Lundi 22 Avril 2019  
 

N°124 - Quatrième trimestre 2018

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     Mongolie
 

Le marché mongol : des places à prendre pour les PME françaises

Par M. Gérard Loussignian, Directeur de la société France-Tech-Mongolia, Représentant honoraire de la Chambre nationale de Commerce et d’Industrie de Mongolie en France (MNCCI), correspondant de la Mission économique de Pékin en Mongolie

Au printemps 2004, je me rendais pour la première fois à Ulaanbaatar, la capitale mongole. Nicolas Chapuis, alors Ambassadeur de France en Mongolie, y avait organisé, avec l’aide de la Mission économique de Pékin, la première mission d’hommes d’affaires français dans ce pays. Nous étions moins d’une quinzaine d’entreprises, la plupart représentant de grands groupes multinationaux français implantés en République populaire de Chine : Saint-Gobain, Michelin, Crédit Lyonnais, PSA Peugeot-Citroën, Sodexho, Beaufour Ipsen, d’autres venant de France tels La Maison de la Chine ou Environnement SA. Pour ma part, j’avais convaincu Jean-Pierre Grangé, numéro 2 du Groupe Plaimont, important producteur de vins de Gascogne dans le Gers, de m’accompagner dans cette mission avec une palette de 600 bouteilles de vins à faire découvrir à nos amis mongols. Ce qui fut fait, avec un franc succès, au « Bistrot Français », premier restaurant français de qualité en Mongolie.
La mission s’est bien déroulée sauf qu’il n’en est rien resté, ou pas grand chose. En effet, qui à la suite de cette mission est revenu en Mongolie? Personne ou presque. A t-on vu des projets se profiler à l’horizon ? Non ou très peu, et le problème se situe bien là. Tout le monde s’étonne que notre balance commerciale comparée à celle des Allemands soit aussi déficitaire. Les Allemands sont présents en Mongolie depuis des décennies ; les Canadiens sont là, les Américains, les Japonais, les Coréens sans parler des Chinois dont la Mongolie dépend, selon les secteurs, jusqu’à 80 % ! Fatalité ?
Où sont les entreprises françaises ? Alcatel, certes, a réussi son implantation sur ce marché grâce au travail de terrain mené par Yannick Queguiner, un Breton têtu, et l’aide de financements japonais ; Environnement SA, une des rares PME qui ait opiniâtrement « collé au terrain », y a signé quelques contrats ; Degrémont également ; le BRGM y a mené des études dans le secteur des mines. Parallèlement à la mission, une PME de Lot-et-Garonne y implantait une unité mobile de soluté injectable et Sébastien Marneur, un Français particulièrement entreprenant, développait sur place un réseau de petites entreprises dans des domaines aussi variés qu’utiles (sécurité, librairie, etc.). Mais tout cela reste bien insuffisant par rapport aux potentialités qu’offre la Mongolie aujourd’hui et pour les cinq années à venir.
Depuis 2004, j’ai tissé des relations étroites avec l’Ambassade de Mongolie en France ainsi qu’avec notre représentation diplomatique en Mongolie. S.E.M. Patrick Chrismant et son principal collaborateur Didier Guilbert, y font un travail remarquable dans un contexte pourtant difficile. Il en est de même avec la Mission économique de Pékin ou encore avec la Chambre de Commerce et d’Industrie de Paris qui avait si bien reçu le Chef de l’Etat mongol, M. Nambaryn Enkhbayar lors de sa visite officielle en février 2007.
Jouant le rôle du « go between », je m’efforce, avec l’appui efficace de mon partenaire en Mongolie la société STIC, de créer la synergie et la dynamique nécessaire au renforcement de la présence de nos entreprises sur le marché mongol.
C’est ainsi que, du 9 au 12 septembre 2007, j’ai eu l’avantage d’accompagner une nouvelle mission à Ulaanbaatar. Conduite par la Mission économique de Pékin, des représentants de sociétés françaises implantés en Chine composaient, cette fois encore, l’essentiel du groupe de missionnaires : Safran, Lafarge, Alstom, Veolia, Degrémont, Environnement SA. A noter, la présence du BRGM qui venait de France et celle du CNRS qui venait pour la première fois découvrir le « pays du grand ciel » en vue de préparer de futures missions exploratoires dans les domaines de la recherche fondamentale. D’autres, intéressés par ce marché n’ont pu venir cette fois-ci, mais préparent activement des projets. C’est le cas de Thales, Spot Image, Bouygues ou encore Sanofi-Aventis.
La voie est ouverte. Mais, il nous faut maintenant encourager les PME-PMI françaises à s’engager résolument vers ce pays qui offre des perspectives intéressantes dans de nombreux secteurs : pharmacie-santé, agroalimentaire, environnement durable, produits manufacturés de première nécessité, bâtiment et travaux publics, articles pour la maison, etc. De nombreux projets ont été répertoriés par la CCI mongole ou par la FIFTA organisme destiné à encourager les investissements étrangers. Ces projets qui se situent en moyenne entre 300 000 et 1 000 000 d’euros, correspondent au savoir-faire de nos PME qui ne doivent négliger aucun marché à l’export. Au temps de la mondialisation, il n’y a plus de petits marchés.
D’autant que la Mongolie s’intègre dans un ensemble géographique et économique qui ne manque pas d’intérêt : la Russie au Nord, la Chine au Sud avec ses trois provinces que sont le Heilongjiang, Jilin et le Liaoning, auxquelles s’ajoute la Mongolie Intérieure, les deux Corée à l’Est et le Kazakhstan à l’Ouest. Il y a donc largement de quoi faire.
Il y a, je l’affirme, des places à prendre sur le marché mongol mais :
– il ne faut pas y aller en ordre dispersé. Ce marché reste complexe. Il a ses règles. Si on ne les connaît pas on prend le risque de connaître de sérieuses désillusions.
– il existe des possibilités de se faire aider. Ne pas hésiter à les utiliser.
– il n’y a pas de temps à perdre, les places sont à prendre dans les trois années à venir.
Tous ceux qui souhaitent obtenir des renseignements concernant la Mongolie peuvent s’adresser à notre représentation diplomatique à Ulaanbaatar ou à l’ambassade de Mongolie à Paris (ou francetechmongolia@wanadoo.fr)
Par ailleurs, le noyau de Français actifs résidants en Mongolie vient de créer une Chambre de Commerce Franco-Mongole qui pourra utilement assister les PME qui seraient intéressées par le marché mongol.
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