Par Mme Catherine Troendle, Sénateur du Haut-Rhin, Maire de Ranspach-le-Bas, Vice-Présidente déléguée du Groupe UMP du Sénat, Présidente du Groupe d’amitié France-Allemagne
Le 9 mai 1950, Robert Schuman disait : « L’Europe ne se fera pas d’un coup, ni dans une construction d’ensemble : elle se fera par des réalisations concrètes, créant d’abord une solidarité de fait. Le rassemblement des nations européennes exige que l’opposition séculaire de la France et de l’Allemagne soit éliminée : l’action entreprise doit toucher au premier chef la France et l’Allemagne. » En ces termes s’exprimait, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, la forte volonté de réconciliation de nos deux pays, afin de rétablir et d’assurer, de manière durable, la paix en Europe. La première étape sur le chemin de la construction européenne était franchie. Ainsi amorcé, le rapprochement franco-allemand s’est réalisé, sans doute encore bien au-delà des espérances de Robert Schuman. L’intensité de la relation franco-allemande est telle que depuis des décennies, on emploie les termes de « couple franco-allemand » ou d’« amitié franco-allemande » pour la caractériser. Ce couple franco-allemand a toujours été, et doit encore rester aujourd’hui, face aux enjeux nouveaux, le moteur de l’Europe. Ces liens particuliers entre les peuples français et allemand s’expriment notamment par l’intermédiaire des représentants que nous sommes, nous, membres des groupes d’amitié France-Allemagne du Bundesrat et du Sénat. Nous participons activement au maintien d’une relation étroite entre la France et l’Allemagne, et même bien plus, au maintien de réels liens d’amitié. En juin 2011, le Groupe d’amitié France-Allemagne que je préside a fêté son cinquantième anniversaire, l’occasion de se souvenir qu’il s’agit d’une entente et d’une amitié inter-parlementaire de longue date, ponctuées par 13 rencontres en 15 ans, avec les membres du Bundesrat et du Bundestag qui donnent lieu à des débats sur différents sujets d’actualité. Cette présentation en droit comparé permet un enrichissement mutuel qui peut donner lieu à des propositions législatives ou des interventions auprès des ministres. D’autres rencontres sont organisées tout au long de l’année : – accueil de membres du Groupe d’amitié à l’Ambassade d’Allemagne, – accueil au Sénat de l’Ambassadeur d’Allemagne par le Groupe d’amitié, – accueil au Sénat de nombreuses personnalités allemandes – personnalités politiques ou de la société civile, – participations de membres du Groupe d’amitié à des colloques en Allemagne, – auditions de personnes ou institutions œuvrant activement à la coopération transfrontalière et à la promotion des relations franco-allemandes, – organisations de colloques au Sénat. Après avoir ainsi rappelé l’histoire de notre Groupe d’amitié, je peux constater que, depuis sa création, il joue un rôle fondamental au service de la coopération franco-allemande et de la profonde amitié entre nos deux pays. La coopération parlementaire, si elle est parfois confrontée à des difficultés, en raison notamment des divergences de rôle et de fonctionnement des parlements, doit, en matière de législation européenne, être sans cesse accrue. Enfin, un contrôle parlementaire commun des institutions européennes pourrait, par exemple, être encore développé, en matière de contrôle de subsidiarité notamment ; des rencontres préparatoires pourraient être envisagées de manière régulière pour définir, ensemble, des positions à porter au niveau européen. Ainsi le couple franco-allemand ne serait-il que conforté dans son rôle de « moteur de l’Europe ». |