Lundi 22 Avril 2019  
 

N°124 - Quatrième trimestre 2018

La lettre diplometque
  Éditorial
Entretien exclusif
Coopération
Diplomatie & Défense
Innovation
Culture
 
La lettre diplometque
La lettre diplomatique Haut
     Colombie
 

Les atouts du marché colombien

Par M. Alexandre Toulemonde,
PrésIdent du Comité de direction
de la Chambre Franco-Colombienne de Commerce et d’Industrie (CFCCI)

La CFCCI est la plus ancienne chambre de commerce et d’industrie binationale de Colombie. Créée depuis bientôt 95 ans, elle a été et elle continue d’être un acteur de premier plan dans les relations commerciales franco-colombiennes.
La Colombie consolide son image de pays émergent. Son économie a le vent en poupe, avec un PIB en solide expansion, dont la croissance devrait atteindre un taux annuel de 4,5% entre 2012 et 2015. Elle constitue le principale partenaire de la France parmi les pays membres de la Communauté andine des Nations (CAN) et le quatrième en Amérique du Sud après le Brésil, le Chili et l’Argentine.
Bien qu’entre 2005 et 2007, les exportations colombiennes vers la France aient poursuivi une croissance soutenue, elles ont nettement diminué entre 2008 et 2009 en raison de la crise internationale. Néanmoins, en 2010, elles ont atteint la valeur la plus élevée de ces 15 dernières années, à savoir 334 millions de dollars.
En outre, les importations colombiennes en provenance de France, ont cru de manière lente mais soutenue jusqu’en 2007. Elles ont alors enregistré une croissance significative de plus de 1,4 milliard de dollars en 2009. Ce record s’explique par l’acquisition d’avions Airbus. Pour 2010, les importations colombiennes ont progressé de manière plus modérée, atteignant près de 1,09 milliard de dollars.
À l’avenir, il est prévu qu’avec l’entrée en vigueur du traité de libre-échange entre la Colombie et l’Union européenne, ces relations s’intensifient tandis que la balance commerciale entre les deux pays est appelée à se réduire.
Pour les entreprises françaises désireuses de se développer sur le marché latino-américain, la Colombie se positionne comme une plateforme d’exportation, grâce à ses zones franches, aux accords de commerce récemment signés et à une main d’œuvre qualifiée et travailleuse. Elle tend ainsi à s’affirmer comme un lieu idéal pour la production dans la zone andine.
La France se classe parmi les quatre principaux pays investisseurs en Colombie. À l’heure actuelle, près de 120 entreprises françaises y sont implantées. Cette présence est en réalité beaucoup plus importante, certaines activités pouvant être le fait d’entreprises colombiennes. Il convient également de préciser qu’en Colombie, la France est le premier employeur étranger, à l’origine de près de 120 000 emplois directs et de 240 000 emplois indirects.
Parmi ces entreprises, on peut citer : Air France, Alcatel Lucent, Alstom, Atos, Axa, BNP Paribas, Casino (Éxito), Carrefour, Danone, Fives, Groupe SEB, L’Oréal, Legrand, Perenco, Pernod Ricard, Sagem, Schneider, Sodexo, Saint-Gobain, Sanofi Pasteur,
Schneider, Seppic, Sofasa (Renault), Sofitel, Soletanche Bachy, Téléperformance.
La Colombie offre un grand potentiel aux entrepreneurs français dans de nombreux secteurs de l’économie, où certains sont déjà présents. C’est le cas, par exemple, du secteur de la grande distribution, dont les leaders sont indiscutablement les groupes Casino et Carrefour. Le potentiel du secteur touristique mérite également d’être souligné, comme en témoigne l’arrivée de chaînes hôtelières de plus en plus nombreuses dans le pays ; une tendance favorisée par une professionnalisation accrue, en particulier dans la filière de la restauration et celle des systèmes d’exploitation informatique pour la gestion des outils de construction.
De nombreux autres secteurs d’activités devraient connaître un fort développement dans un avenir proche compte tenu du potentiel de croissance du secteur du BTP qui s’explique par des besoins en infrastructures plus adaptées, notamment pour le transport de fret. De la même manière, il devient nécessaire de poursuivre la modernisation des ports et des aéroports, en vue de répondre à l’amplification rapide des échanges internationaux, tout en renforçant le niveau de sécurité pour susciter la confiance auprès des investisseurs. De plus, l’extension des réseaux de transports publics (avec le lancement de projets de métro, de téléphérique, de train de proximité, etc.) illustre aujourd’hui la prise en compte de la dimension nouvelle du développement durable et des contraintes environnementales.
En complément de ces secteurs, il faut également mentionner ceux de la machinerie et des biens d’équipement nécessaires à la réalisation de ces projets. Enfin, le secteur aéronautique ouvre de réelles perspectives à court terme, comme l’indique la dernière étude globale de marché du constructeur européen Airbus, selon laquelle la Colombie nécessitera 135 nouveaux avions de transport de passagers à l’horizon des vingt prochaines années.
Les facilités qu’offre la Colombie pour l’implantation de nouvelles entreprises françaises concernent des mesures d’exonération fiscale, la disponibilité d’une main d’oeuvre qualifiée et compétitive, sans oublier la qualité de la vie. Autant de facteurs qui font que le pays se soit distingué pour son climat favorable aux affaires. Selon la Banque Mondiale, il se classe en effet au 5ème rang mondial pour la protection des investisseurs, grâce à sa politique de transparence et aux incitations créées pour ceux qui souhaitent y investir.
Devenue au cours de ces dernières années une plateforme d’exportation, la Colombie a su tirer profit des avantages comparatifs de la région. L’entrée en vigueur du traité de libre-échange entre l’Union européenne (UE) et la Colombie, prévue en 2013, donnera une nouvelle impulsion aux opportunités d’affaires ainsi qu’à l’essor des investissements dans des secteurs dynamiques comme les biocombustibles, les technologies de l’information, la cosmétique, les infrastructures et le tourisme, entre autres.
Par ailleurs, l’Agence française de Développement (AFD) a ouvert un bureau en Colombie début 2010, avec pour objectif d’offrir des prestations en faveur de projets dans des domaines de premier plan comme les transports, l’éducation, la santé, la biodiversité, le climat et l’eau notamment. Elle apporte à cet égard un soutien à l’action du gouvernement colombien face aux défis actuels de la mobilité, de l’environnement, de la bonne gouvernance et de la croissance durable.
On ne compte pas le nombre d’accords qui ont été signés depuis 1901 entre la Colombie et la France en matière de propriété industrielle, d’échanges culturels, de transport aérien, de formation, de coopération technique et scientifique, de protection des oeuvres littéraires et artistiques, d’administration publique, de sécurité intérieure, de gestion des désastres naturels… Parmi ces accords, les plus significatifs dans le domaine des échanges commerciaux sont le SPG Plus (Système de préférences généralisées) et le traité de libre-échange Colombie-UE.
Le SPG andin a été approuvé par l’UE en 1991 dans le but de favoriser les exportations colombiennes. À partir du 1er juillet 2005, le SPG Plus le prolonge pour une période supplémentaire de dix ans. Celui-ci garantit l’exemption de taxes douanières sur les recettes générées par plus de 90% des exportations andines.
Pour sa part, la Colombie cherche à travers le traité de libre-échange avec l’UE, à créer une relation privilégiée et permanente avec un acteur clé de l’économie mondiale qui est le 1er importateur mondial de biens (2,3 milliards de dollars) et de services (618  000 millions de dollars). Sans compter que l’UE est le 2ème partenaire commercial de la Colombie avec des exportations s’élevant à 4,7 milliards de dollars et des importations à 5,1 milliards de dollars.
En outre, les relations économiques franco-colombiennes seront également marquées par l’entrée en vigueur de deux accords sur l’investissement entre les deux pays qui est actuellement en cours : la Convention pour éviter la double-imposition et l’accord pour la protection des investissements.
La CCFCI reçoit un grand nombre de sollicitations d’entreprises françaises qui cherchent des partenaires commerciaux en Colombie ou qui aspirent, plus simplement, à pénétrer le marché colombien. Ces entreprises sont actives dans différents secteurs. Leur entrée dans le pays peut se faire par l’intermédiaire d’un distributeur ou d’un partenaire colombien, l’acquisition d’une entreprise ou la création d’une entreprise directement dans le pays. La CCFCI leur fournit des services, notamment de conseil, afin que ces procédures puissent être menées à bien avec harmonie et sécurité.
La CCFCI s’efforce de favoriser un cadre propice à la mise en relation des entrepreneurs franco-colombiens, au travers de déjeuners d’intégration, de conférences, du Prix Orbe Ambiental… Elle s’appuie sur un centre entrepreneurial avec différents bureaux disponibles pour les entreprises françaises qui veulent accéder au marché colombien par le biais d’un VIE (volontariat international en entreprise). Nous avons également créé, fin 2011, le Séminaire entrepreneurial dans le but de soutenir l’installation en Colombie de nouvelles PME en relation, d’une manière ou d’une autre, avec la France.
Enfin, j’ajouterais que la CFCCI entretient d’excellentes relations avec l’Ambassade de Colombie en France, l’Ambassade de France en Colombie, UbiFrance, et qu’elle travaille conjointement avec les associations françaises en Colombie, afin de maximiser leurs efforts en faveur de l’intégration de la communauté franco-colombienne. Nous sommes à la disposition des entreprises pour tous les renseignements dont elles auraient besoin pour leur installation ou le développement de leurs affaires en Colombie.   

Retour en haut de page
 
 

 
La lettre diplomatique Bas
  Présentation - Derniers Numéros - Archives - Nos Liens - Contacts - Mentions Légales