Lundi 22 Avril 2019  
 

N°124 - Quatrième trimestre 2018

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     Emirats arabes unis
 

Les relations entre l’Union européenne et les Emirats arabes unis dans le cadre interrégional

Par S.E.M. Mohammed Salem Alsuweidi, Ambassadeur à la Mission des Emirats arabes unis auprès de la Commission européenne

 

Depuis leur création en 1971, les Emirats arabes unis ont saisi l’importance d’établir des relations politiques et économiques avec l’Union européenne et ont ouvert une Mission accréditée auprès des Commu-nautés européennes.

Ces relations sont basées sur la confiance et le respect mutuel garantissant les intérêts stratégiques des deux parties. Grâce à ces efforts, les Emirats arabes unis et la Communauté européenne ont signé à Bruxelles, en mars 1999, un accord bilatéral portant sur le commerce des produits textiles.

Cependant, l’approche bilatérale de nos relations avec l’Union européenne a pris un aspect plus régional à partir de 1981, avec la création du Conseil de Coopération des pays arabes du Golfe (les Emirats arabes unis, le Royaume de Bahreïn, le Royaume d’Arabie saoudite, le Sultanat d’Oman, le Qatar et l’Etat du Koweït). Le CCG, qui est une organisation calquée sur les structures de l’Union européenne, vise en effet à promouvoir la coopération et l’intégration dans les domaines économique, social et culturel ainsi qu’à favoriser la coopération en matière de politique étrangère et de sécurité entre ses différents Etats membres. C’est donc dans cette optique régionale qu‘il convient d’inscrire la portée de nos relations politico-économiques et stratégiques avec l’Union européenne sans pour autant occulter nos excellentes relations au niveau bilatéral.

Le 15 juin 1988, le Conseil de Coopération du Golfe et l’Union européenne ont signé au Grand-Duché de Luxembourg, un accord de coopération dans de nombreux domaines : économie, commerce, agriculture, pêche, industrie, énergie, sciences et techniques, investissement et environnement.

L’accord est administré par un Conseil ministériel conjoint UE– CCG qui se réunit chaque année et alternativement en Europe ou dans un des pays du CCG. La dernière réunion a eu lieu à Manama au Bahrein le 5 avril 2005. Il constitue un cadre au sein duquel les ministres débattent d’une série de questions de politique internationale et régionale d’intérêt commun. La sécurité et la stabilité de la région demeurent un objectif clé, commun aux politiques étrangères des deux régions. Les deux parties ont insisté sur la nécessité d’une coopération et d’une coexistence politique entre tous les Etats de la région du Golfe, dans le respect des règles et des principes reconnus par le droit international. Une intégration plus poussée   entre les Etats du Golfe exercerait inévitablement une influence stabilisatrice dans la région. Ils condamnent aussi le terrorisme sous toutes ses formes quelles que soient ses origines et ses motivations. Sur ce plan, les Emirats arabes unis ont promulgué récemment une loi interdisant le blanchiment d’argent. Ils ont accueilli en mars dernier une réunion conjointe entre les pays du CCG et de l’UE portant sur l’interdiction du financement du terrorisme, affirmant ainsi leur volonté de lutter avec détermination contre ce fléau du XXIème siècle qui menace la stabilité et la paix dans le monde et attise la confrontation entre les civilisations et les cultures.

Sur le plan économique et commercial, l’accord de coopération prévoit des négociations pour la conclusion d’un accord commercial de libre-échange dont le but principal est le renforcement des relations économiques et commerciales déjà existantes par la libéralisation progressive des échanges et l’élargissement des différents domaines de coopération. Après presque 15 ans de discussions intenses et parfois difficiles, les deux parties sont aujourd’hui optimistes pour conclure dans le plus bref délai cet accord, tout entendu pour les pays du CCG.

Une délégation du CCG accréditée auprès de l’UE a déjà été ouverte à Bruxelles tandis qu’une délégation permanente de la Commission européenne a récemment ouvert à Riyad, accréditée auprès de tous les pays du CCG, dont le but est la coordination des relations entre l’UE et le CCG. Comme préalable à cet accord de libre-échange, les pays du CCG ont créé une union douanière qui est entrée en vigueur le 1er janvier 2003 et qui applique un tarif extérieur commun de 5%. Dans ce contexte, il faut souligner que l’UE constitue le premier partenaire commercial des pays du CCG dans le monde arabe, avec une balance commerciale largement excédentaire en faveur de l’UE, dont les importations en 2001 en provenance des pays du CCG ont totalisé un montant de 20 milliard d’euros contre 33,5 milliards d’euros d’exportations vers ces mêmes pays.

Pour la même période, les importations des pays du CCG en provenance de l’UE ont atteint 29,2% du total de leurs importations, suivies par les Etats-Unis avec 12,2% et le Japon avec 9,1%. En revanche, leurs exportations vers l’UE se sont élevées à 10,1% du total de leurs exportations, derrière le Japon avec 20% et juste avant les Etats-Unis avec 9,6%.

En guise de conclusion, les Emirats arabes unis ainsi que les autres pays de CCG aspirent au renforcement de leur coopération et du dialogue avec l’Union européenne sur tous les plans, ainsi qu’à prendre une place de choix au sein des nouveaux instruments de politique étrangère et de sécurité de l’UE, à l’instar d’autres espaces politiques et économiques.

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