Lundi 22 Avril 2019  
 

N°124 - Quatrième trimestre 2018

La lettre diplometque
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     Chine
 

La Chine, une opportunité pour les entreprises françaises

par M. François Loos, Ministre délégué au Commerce extérieur

La montée en puissance de l’économie chinoise est un phénomène majeur de ce début de siècle. D’une certaine manière, il s’agit d’un retour à la normale, la Chine produit historiquement le quart de la richesse mondiale, et il a fallu une accumulation de désastres pour ramener cette proportion à 2% au cours du siècle dernier. La Chine occupe désormais le sixième rang mondial en termes de PIB. En 25 ans, les exportations chinoises sont passées de 1 à 4,3 % du total mondial et se situent désormais au quatrième rang mondial. Cela suscite des inquiétudes et une certaine méfiance. La croissance chinoise bénéficie en réalité à la majorité de ses partenaires et constitue pour nos entreprises une opportunité nouvelle de développement.
Les entreprises étrangères n’ont joué un rôle aussi important dans le développement d’aucun autre pays. Malgré une contribution modeste à l’investissement total, de l’ordre de 10 %, les investissements directs étrangers ont permis un saut qualitatif de la production et une insertion rapide dans les circuits de distribution internationaux. 54 % du commerce extérieur chinois est réalisé par des entreprises étrangères.
Nous figurons parmi les bénéficiaires de la percée du made in china. Consommateurs de produits moins chers, exportateurs de biens intermédiaires, investisseurs, de nombreux acteurs économiques français l’ont déjà bien compris. Plus de 3000 entreprises ont exporté en 2003 environ 4 milliards d’euros vers la Chine. 500 entreprises françaises se sont implantées en Chine où elles emploient 150 000 personnes.
Certes, la production chinoise vient aussi concurrencer nos propres producteurs, parfois durement. Le décollage de la Chine conduit à des difficultés pour un certain nombre de nos entreprises, souvent traditionnelles, dans des bassins d’emplois fragiles. Mais ce sont surtout les pays à revenus intermédiaires qui souffrent de la concurrence chinoise, les pays émergents qui travaillent dans les mêmes filières textiles et électronique que la Chine, en Asie, au Mexique ou en Afrique du Nord. Vis-à-vis des pays développés, les points forts de la Chine dans l’habillement-cuir ou la hifi–électroménager (ces deux postes représentent la moitié de nos achats à la Chine), sont essentiellement complémentaires.
Le développement du marché intérieur chinois sera le fait marquant de l’émergence de la Chine. Nos entreprises n’ont pas d’autres choix que de s’y intéresser. C’est un marché difficile qui nécessite une préparation adéquate et un grand professionalisme de nos entreprises, mais son taux de croissance le rend particulièrement attractif. Ce n’est qu’un début car l’ouverture douanière de la Chine a longtemps été limitée aux biens industriels. Désormais, avec son entrée à l’OMC, et bien sûr l’enrichissement des ménages chinois, les biens de consommation européens peuvent enfin rencontrer une demande solvable et accessible. Dans le secteur agroalimentaire, la Chine est historiquement et structurellement importatrice et cette tendance devrait s’accroître. En 2003 les importations chinoises ont progressé de 40 %, faisant fondre de moitié l’excédent commercial chinois. Nos exportations vers la Chine tirent dès à présent parti de cette évolution : +80 % dans les biens d’équipement, mais aussi +48 % dans l’automobile, +33 % dans l’agroalimentaire.
Le partenariat économique avec la Chine ne doit pas être le seul fait de grands groupes. Comme les entreprises italiennes ou allemandes, nos PME doivent dès maintenant tirer partie de la croissance de cet immense marché. La coopération économique franco-chinoise progresse. En matière de transport ferroviaire ou urbain, d’environnement, pour la production d’énergie, dans l’aéronautique, des projets structurants pourraient permettre de franchir une nouvelle étape. J’ai lancé en 2003 un plan d’action commerciale pour la Chine, dans le cadre d’une action destinée à accroître les exportations françaises vers 25 pays prioritaires. Je suis convaincu que nous pourrons obtenir des résultats meilleurs encore sur le marché chinois où se joue déjà une partie de notre avenir. 
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