Avec 376 millions d’euros en 2010, les flux d’investissements français directs aux Émirats Arabes Unis ont repris leur progression interrompue par la crise (358 millions d’euros en 2008, après une baisse à 102 millions en 2009). Les Émirats sont d’ailleurs redevenus en 2011 le premier débouché commercial de la France au Moyen-Orient, captant près d’un tiers de ses exportations dans la région (3,65 milliards d’euros en 2011) et générant son 4ème excédent commercial dans le monde.
À l’instar du projet Masdar, qui vise notamment à promouvoir le développement, la commercialisation et le déploiement des technologies et des solutions énergétiques renouvelables et alternatives, les Émirats Arabes Unis ont fait le pari de la diversification de leur économie. Un choix tout autant économique que politique qui ouvre d’immenses opportunités aux entreprises françaises. Le groupe Total est ainsi associé avec l’espagnol Abengoa Solar pour la construction de la plus grande centrale solaire au monde, Shams 1. Prévue pour couvrir une superficie de 2,5 km2, elle sera dotée d’une capacité de plus de 100 MW grâce à un champ solaire constitué de 768 miroirs paraboliques. Un maillon essentiel dans la stratégie d’Abou Dhabi visant à produire 7% d’énergie à partir de sources renouvelables d’ici 2020. Aéronautique et hydrocarbures demeurent certes les deux principaux vecteurs des échanges économiques entre les deux pays. Avec une commande de 58 Airbus A380 supplémentaires, d’un montant record de 9,67 milliards d’euros en juin 2010, la compagnie aérienne dubaïote Emirates s’est en effet hissée, et de loin, au premier rang des clients du constructeur européen. Avec les acquisitions de la compagnie aérienne nationale Etihad, mais aussi d’Air Arabia, et de l’Armée de l’air émirienne, les Émirats représentent entre 3 et 6% des ventes annuelles d’Airbus dans le monde depuis 2004. Surtout, ces livraisons aéronautiques pèsent jusqu’à 26,5% du total des exportations françaises. Auxquelles il faut ajouter le développement d’une coopération aérospatiale avec le contrat signé, en juin 2010, par la société Astrium Services, filiale d’EADS, afin de fournir à l’opérateur Yahsat, détenu par la Mubadala Development Company, une solution globale pour le nouveau système de télécommunications militaires par satellite des Forces armées émiriennes. Quant au secteur pétro-gazier, il représente plus de 70% des importations françaises. Le groupe Total est d’ailleurs le premier investisseur français sur le marché émirien. Celui-ci a d’ailleurs signé en 2009 avec l’ADNOC, un accord portant sur le renouvellement de la concession de gaz GASCO, dont il détient 15% des parts, pour une durée de 20 ans. De son côté, Technip est un autre acteur français de poids de ce secteur, avec de multiples projets d’ingénierie. En mars 2011, il a remporté un nouveau contrat, auprès de ZADCO, visant à porter la production de pétrole du champ Upper Zakum (situé à 84 km au large d’Abu Dhabi) à 750 000 barils de pétrole par jour d’ici 2015, l’un des plus importants projets de développement offshore du pays. Si certains projets de « grands contrats » n’ont pas pour l’heure rencontré le succès attendu (dans le secteur nucléaire et la défense), les investissements français tendent cependant à se diversifier. Le savoir-faire français dans la conception d’infrastructures a ainsi connu plusieurs succès au cours de ces dernières années, en particulier dans le secteur de l’eau, avec Degrémont qui participe à l’exploitation de l’usine de retraitement des eaux usées du gigantesque programme immobilier de Jumeirah Golf Estates à Dubaï. Le groupe Veolia, qui a inauguré ses bureaux dans la capitale émirienne en 2008, s’est aussi posé en référence dans ce secteur, avec divers projets dont l’usine de dessalement par osmose inverse de Fujairah qui produit depuis l’été 2010 136 500 m3 par jour d’eau dessalée. Après avoir remporté la construction de la centrale électrique Shuweihat II, GDF Suez s’est vu confié en mars 2012, à travers sa filiale Cofely-Besix, aux côtés du groupe Alstom, la maintenance du futur tramway de Dubaï. Un contrat de 120 millions d’euros, assorti d’une option d’extension de cinq ans d’un montant de 50 millions d’euros, comprenant la livraison des installations fixes dans le cadre de la première phase de la réalisation du tramway : 10 km de voies, 13 stations et 11 rames Citadis. L’objectif est une mise en service du nouveau réseau, le premier de ce type au Moyen-Orient, d’ici la fin 2014. Au total, ce projet, retardé par la crise financière, représente un contrat de 550 millions d’euros dont 350 millions pour le constructeur ferroviaire français. Le marché émirien regorge également d’opportunités pour les PME françaises, à l’image de la société Dynamic, spécialisée dans la fabrication d’appareils culinaires, qui a décroché un contrat de distribution avec des commandes à la clé, en marge du salon Gulfood, à Dubaï en février 2012. Un contrat qui surfe avec le spectaculaire développement du secteur touristique (hôtellerie et restauration) des Émirats. Dans un autre domaine, celui de la communication évènementielle, c’est une société française, Prisme international, qui a assuré l’organisation de l’inauguration de la Tour Burj de Dubaï, la plus haute du monde. CH |