. Koïchiro Matsuura, ancien Directeur général, qui initia avec succès de nombreuses réformes structurelles, permettant une rationalisation des activités de l’UNESCO et l’obtention de résultats concrets, à l’arrivée de Mme Irina Bokova à la tête de l’Organisation, et à sa volonté de poursuivre les réformes initiées par son prédécesseur, le Japon a toujours été soucieux de l’efficacité des programmes ainsi que de la bonne gouvernance de l’UNESCO afin de mieux servir ses idéaux de paix et de développement social. C’est ainsi que le Japon souhaite réaffirmer son plein soutien aux différentes initiatives mises en œuvre par la Directrice générale, qui voit dans la réforme de la gestion de l’Organisation un moyen de mieux faire face aux défis actuels.
L’ensemble des aspects que je viens d’évoquer se veut la parfaite illustration de la volonté du Japon de poursuivre, aujourd’hui plus que jamais, ses efforts pour contribuer aux actions de l’Organisation et défendre ses idéaux de paix, de développement social et de compréhension mutuelle entre les peuples.   

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