Lundi 22 Avril 2019  
 

N°124 - Quatrième trimestre 2018

La lettre diplometque
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     Vietnam
 

Le groupe d’amitié France-Vietnam du Sénat, un acteur essentiel des relations bilatérales

Par M. Christian Poncelet,
Sénateur des Vosges, Président du Conseil général
des Vosges, ancien Président du Sénat, ancien Ministre.

 

Depuis la fondation du groupe interparlementaire d’amitié (GIA) France-Vietnam du Sénat en 1989, j’ai œuvré à positionner la Haute Assemblée comme un acteur fondamental des relations entre la République Française et la République socialiste du Vietnam, en tant que Président du GIA France-Vietnam et, de 1998 à 2008, comme Président du Sénat.
Ma conviction est que les liens historiques et humains tissés entre nos deux pays et nos deux peuples exigent une vision équilibrée des relations bilatérales, dans le respect de la souveraineté des États, fondement de la diplomatie française établi par le Général de Gaulle. À cet égard, j’ai eu la chance de pouvoir me rendre au Vietnam dès la fin de la guerre, en 1976, et de constater que, à l’instar de la réconciliation franco-allemande, le resserrement des liens d’amitié et de coopération entre Français et Vietnamiens pouvait et devait être la pierre angulaire des relations entre l’Union européenne, dont la France est un des piliers, et l’Association des Nations d’Asie du Sud-Est (plus connue sous son acronyme anglais, ASEAN), dont le Vietnam est aujourd’hui un des membres, fort d’une population de près de 90 millions d’habitants et d’un dynamisme économique que traduit un taux moyen de croissance économique annuel compris entre 6 et 8 %.
Dans ce contexte, le rôle du Sénat comme acteur d’une véritable diplomatie parlementaire est multiple : échanges de délégations de haut niveau ; conduite de projets de coopération économique, sociale et culturelle ; encouragement à la mise en place d’un cadre confortant les échanges.
Au lendemain des réformes économiques conduites au Vietnam sous le nom de « Doi Moi » après 1986, il convenait de lever un voile d’incompréhension de nombreux partenaires potentiels du Vietnam en France vis-à-vis de la nouvelle puissance émergente que constituait la République socialiste du Vietnam. La confiance mutuelle exige des contacts réguliers et de niveau élevé : je m’y suis engagé par des échanges humains, fréquents et soutenus, avec mes homologues vietnamiens, qu’ils aient été présidents du Groupe d’amitié Vietnam-France, présidents de l’Assemblée nationale, présidents de la République ou secrétaires généraux du Parti communiste vietnamien.
Je me réjouis de constater que non seulement les délégations parlementaires vietnamiennes, mais aussi de nombreuses délégations ministérielles du Vietnam, considèrent aujourd’hui une visite au Sénat comme un passage obligé de leurs séjours en France. En effet, ce sont souvent les mêmes interlocuteurs que j’ai pu rencontrer pendant plus de deux décennies au fur et à mesure de leur ascension au sein du Parti et de l’État vietnamien. Rien ne remplace le lien humain pour fonder des projets à long terme.
Plus d’une fois, la diplomatie parlementaire a su être un relais efficace de l’action de notre pays. Ainsi, j’ai eu le privilège et l’honneur d’être présent lors des cérémonies du millénaire de Hanoï, le 10 octobre 2010.
De même, j’ai été l’artisan de l’organisation du Sommet international de la Francophonie au Vietnam, convainquant l’ancien Président Jacques Chirac, ami sincère du peuple vietnamien, de conforter une francophilie toujours active dans cette partie du monde, en montrant aux centaines de milliers de jeunes Vietnamiennes et Vietnamiens qui apprennent notre langue qu’ils peuvent compter sur notre pays et les autres États francophones.
De fait, le Sénat a eu à cœur, sous mon impulsion, de traduire en actes concrets l’amitié et la coopération franco-vietnamiennes sur des bases mutuellement avantageuses. Des dizaines de boursiers vietnamiens ont été accueillis en France pour y poursuivre leurs études ; le Sénat a contribué à la restauration de maisons traditionnelles à Hué ; il a également participé à la mise en place de l’Institut du cœur – Fondation Carpentier pour partager avec les médecins vietnamiens nos connaissances médicales au plus haut niveau. Soigner, éduquer, former, restaurer le patrimoine traditionnel et préserver une culture plurimillénaire, tels sont les grands axes d’une politique active de coopération à laquelle le GIA France-Vietnam et le Sénat ont associé leur nom.
Mais ce faisceau de projets et d’échanges ne trouve toute sa place que s’il peut s’appuyer sur des cadres d’intervention durables. C’est pourquoi je me suis efforcé de positionner le Sénat au cœur d’un réseau d’échanges et de partenariats avec d’autres institutions publiques et privées, tant françaises que vietnamiennes. Ainsi, Ubifrance, l’ancien Centre français du commerce extérieur (CFCE), a co-organisé plusieurs colloques économiques au Sénat, en vue de porter à un niveau toujours plus élevé les échanges bilatéraux. De même, je suis convaincu du bien-fondé de la création d’une société franco-vietnamienne qui conforterait le réseau d’infrastructures et de transports au Vietnam, confronté à des enjeux cruciaux à moyen terme. Ainsi, le réchauffement climatique se traduira par une montée du niveau des eaux qui menacera le Vietnam au tout premier rang des nations industrialisées.
Le Vietnam est également soutenu par un réseau de projets locaux et nationaux, certains fédérés dans l’Association d’amitié franco-vietnamienne, interlocuteur régulier et fidèle du groupe interparlementaire d’amitié France-Vietnam. De même, il n’est pas anodin que la France compte la deuxième plus importante communauté de Vietnamiens expatriés au monde, après les États-Unis : elle est une chance et un facteur de dynamisme des relations bilatérales. Par ailleurs, le Vietnam est le pays qui compte le plus grand nombre de coopérations décentralisées avec des collectivités territoriales françaises. En tant que Président du Conseil général des Vosges, je mets d’ailleurs en place un tel partenariat, avec la province de Nghe An, dans les domaines du bois, de l’élevage et du textile.
En conclusion, je suis fermement convaincu qu’il est de l’intérêt mutuel des Français et des Vietnamiens de cultiver une relation particulière, pour laquelle les parlementaires et les élus locaux ont une mission spécifique à accomplir.   

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