Lundi 22 Avril 2019  
 

N°124 - Quatrième trimestre 2018

La lettre diplometque
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     Mexique
 

Membre actif de l’OCDE, le Mexique apporte son expérience d’économie émergente

Par S.E.M. Augustin Garcia-Lopez Loaeza, Ambassadeur, Représentant permanent du Mexique auprès de l’OCDE

Depuis 1994, le Mexique est membre de l’Organisation pour la Coopération et le Développement économiques (OCDE). Son adhésion à cette Organisation doit être appréhendée dans le cadre d’une époque de transformations significatives. Sur le plan international, la fin de la guerre froide et les progrès technologiques sans précédent réalisés depuis lors ont accéléré la mondialisation. Au Mexique, l’ouverture commerciale et la consolidation des institutions démocratiques ont conduit à un processus de modernisation, stimulé par son entrée à l’OCDE.
L’OCDE constitue un forum de discussion et d’analyse privilégié sur des sujets de portée internationale, qui favorise l’apprentissage mutuel et la connaissance des meilleures expériences en matière de politiques publiques. Elle représente également une source majeure de statistiques comparatives. Pour le Mexique, l’interaction avec les autres pays membres, les processus d’évaluation mutuelle, l’analyse comparative et la divulgation transparente d’indicateurs économiques ont permis une meilleure évaluation dans les marchés financiers et dans la classification de la dette publique, ainsi que dans le flux d’investissements provenant de l’étranger. Notre pays en a tiré d’autres bénéfices concrets, comme la création de la Commission fédérale pour la Concurrence, de l’Institut pour l’évaluation de l’Education, ou la promulgation de la Loi pour l’Equilibre écologique, dont la création et ses objectifs ont été recommandés par l’OCDE.
Depuis son entrée à l’OCDE, et en raison de ses caractéristiques spécifiques, le Mexique a ouvert une porte dans la compréhension des problématiques qui se posent dans les pays à revenu moyen au sein de l’Organisation. Le poids croissant des marchés émergents nous donne ainsi une opportunité pour servir de lien entre l’OCDE et ces pays. L’arrivée de M. Ángel Gurría, ancien Ministre des Finances et des Affaires étrangères du Mexique au poste de Secrétaire général renforce cette perspective, car celui-ci connaît amplement les sujets qui sont à l’ordre du jour de l’agenda international, en particulier le rôle que jouent les pays émergents. Dans ce contexte, le feu vert donné par le Conseil des ministres de l’OCDE à l’ouverture de discussions d’adhésion avec le Chili, Israël, l’Estonie, la Slovénie et la Russie, ainsi que l’instauration d’un mécanisme d’engagement renforcé avec l’Afrique du Sud, le Brésil, la Chine, l’Inde et l’Indonésie, montrent la volonté de l’OCDE de s’ouvrir à de nouvelles perspectives d’avenir, de maximiser les opportunités et d’amoindrir les défis posés par la mondialisation.
Malgré quelques interrogations initiales sur la pertinence de l’accès du Mexique à l’Organisation qui se sont posées il y a 15 ans, les résultats sont clairs : le Mexique profite des leçons de l’OCDE et apporte ses expériences en tant qu’économie émergente. Certes, la participation du Mexique pourrait être davantage capitalisée dans certains domaines où les besoins et les carences ressemblent plus à ceux des candidats à l’adhésion qu’à ceux des membres actuels.
Pour continuer à jouer un rôle de premier ordre sur la scène internationale, l’OCDE tel qu’il se dessine, devra être capable de comprendre les problématiques spécifiques des pays émergents en même temps qu’elle devra faire avancer les processus de modernisation dans ces pays, en établissant de meilleures politiques publiques. Le défi n’est pas simple mais, dans tous les cas, le Mexique est prêt à épauler l’OCDE pour le surmonter.
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