Lundi 22 Avril 2019  
 

N°124 - Quatrième trimestre 2018

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La relation de défense franco-malaisienne dans le domaine de l’armement : un partenariat de confiance sur la durée

Par M. Michel Midon, Ingénieur en chef de la DGA et Attaché d'armement en Malaisie

L’accord de coopération de défense franco-malaisienne de 1993 manifeste une volonté partagée de promouvoir les relations bilatérales dans ce domaine et, pour ce faire, crée concrètement un « comité conjoint » pour la coopération militaire et la coopération dans le domaine de l’armement.
A partir de 1997, un accord de sécurité et les réunions régulières de ce comité favorisent un accroissement et une densification des échanges.
Dans ce domaine de l’armement, ce dispositif permet de promouvoir une « offre France » qui ajoute une inhabituelle et attractive offre institutionnelle d’assistance et d’échanges privilégiés d’informations techniques et opérationnelles à l’offre commerciale privée de nos industriels.
Cette nouvelle dimension institutionnelle contribue à l'appréciation favorable des offres françaises puisque, à partir de 2001, la partie malaisienne fait d’abord le choix de l’acquisition d’hélicoptères (Eurocopter), de missiles (MBDA France) puis, début 2002, des ponts flottants mobiles de CNIM. Par la suite, la Malaisie impose Sagem et Thales pour équiper ses chars lourds PT91 et Thales sur ses avions de combat d’origine russe de type Sukhoi-30.
Pour son ambitieux programme de création de sa force sous-marine, le plus grand jamais lancé par son ministère de la Défense, la Malaisie fait, depuis 2002, le choix déterminé d’un partenariat extensif avec la France. Ce programme complexe voit la formation complète en France de plus de 150 membres d’équipages malaisiens destinés à opérer deux sous-marins de type Scorpène fabriqués dans le même temps dans les chantiers navals français (DCN) et espagnols. Il est le premier programme d’armement franco-malaisien à bénéficier d’un soutien institutionnel spécifique sous la forme d’un arrangement technique signé début 2006 au niveau des ministres de la Défense. Il met en place un suivi des contrats en cours et propose, au travers d’un comité bilatéral spécialisé, une assistance au suivi des projets connexes. Le déroulement exemplaire du programme consolide l’excellence de la relation franco-malaisienne, ancre une véritable confiance mutuelle et ouvre des perspectives au-delà du seul domaine naval.
Fin 2005, séduite par les qualités du futur avion militaire de transport et convaincue par l’offre de participation de son industrie au programme, la Malaisie devient le premier partenaire asiatique du programme européen A400M. Plus récemment, elle préfère les radios tactiques de Thales associées à une offre de co-production partielle locale et à un transfert de technologie pour le développement local conjoint de produits de haute technologie.
Ces succès de « l’équipe France-Malaisie » sont, je crois, caractérisés par la séduction technologique et opérationnelle des systèmes concernés, la force de conviction des partenariats industriels et technologiques proposés, l’engagement de la France à offrir à la Malaisie un soutien durable des équipements sur lesquels elle a porté son choix et toute l’assistance nécessaire, l’esprit de confiance et la sincérité des relations institutionnelles qui les ont favorisés et, surtout par le résultat d’une égale satisfaction des deux parties, et qui caractérisent, au-delà de l’acte commercial, une réelle coopération équilibrée entre nos deux pays.
Pour le futur, il faudra avoir ensemble l’ambition de conserver notre relation dans cette dynamique favorable en faisant bénéficier de nouveaux programmes (hélicoptères, missiles, patrouille maritime, véhicules blindés…) de la confiance et de l’expérience acquise en commun et en investissant ensemble les domaines importants de la formation, puis, étape supplémentaire, de la recherche et développement pour le bénéfice partagé, finalement, de nos deux pays, de leurs industries et de leurs peuples respectifs.
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