Par M. Pierre Lellouche, Secrétaire d’État chargé du Commerce extérieur, Co-Président du Haut Conseil pour le développement de la coopération économique franco-vietnamienne
Je me réjouis de constater que l’ouverture croissante du Vietnam à de nouveaux partenaires asiatiques et occidentaux n’a pas affaibli les liens historiques et commerciaux tissés avec notre pays. Le niveau élevé de notre coopération en témoigne : la France reste un partenaire privilégié du Vietnam et son principal interlocuteur en Europe. Les relations bilatérales franco-vietnamiennes sont traditionnellement bonnes, nourries par un dialogue dense et régulier : après les visites présidentielles au Vietnam de 1993, 1997 et 2004, la venue du Premier Ministre en novembre 2009, puis celle du Ministre de la Défense en juillet 2010 lui ont donné un nouvel élan. Je me suis moi-même rendu au Vietnam fin 2010, avant que M. Thierry Mariani, Ministre des Transports, ne se rende à Hanoi en janvier 2012. Les relations franco-vietnamiennes bénéficient également de l’implication constante des collectivités locales, régulièrement réunies dans le cadre des assises de la coopération décentralisée franco-vietnamienne qui se sont tenues à Haiphong en 2010, et dont la 9ème édition devrait avoir lieu en 2013 à Brest. Nous avons au Vietnam des projets ambitieux, et notre présence s’étend à tous les secteurs. La communauté française est ainsi passée de quelques centaines de personnes à près de 7 000 en quinze ans. Pour autant, nous sommes désormais placés dans une situation de forte concurrence, tant l’intérêt pour les potentialités du Vietnam s’est accru chez nos principaux partenaires. C’est pourquoi nous donnons aujourd’hui la priorité à la mise en œuvre des décisions prises lors de la visite du Premier Ministre, et au développement de nos relations économiques et commerciales. La France est aujourd’hui le premier investisseur européen au Vietnam et le second bailleur bilatéral en termes d’aide au développement. Avec un stock d’investissements directs dépassant les 3 milliards de dollars en 2011, et environ 300 entreprises françaises implantées sur le territoire, la France manifeste pour le Vietnam un intérêt indéniable. Les échanges commerciaux entre nos deux pays (2,68 milliards d’euros) ont connu au cours de l’année 2011 une hausse de 26% par rapport à 2010, et nos exportations continuent de progresser de 23% grâce au dynamisme du secteur pharmaceutique, des produits des industries agroalimentaires, des machines et produits chimiques et cosmétiques. Nos achats de produits vietnamiens ont, quant à eux, progressé de 34% (1,9 milliard d’euros), creusant notre déficit commercial de 56% (1,2 milliards d’euros). Le rééquilibrage de nos relations commerciales passe par le renforcement des liens économiques entre nos deux pays. Le Haut Conseil France-Vietnam, dont la dernière réunion s’est tenue à Paris en novembre 2011, a été l’occasion d’aborder les sujets de fond de notre coopération bilatérale. Je souhaite que notre partenariat stratégique se concrétises notamment par la réalisation de grands projets dans les secteurs du BTP, de l’énergie ou encore des transports. Ces derniers occupent une place de premier plan avec d’importants engagements financiers de la France en faveur du développement des infrastructures et des services, en particulier dans les secteurs aéronautique, spatial et ferroviaire. La France est, par exemple, très active depuis 1997 dans le financement de la modernisation du secteur ferroviaire vietnamien, avec plus de 140 millions d’euros de prêts concessionnels alloués, ce qui la place au rang de deuxième bailleur de fonds dans ce domaine après le Japon. Pour un autre projet emblématique de notre relation bilatérale, la réalisation d’une ligne de métro à Hanoi, nous contribuons à hauteur de 360 millions d’euros. La résistance du Vietnam face à la crise économique et la rapidité de son développement confirment que ce pays, fort de 87 millions d’habitants et membre de l’ASEAN, communauté économique de plus en plus intégrée et puissante, a tous les atouts pour s’imposer comme un acteur incontournable dans la région. Dans ce contexte, la France est naturellement appelée à devenir un partenaire durable et visible, qui saura accompagner le Vietnam sur le chemin de la croissance et du développement. |