Lundi 22 Avril 2019  
 

N°124 - Quatrième trimestre 2018

La lettre diplometque
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Renforcer les liens franco-soudanais

Par André DULAIT, Sénateur (UMP) des Deux-Sèvres,
Président de la Commission des Affaires étrangères, de la Défense et des  Forces armées du Sénat

Cinq de mes collègues et moi-même avons fait un bref séjour au Soudan, les 21 et 22 février dernier, au terme d’une mission qui nous avait précédemment conduits en Erythrée, à Djibouti et en Ethiopie.
Nos différents entretiens à Khartoum avec les principaux responsables politiques – hormis le Président El-Béchir, qui assistait à Paris au sommet France Afrique – nous ont montré l’importance du processus de paix en cours entre le gouvernement soudanais et la rébellion armée menée, sous l’autorité de John Garang, par la SPLA (Soudan Popular Liberation Army).
Ces négociations, menées sous l’autorité de l’IGAD – autorité intergouvernementale créée en 1986 pour promouvoir la paix en Afrique orientale- ont abouti à la signature, entre les deux parties soudanaises, du Protocole de Machakos le 20 juillet 2002. Cet accord comprend deux dispositions majeures : d’une part, la possibilité qui sera offerte à la population du Sud-Soudan de s’exprimer par un referendum d’autodétermination au terme d’une période intérimaire de six ans, d’autre part, la différenciation des liens entre religion et Etat dans le Nord du Soudan, qui continuera à appliquer la loi islamique, et le Sud, qui vivra sous un statut laïc.
L’espoir que soit enfin mis un terme à des affrontements qui durent quasiment depuis l’indépendance du Soudan, en 1956, ouvre des perspectives favorables à une plus grande présence française dans ce pays, que ce soit dans les domaines politique, économique et culturel. Un renforcement des liens bilatéraux a été fortement souhaité par tous nos interlocuteurs soudanais et un premier geste significatif a été accompli par Paris avec l’envoi d’un émissaire spécial du Président de la République française auprès des négociateurs soudanais.
Au Sénat, le groupe interparlementaire d’amitié France-Corne de l’Afrique a décidé de créer en son sein une section spécifique au Soudan, et d’établir ainsi des liens avec l’Assemblée nationale de Khartoum.
Je vais m’efforcer, avec l’appui du ministère des Affaires étrangères, d’obtenir que les investisseurs français soient incités à s’informer des potentialités économiques offertes par ce pays qui peut, si la paix s’installe durablement, se développer rapidement grâce, notamment, à ses ressources hydrauliques et pétrolières.
D’ores et déjà, la société Total Fina Elf possède un permis portant sur un champ pétrolier situé dans le sud du Soudan, qui pourrait être mis en exploitation si la situation sécuritaire s’améliorait.
Enfin, le Soudan a souhaité obtenir un statut d’observateur auprès de l’Organisation internationale de la Francophonie (O.I.F.) ; cette demande est motivée par sa proximité géographique avec plusieurs pays dont le français est la langue officielle. Le Tchad, la République centrafricaine et le Congo-Kinshasa sont ainsi frontaliers du Soudan.
Il y a là un ensemble de facteurs positifs qui devrait contribuer à renforcer les liens entre nos deux pays.
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