De part sa position géographique, situé qu’il est à l’épicentre de l’Eurasie, et du fait qu’il abrite une quarantaine de religions, dont les deux principales confessions mondiales, le christianisme et l’islam, le Kazakhstan s’implique fort légitimement dans tous les efforts visant à consolider la paix et la bonne entente des pays d’Asie. Plus encore, il œuvre depuis de nombreuses années en faveur de l’établissement d’un système élargi de sécurité régionale et a pris dans ce domaine une série d’initiatives novatrices.
La Conférence sur l’Interaction et les Mesures de confiance en Asie (CIMCA) s’est institutionnalisée
L’un des forums privilégiés, au sein duquel se déploie cette série d’efforts, est la Conférence sur l’Interaction et les Mesures de confiance en Asie (CIMCA). C’est dès 1992, à l’occasion de l’Assemblée générale des Nations unies, que le Président Noursoultan Nazarbayev a proposé pour la première fois de réunir une telle conférence afin d’instaurer entre tous les pays asiatiques un dialogue permanent, portant sur la sécurité et la coopération régionale, avec pour objectif plus lointain d’instaurer une organisation régionale permanente de sécurité en Asie. L’idée a mis un certain temps à germer, mais preuve de sa justesse et de son bien-fondé, elle a abouti à la première réunion de la CIMCA à Almaty, en juin 2002. Celle-ci a montré d’emblée son efficacité en permettant aux dirigeants de l’Inde et du Pakistan de s’asseoir à la table des négociations au moment où le conflit entre les deux pays connaissait une escalade.
L’Acte d’Almaty et la Déclaration finale du sommet, visent à promouvoir un dialogue permanent entre tous les participants, qui se sont également accordés pour joindre leurs efforts dans la lutte contre le terrorisme. La réunion ministérielle du 22 octobre suivant, a d’ailleurs adopté un catalogue complet de 22 mesures de confiance et entériné la création d’une nouvelle organisation de sécurité en Asie.
Parrainée et organisée sous l’égide du Président Noursoultan Nazarbayev, la CIMCA a pu ainsi prendre son envol. Son deuxième sommet s’est tenu le 17 juin 2006 à Almaty et a réuni huit chefs d’Etat : Russie, Chine, Azerbaïdjan, Afghanistan, Kirghizstan, Pakistan, Tadjikistan et Ouzbékistan. D’autres membres furent représentés par leurs chefs de gouvernements ou leurs ministres des Affaires étrangères. L’Ukraine, en tant qu’observateur, a été représenté par un responsable de haut niveau. Le Secrétaire général adjoint de l’ONU, chargé des affaires politiques, et le Secrétaire général de la Ligue des pays arabes ont également participé au sommet de la CIMCA, de même que les premiers ministres adjoints d’Israël, de la Mongolie, de la Turquie, ainsi que le Représentant spécial du Premier ministre de l’Inde. La Déclaration finale du sommet reflète la vision collective qui s’est dégagée de ses travaux sur les principaux problèmes de sécurité et de coopération en Asie et dans le monde : réforme de l’ONU, non-prolifération des armes de destruction massive, règlement des conflits régionaux, lutte contre les défis et les menaces de l’époque actuelle, développement du dialogue entre les civilisations.
L’institutionnalisation de la CIMCA a par la suite progressé avec la signature, le 26 juin 2007, d’un accord intergouvernemental portant création d’un secrétariat à Astana, entre le Ministre des Affaires étrangères du Kazakhstan, M. Marat Tazhin, et M. Zhandos Asanov au nom du secrétariat de la CIMCA. Cette encore jeune organisation régionale, entrée en activité en un temps relativement bref, rassemble avec ses 18 membres, 90% de la population d’Asie auxquels viennent de se joindre récemment la Thaïlande et la Corée du Sud. En 2008, il est prévu que la Jordanie ainsi que d’autres Etats d’Asie, rejoignent l’Organisation. Ses travaux revêtent un caractère véritablement régional comme l’atteste l’adoption à Bangkok du document sur l’Approche coopérative pour l’établissement de mesures de confiance.
Le Kazakhstan promeut activement le dialogue des cultures et des religions
La mission conciliatrice du Kazakhstan, qui au sein de la CIMCA, assure la coordination des activités humanitaires, s’est poursuivie par d’autres initiatives visant à instaurer la paix et la concorde en Eurasie et dans le monde. C’est ainsi qu’à l’heure où bon nombre de médias occidentaux mettaient l’accent sur le
« choc des civilisations », s’est tenue au Kazakhstan, le 13 février 2003, la première Conférence internationale de la paix et de la concorde qui a permis d’instaurer un dialogue entre les représentants des religions musulmane et juive. Le premier Congrès des leaders des religions mondiales et traditionnelles a eu lieu à Astana les 23 et 24 septembre 2003, auquel ont participé plus de 150 délégués appartenant à 17 délégations. La Déclaration finale a souligné l’importance qui s’attachait au respect d’un certain nombre de valeurs éternelles, auxquelles toutes les confessions rendent hommage, comme la tolérance, la vérité, la justice et l’amour. Ce Congrès a également, il convient de le souligner, décidé de construire dans la nouvelle capitale, Astana, un Palais des Nations, où devraient s’installer des bureaux des diverses confessions religieuses.
La réunion du deuxième Congrès des leaders des religions mondiales et traditionnelles qui eut lieu également au Kazakhstan les 12 et 13 septembre 2006, a démontré le bien-fondé de cette initiative, visant à la recherche de la paix et de la concorde universelles. Le désir a été exprimé par les représentants de l’Islam, du Christianisme, du Bouddhisme, du Judaïsme, du Taoïsme, de l’Hindouisme, et des autres organisations religieuses de parvenir à des décisions mutuellement acceptables sur la base d’un dialogue équitable en droits et capables de garantir la prospérité de toute l’humanité. Les travaux du Congrès ont porté sur le thème de la religion, la société et la sécurité internationale, en se concentrant sur deux aspects principaux : la liberté de conscience et le respect des adeptes des autres religions d’une part, et le rôle des leaders religieux dans le renforcement de la sécurité internationale, d’autre part. La Déclaration finale reflète la volonté de tous les participants d’unir leurs forces afin d’œuvrer pour la prévention des conflits et de substituer partout la « culture de la paix » à « l’idéologie de la confrontation ». Dans cet esprit d’unanimité les participants au Forum ont décidé de tenir le IIIème Congrès des leaders
des Religions mondiales et traditionnelles à Astana en 2009.
Le Kazakhstan œuvre en faveur d’une zone dénucléarisée en Asie
Le Kazakhstan qui a renoncé librement à son armement nucléaire en prenant, le 29 août 1991, la décision historique de fermer le polygone nucléaire de Semipalatinsk, n’a également cessé depuis, d’œuvrer pour l’instauration d’une zone dénucléarisée aussi large que possible en Asie. La mise en œuvre pratique de cette initiative serait un pas important dans la voie du renforcement du régime de non-prolifération, du développement de la coopération dans l’utilisation de l’énergie nucléaire à des fins civiles et dans la réhabilitation écologique des territoires qui ont souffert de la contamination radioactive. Elle revêt la plus haute importance dans la conjoncture actuelle, marquée par la question nucléaire iranienne.
« Le Kazakhstan entend renforcer son rôle de garant de la stabilité et de la sécurité en Asie centrale », a déclaré le Président Noursoultan Nazarbayev à Astana, lors de la conférence internationale intitulée « Stratégie Kazakhstan 2030, bilan de la première décennie et perspectives ». « Le Kazakhstan prendra toujours une part active aux efforts internationaux visant à écarter les nouvelles menaces. Nous avons l’intention de renforcer notre rôle de garant de la stabilité et de la sécurité en Asie centrale ». Le Président kazakhstanais a en outre ajouté « Le début du XXIème siècle ne nous a pas apporté la paix et la sécurité, au contraire il est clair que la lutte contre le terrorisme international, l’extrémisme, le trafic de drogue, et de matières fissiles sera longue. Nous allons donc consolider notre système de sécurité, l’intégrer dans les systèmes régionaux du monde et utiliser de nouvelles technologies dans le système de sécurité ». Pour Noursoultan Nazarbayev, « la sécurité nationale, la préservation de l’indépendance de notre Etat restent nos valeurs principales. » PB
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