Lundi 22 Avril 2019  
 

N°124 - Quatrième trimestre 2018

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     Pérou
 

Vers un nouvel élan des relations entre le Pérou et la France

Par M. José Antonio Garcia Belaunde, Ministre des Relations extérieures de la République du Pérou

En 1534, l’un des premiers livres occidentaux – et sans doute le premier dans une langue différente de l’espagnol – a été publié à Lyon sur le Pérou : « Nouvelles certaines des Iles du Pérou », dans lequel, entre autres choses, sont décrites les richesses trouvées au Pérou par les Conquistadors espagnols. Les richesses découvertes étaient d’une telle envergure que l’on a inventé en Espagne l’expression « ce vaut un Pérou » pour se référer à des superlatifs, et en France celle de « ce n’est pas le Pérou », pour indiquer quelque chose qui n’est pas de grande valeur.
Ces formules dont l’emploi est devenu quasi universel, recouvrent à présent tout leur sens lorsque l’on observe les remarquables indicateurs qu’affiche l’économie péruvienne, caractérisée par une croissance constante comme le prouve la hausse ininterrompue de son PIB depuis 1999, permettant que l’on parvienne à multiplier par deux le revenu par habitant des Péruviens à l’horizon 2011 par rapport à 1991. Cet essor économique maintient son élan en dépit de la crise internationale, puisque l’on estime que l’économie péruvienne peut dépasser en 2008, pour la deuxième année consécutive, une croissance de 9%.
Le Pérou s’est classé en 2007 au 6ème rang des pays (sur 170) ayant la croissance économique la plus importante et au 5ème rang (sur 167) avec la plus forte croissante exportatrice, selon le FMI et la Banque mondiale. La pauvreté s’est réduite de 5,3% en 2007. De même, il convient de se rappeler que selon le Forum économique mondial, le Pérou est le premier pays d’Amérique latine en terme d’attraction des investissements étrangers, et le deuxième, selon la Banque mondiale, pour la protection des investissements étrangers directs. Cette année, nous avons obtenu le
« grade d’investissement » et le Pérou a été accepté comme pays observateur au sein du Comité des investissements de l’OCDE. Cette ouverture économique trouve sa contrepartie dans le commerce, le Pérou étant l’un des pays les plus dynamiques pour établir des liens commerciaux avec un nombre important de pays appartenant à toutes régions du monde par le biais d’accords de libre-échange.
La croissance économique péruvienne s’est accompagnée d’une « révolution pacifique de modernisation » pour parvenir au développement de la société péruvienne. Cette révolution repose, entre autres facteurs, sur une politique gouvernementale privilégiant la démocratisation des institutions, la participation effective des citoyens, la modernisation de l’Etat et la décentralisation régionale, la sécurité sociale des travailleurs, une éducation plus ample et meilleure à tous les niveaux, une protection et une couverture sanitaire élargie. La politique du gouvernement a également centré son action sur des politiques sociales qui permettent à la plus grande majorité de bénéficier de la croissance économique et de lutter contre la pauvreté. En ce sens, il est important de souligner la croissance de l’emploi a un rythme de 50 000 nouveaux postes par mois.
Le respect de l’environnement, et l’engagement du pays dans ce domaine, n’est pas étranger à la politique du gouvernement péruvien. Dans le cadre de sa vocation à atteindre un modèle de développement durable, les principales préoccupations du Ministère de l’Environnement résident dans les plus de 50 000 espèces de plantes différentes et les plus de 60 millions d’hectares de jungle tropicale qui font du Pérou l’un des pays possédant l’une des plus grandes biodiversité du monde.
2008 représente une année particulièrement importante pour les efforts
d’intégration en matière de dialogue politique, de coopération et d’intégration avec les pays de l’Union européenne. En mai, le Pérou a été le siège du Vème Sommet des Chefs d’Etats et de gouvernement d’Amérique latine, des Caraïbes et de l’Union européenne. L’aboutissement de cette réunion essentielle a été la signature par les représentants des 60 délégations participantes de la Déclaration de Lima, qui constitue elle-même une expression complète de l’engagement pris sur des questions de grande urgence comme l’éradication de la pauvreté et le changement climatique.
Il convient également de remarquer que sur le plan culturel, le Pérou possède dix lieux déclarés patrimoine culturel et naturel de l’humanité par l’UNESCO, parmi lesquels se distinguent la ville de Cusco, le Sanctuaire de Machu Picchu, les lignes de Nazca, la zone archéologique de Chan Chan et le centre historique de Lima, sans oublier la tombe du « Señor de Sipan » qui constitue l’un des plus riches vestiges funéraires du monde pour la surprenante quantité d’objets en or trouvée dans ce site archéologique.
La richesse du Pérou est encore très importante, non seulement pour ses ressources naturelles, mais aussi pour son peuple qui a démontré sa capacité créative et son esprit de travail. Chaque jour, la France et beaucoup d’autres pays européens, sont témoins des efforts, du dévouement et de l’intégration sociale des immigrants péruviens qui contribuent au développement des pays qui les ont accueillis.
Le Pérou espère qu’un nouvel élan sera impulsé à ses relations avec la France et l’Europe. Leur densité historique respective, notre communauté d’intérêts et le bien être de nos peuples nous appellent à poursuivre résolument dans cette direction.

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