Lundi 22 Avril 2019  
 

N°124 - Quatrième trimestre 2018

La lettre diplometque
  Éditorial
Entretien exclusif
Coopération
Diplomatie & Défense
Innovation
Culture
 
La lettre diplometque
La lettre diplomatique Haut
     Japon
 

L’innovation au cœur du succès de Toyota-France

Entretien avec M. Pascal Ruch,
Président-Directeur général de Toyota France

La Lettre Diplomatique : Monsieur le Président,  le groupe Toyota a  célébré en 2011 le 10ème anniversaire de l’ouverture du site d’Onnaing, situé près de Valenciennes. Comment définiriez-vous les atouts de son implantation en France ? Quel regard portez-vous sur les apports communs des cultures industrielles française et japonaise ?

M. Pascal Ruch : La France est le berceau de l’automobile et la philosophie de Toyota est de produire localement ses modèles au plus proche du marché, afin de répondre aux attentes de ses clients. Il était important pour Toyota d’être présent sur le « Vieux continent ».
Toyota a en effet démarré la production de la Yaris de première génération en 2001. L’objectif était de recruter 1 500 personnes pour la production de 100 000 véhicules par an. Aujourd’hui, grâce au bon retour du marché, le site est monté en puissance et plus de 3 600 personnes travaillent désormais à la conception de la citadine Yaris dont la production dépassera cette année les 185 000 unités.
Les atouts de la région sont doubles : une géographie qui place le site de production au cœur de l’Europe industrielle avec la présence de nombreux équipementiers automobiles, un réseau autoroutier dense et, principalement, la présence de 110 millions de consommateurs dans un rayon de 300 kilomètres. Le second atout de la région réside dans la qualité de sa main d’œuvre et dans son savoir-faire, des critères fondamentaux pour la qualité de notre production.
Les relations entre la France et le Japon sont anciennes, leurs cultures industrielles respectives étant assez comparables avec notamment un fort héritage et un savoir-faire manufacturier hors pair. Mais il est vrai que commercialement, les relations se sont véritablement développées à la fin des années 1990, au moment de la nomination d’un Ambassadeur aux Investissements étrangers en France, la création de la campagne « Le Japon c’est possible », et de l’organisation de « l’Année du Japon en France » et de la « France au Japon ». À partir de cette date et en ce qui nous concerne, les échanges se sont intensifiés.

L.L.D. : Outre la version essence et diesel de la Yaris III, Toyota a lancé en 2012 la production d’une version hybride de ce modèle. Dans un contexte jugé plutôt difficile pour l’investissement, comment expliquez-vous la consolidation de la présence industrielle de votre groupe sur le marché français ?

P.R. : Le marché automobile européen et notamment français est, en effet, extrêmement compétitif. Pour y être présent, il est important d’innover, de planifier sur le long terme et de proposer des modèles qui répondent aux besoins du consommateur. Depuis le démarrage de la production, Toyota a investi sur le site et pour ses opérateurs plus d’un milliard d’euros.
Les Yaris 1ère et 2ème générations dessinées par le bureau de style européen Toyota ED²  situé à Sophia-Antipolis près de Nice ont rencontré un succès immédiat en Europe, devenant ainsi les modèles Toyota les plus vendus. La troisième génération de Yaris produite en 2011 et le lancement de sa version hybride, première citadine Full Hybrid à être produite en Europe, en 2012, poursuivent cette tendance car elles correspondent à l’attente de nos clients en Europe. La Yaris Hybride représente une véritable révolution technologique et nous sommes heureux que sa production ait lieu en France.
Par ailleurs, la spécificité de ce site de production, dont l’organisation du travail est régie par le système de production Toyota (TPS), réside dans son extrême compacité, ses performances environnementales et les économies générées. Et les deux piliers du TPS, que sont l’amélioration continue et l’esprit d’équipe, sont des atouts majeurs pour pérenniser nos activités.
Enfin, ce site Toyota vient également de recevoir le label « Origine France Garantie » du certificateur Bureau Veritas pour toute sa gamme Yaris, les deux critères retenus étant la production en France et le pourcentage de conception française devant dépasser les 50%, ce qui est le cas pour les versions essence, diesel et hybride.

L.L.D. : Le groupe Toyota compte affecter une partie de sa production française de la Yaris au marché nord-américain. Quels facteurs ont favorisé cette nouvelle étape de la stratégie d’exportation de votre groupe ?

P.R. : Dès 2013, en effet, le site exportera 25 000 Yaris 1,5 l essence vers le marché nord-américain et portoricain, une opportunité pour notre site. C’est un encouragement concernant l’expertise acquise par le site de Toyota à Onnaing et par ses « members », et un signe fort pour le maintien de l’emploi. Grâce à ces dix années d’expérience, l’exportation de la Yaris conventionnelle essence vers l’Amérique du Nord en plus de la production de la Yaris Hybride positionne le site d’Onnaing en tant qu’acteur d’envergure mondiale au sein de l’organisation de Toyota.

L.L.D. : L’usine d’Onnaing figure parmi les sites pilotes du groupe Toyota dans le domaine environnemental. Comment se caractérisent les efforts d’innovation déployés sur ce plan ?

P.R. : L’objectif du groupe est de réduire les émissions polluantes tout au long du cycle de vie du véhicule, de sa conception, sa production à son recyclage. La production est une étape majeure. Le site de Toyota à Onnaing est en effet l’un des cinq sites pilotes « éco-responsables » du groupe dans le monde en matière de performance environnementale. Il est conçu depuis son origine pour être « propre », « rationnel » et « respectueux de l’environnement », et vise l’amélioration permanente de ses performances environnementales.
À titre d’exemples, 100% des déchets sont valorisés et les eaux pluviales recyclées sont utilisées pour la production. De nouvelles technologies de production d’énergie renouvelable sont utilisées comme le mur solaire et la membrane photovoltaïque en toiture. Par ailleurs il est certifié ISO14001 comme tous nos huit autres sites européens. Depuis 2001, le site a ainsi pu réduire d’un tiers sa consommation énergétique et sa consommation d’eau de pluie de deux tiers.

L.L.D. : Vous avez pris vos fonctions à la tête de Toyota France en février 2012. Quels objectifs vous êtes-vous fixés à court et moyen termes en ce qui concerne le développement commercial du groupe en France ?

P.R. : Notre objectif est de dépasser en France à l’horizon 2015 plus de 4% de part de marché en voitures particulières pour les deux marques Toyota et Lexus grâce à notre réseau de ventes qui emploie plus de 4 000 professionnels. Mais pour progresser, il faut innover et proposer des véhicules toujours plus fiables, plus respectueux de l’environnement et accessibles au plus grand nombre.
Le groupe, pionnier et leader de la technologie hybride, vient de dépasser les 4,6 millions de ventes de véhicules hybrides dans le monde depuis le lancement en 1997 de la Prius et entend produire chaque année un million de véhicules équipés de cette technologie. Nous proposons en France désormais 9 modèles hybrides, la citadine Yaris Hybride, la berline compacte Auris Hybride, la familiale Prius, le premier monospace Prius+, la Prius Rechargeable chez Toyota et la compacte premium CT 200h, la berline sportive GS 450h, le SUV RX 450h et la limousine LS 600h chez Lexus. Je souhaiterais parvenir dès l’an prochain à ce que 30% de nos ventes en France soient constituées de véhicules hybrides.   

Retour en haut de page
 
 

 
La lettre diplomatique Bas
  Présentation - Derniers Numéros - Archives - Nos Liens - Contacts - Mentions Légales